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Analyse De Barbara De Prévert

Mémoire : Analyse De Barbara De Prévert. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Novembre 2013  •  844 Mots (4 Pages)  •  3 848 Vues

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La Deuxième Guerre mondiale a marqué le vingtième siècle, notamment à cause des atrocités commises par les Nazis. Mais si les crimes de ces derniers frappent l’imaginaire collectif par leur spectaculaire barbarie, il n’en demeure pas moins que la guerre, n’importe laquelle, laisse des traces irréversibles chez ceux qui la vivent. C’est ce dont parle Jacques Prévert dans son poème Barbara. D’une part, ce texte rappelle par sa structure les bouleversements qu’entraîne la guerre et, d’autre part, il traite de la destruction que cette dernière sème sur son passage.

Tout d’abord, Barbara montre à quel point la guerre choque, bouleverse, et cela est suggéré jusque dans la forme du poème. En effet, l’irruption surprise de la guerre dans le texte renvoie aux bouleversements qu’elle cause dans le réel. La première moitié de Barbara laisse croire au lecteur qu’il se trouve devant un poème d’amour : « Un homme sous un porche s’abritait / […] / Et tu as couru vers lui sous la pluie / Ruisselante ravie épanouie / Et tu t’es jetée dans ses bras1 ». Ici, c’est le bonheur qui domine. La pluie elle-même, pourtant souvent associée à la tristesse et à l’ennui, ne semble pas affecter les personnages, tout occupés à leur amour. Puis survient la guerre : « Oh Barbara / Quelle connerie la guerre2 ». Le poème bascule dès lors : le bonheur et l’insouciance disparaissent, déjouant les attentes du lecteur. Cette surprise que cause l’arrivée de la guerre dans le poème est un rappel du désarroi, mais aussi de la colère, qu’ont pu ressentir les gens devant un drame dont ils n’ont, pour la plupart, pas anticipé la durée ni les effets dévastateurs. Le poème Barbara montre aussi que la guerre crée une coupure nette entre un passé joyeux et un avenir plus sombre. Les descriptions de la pluie l’illustrent bien : avant la guerre, la pluie est « sage et heureuse3 », alors qu’après la catastrophe, « Il pleut sans cesse sur Brest / Comme il pleuvait avant / Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé / C’est une pluie de deuil terrible et désolée4 ». Les personnifications prêtent à la pluie les sentiments qu’éprouvent les gens avant et après la guerre. Si les êtres humains changent, évoluent, la pluie, elle, demeure habituellement égale à elle-même. Or ici, l’impact de la guerre est si profond qu’il modifie tout, y compris la pluie. Le ton du poème passe de joyeux à triste, d’amoureux à endeuillé, parce que Barbara montre l’impossible retour au bonheur assassiné par les bombes.

D’ailleurs, si la guerre choque tant, c’est à cause de son côté dévastateur. Le poème le montre bien, la ville de Brest a été lourdement atteinte par les bombardements. La description de la pluie, métaphore des attaques aériennes, l’illustre clairement : « […] cette pluie de fer / De feu d’acier de sang5 » La pluie, jusqu’ici inoffensive, devient pendant la guerre un déluge meurtrier. Elle représente les bombes qui tombent sans cesse sur Brest et qui dévastent la ville. La répétition du « de » rappelle d’ailleurs le bruit d’un tir de mitraillette ou d’un bombardement, accentuant ainsi l’effet ravageur de la guerre. La fin de la métaphore citée précédemment montre aussi un autre aspect dévastateur de la guerre : la ville a été détruite, certes, mais c’est la destruction humaine qui est la plus

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