Analyse de la satire littéraire au sujet du personnage Félicité dans un coeur simple par Gustave Flaubert

2- _Un coeur simple_ est l'histoire de deuils (cinq morts, y compris Loulou), pourtant ce n'est pas un texte triste, comment peut-on expliquer cette tension narrative?

En lisant Un cœur simple par Gustave Flaubert pour la première fois, ça pourrait avoir l’air d’un texte triste puisqu’il y a de nombreux décès. Cependant, après un examen plus approfondi et des connaissances de base sur Flaubert, on peut interpréter que c’est en fait un texte satirique. La satire littéraire, c'est l'utilisation de l'humour, de l'ironie, de l'exagération ou du ridicule pour dénoncer et critiquer la stupidité ou les vices des gens. En tenant compte du fait que Flaubert a détesté sa propre classe sociale, la classe bourgeoisie, on peut comprendre la vie tragique et les caractéristiques optimistes de la protagoniste, la servante Félicité, comme la façon dont Flaubert a exprimé ses critiques pour la classe bourgeoisie sous forme de satire littéraire.

Un élément de la satire littéraire dans la nouvelle est l'ironie du nom Félicité. Le nom Félicité signifie <<avoir de la chance, le bonheur et l'innocence>>, mais tout au long de la vie de Félicité elle est malchanceuse et elle a peu de choses dont elle peut être contente. Elle est trop peu payée pour tout le travail qu'elle fait pour Mme Aubain, mais ne s'en rend pas compte, car elle est orpheline et a toujours eu si peu toute sa vie, elle a été abandonnée par Théodore, l'homme qu'elle avait aimé, et comme Un coeur simple est l’histoire de deuils, tout le monde que Félicité aimait et s’occupait meurt. Tous ces malheurs s'expliquent par l'ironie du nom <<Félicité>>. En donnant ce nom à un personnage qui est une servante de la classe pauvre, Flaubert essaie d'exprimer que quelqu'un dans une situation pareille à celle de Félicité ne pourrait jamais être heureux. La raison pour laquelle Flaubert pense qu'un servant de la classe pauvre ne pourrait jamais être heureux, c'est qu'il y a la possibilité pour la classe bourgeoisie de l'exploiter, comme ce que Mme Aubain faisait avec Félicité. De plus, le nom Félicité est ironique, car même si son nom signifie le bonheur, la vie de Félicité la condamne aux malheurs et aux mauvais traitements par la classe bourgeoisie. C’est donc un premier exemple d’une critique que Flaubert a de la classe bourgeoisie.

Ensuite, la description physique et émotionnelle que Flaubert a écrit au sujet du personnage de Félicité au début de la nouvelle est une autre instance où on trouve l'ironie et plus tard, l'exagération et le ridicule pour prouver un point sur les classes sociales. Flaubert a tout d'abord décrit l'apparence de Félicité comme une femme très âgée même si en réalité elle avait seulement vingt-cinq ans à ce moment-là. Alors, elle n'avait pas une apparence juvénile. Par ailleurs, Flaubert a ajouté que Félicité <<semblait une femme en bois, fonctionnant d'une manière automatique>> (p.43). Ces deux descriptions sont significatives, car après les avoir lues, il semble que Félicité est un personnage très simple et ennuyeux, sérieux et peu émotif. Cependant, il s'avère que c'est le contraire. Félicité est extrêmement aimante, attentionnée et généreuse envers toutes les personnes qu'elle rencontre et dont elle s'occupe. Son amour et sa gentillesse sont même exagérés au point qu'elle a pleuré la mort de Mme Aubain alors qu’il n’est pas normal que les servants pleurent la mort de leur maître. Je pense que ce que Flaubert essaie de sous-entendre avec l'exagération et le ridicule du personnage trop attentionné de Félicité, c'est que la classe bourgeoisie considère les servants de la classe pauvre comme des machines de travail et non comme de vraies personnes qui ont des émotions. C'est ce qu'on trouve avec la première description de Félicité. Mais, évidemment les servants sont de vraies personnes avec de vraies émotions et ils méritent un respect égal. Je crois que Flaubert critique la classe bourgeoisie pour ne pas traiter ses servants comme des personnes, alors qu'ils les traitent plutôt comme des machines de travail.

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