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Analyse Incipit Du côté de chez Swann

Commentaire de texte : Analyse Incipit Du côté de chez Swann. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Décembre 2019  •  Commentaire de texte  •  1 345 Mots (6 Pages)  •  7 848 Vues

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Parlons tout d'abord du contexte littéraire du début du XXème siècle car l'œuvre de Proust date de 1913. La littérature française du XXe siècle va à l'évidence être traversée par les évènements de l'Histoire qui marqueront ce siècle, mais pour ce qui concerne le début du XXe siècle, il commence dans un esprit de liberté, de renouvellement et d’une crise romanesque. Du côté de chez Swann est le premier volume du roman de Marcel Proust, À la recherche du temps perdu. Nous nous poserons la question à travers l’extrait de l’incipit de comment Proust retrace les fantaisies du sommeil mêlées aux raisonnements de l’esprit éveillé, à travers un incipit déroutant.

Tout d’abord, voyons si le texte répond aux exigences d’un incipit dit traditionnel. C’est un incipit en « media res », c’est-à-dire que nous sommes directement plongés dans le récit.

Un incipit traditionnel se doit de répondre aux questions : qui, quoi, quand, où ?

1) Un incipit déroutant

Quoi ? Le sujet du récit commence sur le coucher du narrateur, la description d’une insomnie même s’il y a une absence d’action. Le thème récurrent de ce roman se trouve être celui de l’endormissement.

Qui ? Le lecteur découvre un personnage narrateur parlant à la première personne, nous le savons dès la première phrase : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. ». La focalisation est interne, ainsi le monde est vu à travers les sensations de ce « je ». Nous sommes dans les pensées du narrateur et dans son ressenti grâce à plusieurs verbes d’état : « je me demandais », « il me semblait ».

Le personnage n’a pas d’âge précis, mais il pourrait faire penser à un enfant : « l’excitation » est enfantine, les objets aussi rappellent une chambre d’enfant : une table de chevet avec la lampe allumée contre la peur de l’obscurité. Mais en même temps le personnage se rapporte à un adulte avec ses pensées érotiques et l’ouvrage qu’il lit.

Mais pour les autres réponses tout cela reste très flou.

Où ? Dans une chambre. En France, peut-être.

Quand ? Les éléments temporels sont éparpillés dans le texte ce qui rend la recherche de l'information très complexe. Au cours de l’incipit, nous retrouvons plusieurs connecteurs temporels “longtemps”, “minuit”, “quelquefois”...

En conclusion, cet incipit n’est pas à titre informatif, il ne ressemble pas à un incipit traditionnel. Les informations sont données mais pas d’une manière habituelle, elles sont comme parsemées dans le txt. De plus, ces informations ne donnent pas plus de renseignements sur le contexte de l’histoire. Proust se focalise davantage sur les pensées du personnage, son ressenti et sa psychologie.

2) Une lutte contre l’endormissement : le rapport rêve-réalité

L’incipit de Du côté de chez Swann se déroule de manière à déconcerter. Proust fait voyager le lecteur en passant avec agilité du rêve à la réalité. Comme vu précédemment, le thème qui ressort de cette ouverture est l’endormissement ou plutôt l’insomnie du narrateur. Le lecteur assiste ainsi à un enchaînement de descriptions tantôt réalistes tantôt imagées qui annonce l’endormissement du narrateur.

Le rapport entre le rêve et la réalité dans ce passage est assez confus, le texte foisonne d’une juxtaposition de moments réels où le personnage est éveillé et de certains où le rêve l’envahit, donnant une sensation de va-et-vient permanente.

Plusieurs éléments permettent au lecteur de situer l’action dans le réel : “le volume” que le narrateur voulait poser ou “la vue” qu’il recouvre lui permettant de revenir sur terre et d’analyser ce qu’il se passe autour de lui, un passage intéressant car dans cet incipit , on va retrouver une utilisation des sens du narrateur lui permettant de toujours se raccrocher à la réalité, il entend le “sifflement des trains” et voit “l'obscurité” de la pièce environnante. Plus loin dans l’incipit, l’ouïe du narrateur lui permet d’entendre des “craquements”. Avec le sens de l’ouïe et de la vue, il y a le sens du toucher avec ses “joues” qu’il appuie sur l’oreiller, synonyme du contact certain avec son lit. En sachant que Proust était

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