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Analyse Flower by the sea de William Carlos William

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Par   •  27 Avril 2022  •  Analyse sectorielle  •  2 055 Mots (9 Pages)  •  220 Vues

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Analyse de Poème

Bonjour, je vais vous faire part de mon expérience de lecture des deux versions et de leurs traductions du poème "Flowers by the sea», écrit par Williams Carlos Williams. Je vais analyser et interpréter les deux versions de ce poème, en prenant compte de leur composition et de leurs traductions.

        La première lecture de Flowers by the sea nous dresse un tableau de paysage, au bord de la mer ou au sommet d'une montagne, on ne sait pas trop. J'y vois plutôt une falaise côtière grâce à la première strophe. Une falaise au bord géométrique, tranchant, pointu d'après le mot "sharp". En Français "l'arrête" ou le "bord net" indique le même effet de rocher biscornu, qui s'oppose au reste du poème remplie d'image plus tendre : "circled and sways" "peacefully". Dans ce "sharp pasture's edge" on pourrait aussi voir une image d'une prairie pointue et tranchante, comme si c'était chaque tige d'herbe qui était capable de couper, c'est une image violente , en contradiction avec le reste du texte. L'idée qui ressort le plus de cette image est que la rupture est nette entre la prairie et l'océan. C'est pour ça que la première idée qui traverse l'esprit est une falaise.        
En effet le reste du poème installe un paysage pastoral, remplie de couleurs et de fleurs, la nature y est omniprésente. Le champ lexical de la nature y est précis : « vie » «fleurie » « prairie » « ocean » « marguerites » « chicorée » « fleur » « couleur » « mouvement »« mer » « tige » « herbacée » et même dans le titre « fleur » et « mer ». D'un point vue scientifique, plus précisément statistique, qui est une science que j'apprécie beaucoup, on remarque que cela représente quasiment un mot sur cinq dans la seconde version du poème. La traduction du poème fait cinquante mots, dix ont un rapport avec la nature et la vie ! Williams choisit ses mots de manière précise et ne lésine pas sur les images pour permettre aux lecteurs de s'imprégner d'une image forte de paysage. Cette plaine parait fertile et pleine de vie, le mot "pasture" implique dans la langue anglaise un lieu bien plus "vert" qu'un simple "field".         
Le thème marin est aussi important dans le tableau du poète, elle est évoquée à deux reprises, sous la forme de mer et d'océan. Mais si on y prête bien attention, ce paysage est en vérité flou, fleur et mer sont mélangé, on ne sait plus s’il décrit l'océan dans une métaphore florale, ou s’il décrit des fleurs avec des images d'océan. La première version du poème est plus claire que la deuxième là-dessus, la deuxième phrase l'indique sans difficulté : fleur et mer ne font qu'un ! La deuxième version du poème n'a pas cette strophe, ce qui rend le poème plus flou,  plus difficile a décrypter pour le lecteur. Et c'est le but de Williams, déplacer l'imaginaire des lecteurs de son époque pour approcher quelque chose de nouveaux. Il est à noter que les chicorées sont bleues et les marguerites blanches, comme l'océan ! Ces fleurs ne sont donc pas choisies au hasard, elles sont aux couleurs des vagues. Williams n'a pas finis de mélanger fleurs et océan. Lorsque l'océan "lifts its form" , l'océan est déchainées , vagues sur vagues, qui deviennent liée puis aussitôt déliées . Williams qui pourtant évoquer des fleurs et une prairie paisible, se retrouve dans la mer, entre la "couleur" des fleurs et les "mouvements" de l'eau. Lui-même s’interroge, puisqu’il écrit "perhaps" , sur la forme de son image. Il crée un certain chaos dans son tableau de paysage, d'où le lecteur cherche à extirper une réalité, une image qui pourrait convenir au monde que l'on connait.
La présence des vagues pourraient aussi se voir dans une prairie de fleurs, qui danse au gré du vent, créant des vagues de par leur mouvement, la phrase "but color and the movement" prendrait tout autant de sens dans une prairie de fleur mouvementé parsemée de bleu et de blanc. Je trouve que le fait de pouvoir imaginée la scène de plusieurs manières différentes donne une sensation de liberté lors de la lecture du poème, sentiment qui est appuyé par le mot "released", mais aussi par le terme "restlessness" de la seconde version du poème qui peut être interprété par un manque de restriction.        
Le texte va continuer dans son idée changement perpétuel,  puisque la fin continue de flouter le paysage. Laissant l'imaginaire du lecteur fonctionner à son gré ! Il est question de la mer qui oscille sur une tige de fleur, quelque chose au premier abord impossible, ce qui nous laisse un sentiment d'étrangeté par rapport au texte. Mais on peut voir en la mer  les pétales bleu et blanc des fleurs, qui oscille au vent au bout des tiges des fleurs ! Sinon, cet océan qui oscille nous offre une vision très large, comme si l'océan tout entier fessais des va et vient, portant le paysage a une grandeur démesurés, comme si l'on prenait du recul sur la scène ! Mais dans tous les cas cet océan qui est encerclé, ou en forme de cercle, est paisible; tout comme la prairie des tous premier mots du poème. Le terme "circled" prend alors du sens, tel un cycle la fin du poème nous ramène au début. L'image circulaire est bien présente, c'est une boucle, infini comme le cycle de la vie, ou le cycle de la lune qui permet le mouvement "oscillant" de l'océan. En somme le poète  transporte la réalité en une esthétique des formes. Williams, malgré le thème très banal de la nature en poésie arrive a rentrer en rupture avec l'imagination traditionnelle. Il ne fait pas une poésie discours mais une véritable composition esthétique, de la poésie moderne.

