Analyse de l’Harmonie du Soir de Charles Baudelaire

Analyse de l’Harmonie du Soir de Charles Baudelaire

     Ce poème de Charles Baudelaire est composé de quatre quatrains d’alexandrins. Le poète s’inscrit donc dans la tradition littéraire classique. Nous pouvons voir que les rimes sont embrassées et suffisantes ou riches. De plus, certaines rimes sont pures telles que : encensoir-soir ; vertige-tige. Mais aussi, nous constatons l’utilisation du pantoum. En effet, chaque 2e vers d’une strophe est reprit dans le 1er vers de la suivante et chaque 4e vers est reprit dans le 3e vers de la strophe suivante.      

     L’Harmonie du Soir semble être le récit des déboires amoureux de Charles Baudelaire envers sa femme.

    Si l’on se réfère au recueil Les Fleurs du Mal, on s’aperçoit que le poème se situe dans la partie Spleen et Idéal. Dans, celle-ci le poète confronté à son spleen s’adresse à la poésie et à l’amour afin de sortir de son mal-être. Dans l’Harmonie du Soir, le poète souhaite exorciser la mort pour ne plus la craindre en utilisant le champ lexical du religieux. Ici, il s’interroge sur la poésie ainsi que l’amour. Nous pouvons aussi constater qu’il y a une antithèse opposant l’ombre à la lumière.  

     Nous remarquons cinq champs lexicaux à l’intérieur du poème : la religion, la musique, la nature, les sens et le mouvement. Nous pouvons aussi constater qu’il y a une antithèse opposant l’ombre à la lumière.

     Dans la première strophe, Baudelaire annonce son désarroi ainsi que la déception amoureuse qu’il entraine avec sa femme, lui provoquant de la mélancolie avec le parfum des fleurs qui s’évapore. Cette strophe évoque également, à partir de la valse et des fleurs, l'atmosphère du soir entourée d’une certaine ambiance et aussi la tristesse. Nous constatons l’allitération en « v » présente au premier et dernier vers semble imiter une vibration due par le souffle du vent dans le premier vers et présenter un chiasme dans le dernier vers. Cette vibration est renforcée par l’assonance en « i ».

     Dans le deuxième quatrain, il reprend le deuxième et le quatrième vers du premier et troisième vers de la strophe précédente, et du coup les motifs de la valse et de la fleur. Mais avec les deux nouveaux vers, Baudelaire vient approfondir la mélancolie présente dans la première strophe. Nous retrouvons l’allitération en « v » mais elle pourrait aussi évoquer la sensibilité de la vibration avec le violon. L’allitération en « r » et en « s »viendrait renforcer la dépression de Baudelaire.

     Avec la troisième strophe, la tristesse cède place à l’angoisse et Baudelaire tombe dans le néant. Nous retrouvons le deuxième et denier vers de la deuxième strophe au premier et troisième vers. L’allitération en « s » est encore présente et insiste sur la souffrance du poète.

     Quant au dernier quatrain, il vient s’opposer au précédent avec des mots moins effroyables. Nous retrouvons le deuxième et denier vers de la deuxième strophe au premier et troisième vers. Baudelaire finit son poème en parlant de sa femme comme si seul son souvenir d’elle resterait gravé en lui. La souffrance du poète est encore renforcée par l’allitération en « s ».

     En conclusion, l’Harmonie du Soir est donc un poème dans lequel Charles Baudelaire nous livre son amour impossible envers Jeanne Duval. Grâce au pantoum, Baudelaire offre au lecteur une ambiance détendue du soir auquel on tombe envoûté.

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