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Analyse de poème les espaces du sommeil

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Par   •  21 Janvier 2020  •  Analyse sectorielle  •  1 348 Mots (6 Pages)  •  5 180 Vues

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Analyse de Les Espaces du Sommeil

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Grosgogeat Max

21/01/2019

2nde6

Les Espaces du Sommeil est un poème écrit par Robert Desnos. On le retrouve dans son recueil Corps et Biens dans la section A la Mystérieuse. En lisant le titre, nous pouvons déjà conjecturer que ce poème va nous emmener à travers le monde du sommeil, dans un ou plusieurs rêves.

Cette hypothèse est confirmée dès le début par les premiers mots « Dans la nuit », qui se répètent en une anaphore au début et à la fin du poème. D’autres éléments révèlent aussi le caractère onirique du texte : « les sept merveilles du monde », « des créatures de légende », « Des pays inconnus », « illusion », « d’anges gardiens » et, bien sûr, « rêve(s) ». Tous ces éléments mettent en place une atmosphère magique, merveilleuse dans le poème. Nous pouvons y ressentir des apparitions et des disparitions. Cette atmosphère est également rendue possible grâce à des effets de surprises et à des sonorités qui peuvent ressembler à des formules magiques : « Il y a toi » et « Dans la nuit » qui sont répétés en formant une anaphore et qui font surgir une profusion d’images exactement comme dans un rêve.

Dans ce texte, il y a de nombreuses métamorphoses qui nous amènent au rêve et au surréalisme. En effet, la métamorphose est un principe structurant du rêve qui pétrifie un moment, un mouvement : « Les derniers souffles du crépuscule et les premiers frissons de l’aube », « Parfois d’étranges figures naissent à l’instant du sommeil et disparaissent ». Dans ces métamorphoses, le temps joue ainsi que le jour et la nuit. Dans « des floraisons phosphorescentes apparaissent et se fanent et renaissent comme des feux d’artifice charnus », c’est la nature qui joue et se joue du lecteur. La métamorphose amène aussi au surréalisme car elle pétrifie un mouvement, comme on le voit dans le poème « médusantes » qui renvoie à Méduse qui pétrifie elle aussi ; cela provoque un effet de surprise qui indique que le texte est surréaliste car la surprise est un aspect essentiel du surréalisme.

Quand nous rêvons, nous avons souvent du mal à nous souvenir de nos rêves le matin. Cela est du au fait que nos rêves ne sont pas en lien avec le monde auquel nous appartenons, ils sont beaucoup plus illogiques que la réalité qui est déjà elle-même pas tout le temps logique. C’est aussi le cas du surréalisme. Ce qui donne en grande partie cette impression de rêve c’est cet illogisme qui se retrouve dans certains vers par leurs constructions. Nous retrouvons donc des zeugmes : « Les forêts s’y heurtent confusément avec des créatures de légende et cachées dans les fourrés ». Ce vers comporte aussi une paranomase, qui est l’un des nombreux jeux de sonorités que comporte ce texte et qui lui donnent un aspect féérique et qui créent une grande cohérence sonore et une belle musicalité qui font que l’on reste dans l’utopie. Malgré le caractère illogique du poème et de sa forme qui se rapproche de l’écriture automatique où c’est l’inconscient qui parle, laissant libre court à l’imaginaire, le texte garde une certaine cohérence car il est relié par des anaphores : « Il y a toi », « Toi », ou encore « Dans la nuit ».

Ce poème n’a pas encore craché tous ses secrets, tout son venin. Car il ne représente pas seulement le beau rêve, dont on veut qu’il se reproduise dans la réalité, il représente aussi le cauchemar, un monde plus inquiétant, plus ténébreux, plus glauque. « Dans la nuit il y a le pas du promeneur et celui de l’assassin et celui du sergent de ville et la lumière du réverbère et celle de la lanterne du chiffonnier », dans cette phrase, il n’y a pas de virgule, pas de ponctuation, seulement une énumération. Cela utilise presque un procédé cinématographique, relevant de l’écriture moderne. Lorsqu’on lit ce passage on s’imagine une scène de film lugubre, prévenant un évènement terrible, terrifiant. Ce procédé est encore plus marqué juste après : « Un air de piano, un éclat de voix. Une porte claque. Une horloge. », à l’exception qu’ici, la ponctuation remplace les mots pour ne laisser que l’aspect terrifiant à l’état pur. Des mots glauques sont disséminés dans le texte pour que le lecteur n’oublie pas qu’il ne s’agit pas seulement d’un rêve idéal : « le tragique », « le cri du paon dans des parcs en flammes », « la corneille », « des usines en ruine », « le bois pourri », « le mouvement ténébreux de la mer », ainsi que des passages : « Des mains blafardes qui se serrent sinistrement dans une lumière blafarde et des essieux qui grincent sur des routes médusantes ».

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