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Analyse Psychanalytique du roman Le Souvenir D'enfance de Georges Perec

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Par   •  6 Avril 2013  •  1 821 Mots (8 Pages)  •  3 464 Vues

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La lecture d’un roman, d’une histoire peut se faire facilement. En revanche, la lecture d’un seul roman ayant deux histoires racontées de façon simultanée, est plutôt intéressante et plus ardue. Ce que je tente de soulever comme prémisse, est qu’il est parfois nécessaire de raconter une deuxième histoire afin de comprendre la première et d’y donner un sens. C’est ainsi que Georges Perec dans son ouvrage intitulé W ou le souvenir d’enfance, a écrit son récit. D’abord, il nous raconte l’histoire d’un enfant qui s’avère être sa propre histoire. Il fait mention de souvenirs ou de moments perdus puis retrouvés. La première partie est en quelque sorte l’autobiographie de Georges Perec. Dans un second temps, il est question d’un récit fictif qui, au départ, ne semble nullement être en lien avec l’autre. On découvre qu’en fait, il n’est pas question d’un simple lien, mais dans ce cas-ci, d’une même histoire. Au fil de la lecture, les histoires qui pouvaient nous paraître décousues, s’avèrent être une manière de tisser les souvenirs (partie réelle) et l’imaginaire (partie fictive) entre eux. Puis, je réalise que cette œuvre est intéressante puisqu’elle m’offre une possibilité de l’analyser d’un point de vue psychanalytique. Ainsi, je tenterai de faire ressortir des passages qui m’ont amenée à comprendre certains aspects de la psychanalyse.

Ainsi à l’intérieur de l’ouvrage de Georges Perec, il se trouve deux histoires. La première est celle d’un adulte qui tente de se souvenir de son enfance. D’ailleurs, il commence son autobiographie en disant qu’il ne se souvient pas de son enfance. Refoulement ou déni, il est difficile de bien le cerner. Ses douze premières années ne se résument qu’en quelques lignes. Il mentionne qu’il a perdu sa mère à l’âge de six ans et son père à quatre ans. Un jour, dit-il, à Venise il se rappelle qu’à l’âge de treize ans avoir écrit une histoire qui s’appelait «W». Elle était, d’une certaine façon, l’histoire de son enfance. Il continue en mentionnant le moment où il avait trouvé des dessins qu’il avait faits au même âge. Et puis, suite à cette découverte, il décide de réinventer cette histoire et de la publier au fur et à mesure. Elle est en fait la deuxième de l’ouvrage. C’est un récit de fiction qui raconte comment un homme, nommé Gaspard Winckler, devra affronter un passé qu’il croyait oublier dans les ruines de l’île de W. Cette île est vouée au sport et les athlètes qui y vivent sont soumis à des règles humiliantes comme la nutrition qui est contrôlée par un régime de carence. Seuls les vainqueurs, si les juges n’en décident pas autrement, peuvent manger à leur faim. Au départ, dans cette fiction, il était question de Gaspard Winckler puis finalement nous finissons par lire que sur l’île W. (c’est pas clair) Pour cette raison, j’ai pu constater qu’il y avait deux parties dans cette même partie fictive. Revenons à l’autobiographie. Georges Perec ne s’identifie qu’à moitié au chapitre six en mentionnant que son prénom est Georges. Puis, un peu plus loin au chapitre huit, il finit par dire son nom de famille qui est Perec. À partir de cet instant, il semble prendre goût du fait qu’il soit le narrateur et l’auteur, les deux s’entremêlant. Il décrit certains de ses souvenirs et la plupart paraissent à première vue, plutôt anodins et sans importance. Par exemple, lorsqu’il décrit deux photos de sa mère, il débute la description ainsi : « La première a été faite par Photofeder, 47, boulevard de Belleville, Paris, 11e. Je pense qu’elle date de 1938. Elle nous montre ma mère et moi, en gros plan. La mère et l’enfant donnent l’image d’un bonheur que les ombres du photographe exaltent.» Plusieurs de ces descriptions me paraissent longues et insignifiantes. Toujours en relatant ses souvenirs, il réalise qu’en écrivant trois d’entre eux, un quatrième lui revient à l’esprit. Et puis, cette partie prend une pause, comme si temps s’arrêtait et s’imprimait sur une page blanche et l’auteur reprend à la page suivante avec l’histoire fictive.

C’est cette alternance continue entre la partie autobiographique et fictive qui crée une impression de « décousu », d’éléments superposés les uns aux autres. Puis, arrive le moment, où l’on réalise que ces deux histoires décousues et qui est à première vue n’étaient pas liés, se trouve à être complémentaires. Georges Perec l’avait mentionné pourtant dès le début de son autobiographie; à treize ans, il avait écrit l’histoire de W et elle était l’histoire de son enfance. Les souvenirs se succèdent et les événements prennent forme. Par exemple, l’auteur raconte avoir voulu jouer avec Henri et son lointain cousin, et qu’ils refusèrent de l’associé à leur patrie en lui prétextant qu’il était trop jeune pour comprendre ce dont il était question et cela l’avait beaucoup humilié. Cet évènement, se passe pendant la deuxième guerre mondiale. Parallèlement à cela, à l’île de W, les athlètes qui ne font pas partie des trois premiers de l’Olympiade, ne peuvent plus représenter leur village (leur partie) pendant les Atlantiades et donc, ils sont alors automatiquement inscrits aux Spatakiades qui regroupent tous les athlètes perdants et sans patrie à représenter. Ces deux évènements, bien qu’une soit vraie puisqu’ elle est évoquée par le souvenir de l’auteur, et l’autre fictive, ont des ressemblances frappantes. L’humiliation de ne pas faire partie d’une

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