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Acte 3 Scene 3 Tartuffe de Molière.

Mémoire : Acte 3 Scene 3 Tartuffe de Molière.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Février 2014  •  1 145 Mots (5 Pages)  •  1 710 Vues

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ACTE III, sc. 3 : le séducteur

INTRODUCTION

Molière est un auteur reconnu et apprécié du roi Louis XIV quand, à l’occasion d’une fête à Versailles, il fait jouer, en 1664, sa comédie, Le Tartuffe. Mais le royaume est alors divisé autour des questions religieuses et le parti des dévots est puissant. Ils s’indignent face à la pièce, et leur cabale oblige le Roi à la faire interdire. Sa représentation ne sera autorisée qu’en 1669 après qu’elle aura été plusieurs fois remaniée.

Présentation du texte : Les 2 premiers actes nous ont présenté la perturbation introduite dans la famille d’Orgon par Tartuffe, que Mariane doit épouser contre son gré. Tartuffe apparaît enfin à l’acte III. Elmire a décidé de le rencontrer pour qu’il renonce à ce mariage. Mais face à elle celui-ci se fait alors pressant, puis, à mots voilés, lui déclare son amour (cf. tirade précédente).

Qui est réellement Tartuffe ?

LE MASQUE DE LA DÉVOTION

Le masque de Tartuffe se révèle déjà lorsqu’il dresse le portrait d’Elmire. Son langage réalise un amalgame entre le champ lexical du corps, qui révèle son matérialisme, et le champ lexical de la religion, avec les mots de la dévotion. « vos célestes appâts » qualifie les charmes du corps féminin, repris par « attraits » ; sa « splendeur plus qu’humaine » donne une image du rayonnement telle une icône religieuse. Il évoque ses »regards divins« , puis l’interpelle avec la formule « ô suave merveille » qui unit la sensualité de l’adjectif et le nom, qui renvoie au surhumain. Ainsi Elmire est transformée en un être céleste. Certes ce langage est hérité de la Préciosité, mais, chez Tartuffe, ce langage dévot est devenu un langage naturel et la dévotion lui fournit une excuse commode : en aimant Elmire, il aime la beauté créée par Dieu. Mais le terme « dévotion » (v. 986, avec diérèse) touche au blasphème en confondant l’amour pour une femme avec l’amour que le chrétien doit avoir pour son dieu.

Mise en scène de Maréchal Mise en scène de Weber Tartuffe, le séducteur Il en va de même lorsque Tartuffe brosse son auto-portrait, auquel l’exclamation initiale donne le ton. La religion lui offre à nouveau un masque commode, puisque l’homme a été créé par Dieu avec une âme et un corps : » pour être dévot, je n’en suis pas moins homme », « après tout, je ne suis pas un ange ». Cet amour devient donc une épreuve envoyée par Dieu (« les tribulations » avec diérèse), et Tartuffe se présente comme un héros tragique, déchiré par une lutte intérieure entre sa passion (« de mon intérieur vous fûtes souveraine », « un cœur se laisse prendre ») et sa dévotion : il décrit longuement sa lutte avec « la résistance où s’obstinait [s]on cœur », et l’énumération sans articles, « jeûne, prières, larmes ». Tartuffe avoue volontiers sa défaite, avec un vocabulaire militaire, rejetant la faute sur le charme d’Elmire : « força la résistance ». