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Analyse - Le défunt par erreur de D. Buzzati

Dissertation : Analyse - Le défunt par erreur de D. Buzzati. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Septembre 2021  •  Dissertation  •  742 Mots (3 Pages)  •  2 586 Vues

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Automne 2020                                                                                Robert Cadieux

Analyse de la nouvelle littéraire

Le défunt par erreur de Dino Buzzati

Jusqu’où peut mener le désir d’obtenir la fortune et la gloire? Dino Buzzati nous raconte le destin tordu du peintre Predonzani dans sa nouvelle « Le défunt par erreur », parcours inattendu et insolite qui comblera la vie de l’artiste tout en la vidant de son sens.  Dans ce texte, Buzzati utilise un vocabulaire varié et puissant pour décrire l’intensité des réactions du peintre.

Lucio Predonzani, un célèbre peintre italien à la retraite est profondément affecté, bouleversé lorsqu’il tombe, par hasard, sur un article de journal totalement erroné qui déplore la mort de l’artiste.  Devant une telle bévue, le peintre est non seulement indigné, « abasourdi » (lg 24), il « n’en croit pas ses yeux » (lg 24) et reste « pétrifié » (lg 6) au point d’en perdre son souffle (lg 30). C’est même avec la « voix angoissée » (lg 36) qu’il en fait part à sa femme. Le vocabulaire lié à la peur paralysante illustre l’ampleur du drame que vit le protagoniste.

Ce dernier va même jusqu’à annoncer sa vengeance contre le directeur du journal : « ça va lui coûter cher » (lg 63).

Enragé, Predonzani se présente devant le directeur et est rapidement déstabilisé par le manque de sérieux que ce dernier accorde à la situation, la qualifiant de « petite erreur… légère divergence » (lg 85), un vocabulaire qui contraste avec les états d’âme du maître de l’art.  Cette situation qui amène le peintre à menacer, avec véhémence, le journal de poursuite. « Il y a de quoi virer fou…j’exige une rectification » (lg 102), dira-t-il au directeur qui, pour éviter le pire, tente d’esquiver ses responsabilités en proposant un virement de situation.

Il dépeint l’événement comme étant une « chance extraordinaire… » (lg 106) et propose à l’artiste de tirer profit du contexte : les œuvres d’un artiste décédé valent plus cher.  Si Predonzani accepte de jouer au mort, ses tableaux pourraient lui rapporter beaucoup d’argent.  Est-ce l’appât du gain ou le désir orgueilleux de célébrité qui a poussé le peintre à accepter?  Difficile à dire, mais « il ne sut pas dire non » (lg  138).

Pendant un mois, Predonzani ne sortit jamais. Sa femme joua le jeu, il peignait et ses tableaux se vendaient.  Cependant, son épouse, qui recevait de plus en plus souvent la visite de Pradelli, un ami du peintre, « s’épanouissait, semblait rajeunir » (lg 167).  Il observait cette situation « avec un sentiment mêlé de plaisir et d’appréhension » (lg 169).  D’une part, il aimait voir sa femme heureuse mais, d’autre part, il était inquiet.  Un autre homme rendait sa femme heureuse et lui devait se cacher de tous.

Par ailleurs, et malgré les revenus considérables engendrés par la vente des tableaux, sa popularité finit par s’user, ce qu’il constata « avec une stupeur désolé » (lg 184).  Le monde commençait à l’oublier et lui ne pouvait se faire voir du monde. Il devenait prisonnier à son propre jeu.  Mais pire que d’être oublié du monde, ce fut la trahison ultime de son épouse, l’adultère symbolisé par la présence de l’imperméable de son « ami » Pradelli dans l’antichambre de sa maison. Predonzani n’existait plus, ni aux yeux du monde, ni aux yeux de sa femme.

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