        Notre anthologie propose deux versions du poème, ainsi que deux traductions. Chaque traduction transporte l'identité créatrice de l’auteur, afin de la faire dépasser les frontières. Chaque version du poème a ses petits changements. Le plus important changement que l’on observe est que l’une des versions a un vers de plus que l’autre. Ce vers manquant est un vers qui tend à expliquer au lecteur ce qu'il se passe, il explique le "mélange" entre fleur et océan. D'ailleurs je remarque que l'idée passé entre la traduction et l'original est un peu différente, puisque mot à mot l'anglais propose "chacun a chacun, un changement" alors que le français explicite une transformation mutuelle, l'original tend donc vers un échange entre les fleurs et l’océan, alors que le français va plutôt évoquer une fusion des deux sujets. Cette différence est certes, succinct, mais a de l'importance dans l'imaginaire du lecteur je pense, la version française apporte plus un aspect que les deux ne forme plus qu’un, ce qui parait moins réaliste, mais beaucoup plus ancrée dans le thème du texte. Alors que la version anglaise se contente d'expliquer de manière quasi rationnelle la suite des évènements. Et c'est bien là le problème qu'à trouver William a cette version je pense, cette phrase a dû lui paraitre trop sévère, dans le sens où elle dirige l'imaginaire du lecteur,  il a alors surement eu l'idée de se défaire de cette phrase afin de laisser le lecteur plus libre ; de perdre un peu plus son lecteur, toujours dans l'optique d'aborder quelque chose de nouveaux en poésie.         
Une autre différences de traduction me parait bien étrange, "unseen" a la première strophe implique pour moi une idée de "non/jamais vu", comme si la prairie ( ou l'océan , car il me semble qu'on n'est pas certain de savoir a qui s'applique ce mot ) était vierge de toute trace humaine , ce qui renforce encore l'idée de la nature grandiose et effervescence alors que le français marque une idée d'invisibilité.        
Un dernier changement est remarquable entre les deux versions, là ou Williams met du calme dans la première version : « shapes of quietness », il met de la tension, de l'agitation dans la deuxième version : « of restlessness». Il va substituer l'un des mots par son opposé .Cela implique un grand changement dans la scène, cela rajoute un peu plus de chaos, là ou avant il y avait de la sérénité, dans ce mélange entre terre et mer.

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