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Explication Nuit rhénane - Apollinaire

Commentaire de texte : Explication Nuit rhénane - Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Septembre 2021  •  Commentaire de texte  •  2 120 Mots (9 Pages)  •  838 Vues

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Objet d’étude : La Poésie du XIXe au XXIe s.

Apollinaire, Alcools

Texte 1 : « Nuit rhénane »

Situation du passage :

Ce poème témoigne des origines du recueil Alcools publié en 1913. C’est

le premier poème de la section « Rhénanes », écrite après le séjour d’Apollinaire

en Rhénanie en 1901. Cette section est organisée par paires symétriques autour de

« La Loreley », « Nuit rhénane » est en correspondance avec le dernier texte « Les

femmes » : les deux poèmes proposent deux nocturnes rhénans, où le merveilleux

se mêle au quotidien.

Engagé comme précepteur d’une jeune fille de la noblesse allemande, celuici tombe amoureux d’Annie Playden, la gouvernante anglaise qui prend peur

devant la violence de la passion du jeune homme et le repousse. Cette section

présente ainsi une tonalité résolument élégiaque qui le fait s’inscrire dans une

longue tradition poétique.

Néanmoins dès le début s’affirme aussi le caractère novateur du recueil.

Apollinaire s’inscrit dans une tradition poétique mais en déjoue les attentes.

Le poème est formé de treize vers, répartis en trois quatrains suivis d’un

vers isolé ; on peut donc le considérer comme un sonnet-fantôme (= texte construit

en partie selon les règles traditionnelles du sonnet).

C’est un poème de la vie quotidienne. Il évoque une beuverie dans une

taverne située au bord du Rhin ; l’ivresse entraîne la plongée progressive dans un

monde surnaturel inquiétant, celui de la mythologie germanique.

Lecture à voix haute.

Explication linéaire du passage :

Projet de lecture : En quoi les différentes interprétations possibles du

dernier vers peuvent-elles modifier notre compréhension du poème ?

Structure du texte :

Le texte s’articule en trois mouvements :

La première strophe suggère l’apparition d’un monde surnaturel (v. 1-4) qui

progresse en intensité dans la troisième strophe (v. 9-12).

La strophe centrale marque un sursaut pour échapper à l’irrationnel (v.5-8).

L’interprétation du dernier vers modifie notre compréhension du poème.

I – La première strophe suggère l’apparition d’un monde surnaturel.

1) Origine du surnaturel. Cette origine est double :

« Mon verre » (v. 1) : Le cadre évoqué est une taverne au bord du Rhin, où

le poète (cf. « Mon » v. 1) contemple son verre empli de vin, entouré de plusieurs

compagnons de beuverie (cf. l’impératif « Ecoutez » v. 2). La première origine du

surnaturel est donc l’ivresse.

L’effet du vin – à savoir tremblement, vision vacillante et floue – est

suggéré par l’adjectif vieilli « trembleur » (v. 1). Cet adjectif se rapporte au mot

« vin », mais en fait peut être appliqué au poète.

Le tremblement est par ailleurs souligné :

par les sonorités : allitérations en /v/ et /f/, ainsi qu’en liquides (/l/ et /r/)

par le rythme des vers, quelque peu déstructuré : v. 1 = rythme ternaire (4

+ 4 + 4) // v. 2 et 4 = absence de césure médiane

Le vers 2 fait ensuite référence à la « chanson lente d’un batelier ». C’est la

deuxième source du surnaturel.

La lenteur de cette chanson lui confère en effet un caractère envoûtant.

Cette lenteur est suggérée par :

le double enjambement (v. 2 / 3 ; v. 3 / v. 4)

les nombreuses consonnes nasales et voyelles nasalisées (« chanson lente..

raconte.. longs ») qui créent un effet d’écho tout au long de la strophe.

2) Un climat de mystère

Les mots « nuit », « flamme » et « lune » suggèrent un éclairage étrange.

La scène est plongée en partie dans une obscurité propice au surgissement du

surnaturel.

Le chiffre « sept » est un chiffre magique.

La couleur verte est inhabituelle pour des cheveux ; associée à la blancheur

de la lune – astre traditionnellement considéré comme maléfique – elle a quelque

chose de macabre.

Le verbe « tordre » implique un mouvement violent, voire un accès de

démence.

La première strophe plonge donc le lecteur dans un monde mystérieux,

celui de la mythologie germanique. Les « sept femmes » en question sont des

Ondines, que la mythologie germanique fait vivre au fond du Rhin dans un palais

de cristal où elles attirent à elles et retiennent prisonniers pêcheurs et chevaliers.

La couleur de leur chevelure révèle leur origine, à savoir le Rhin : elle se confond

avec l’eau du fleuve qui l’imprègne ; c’est pourquoi, au sortir du Rhin, elles

doivent la « tordre » (v. 4).

L’apparition de ces femmes correspond

...

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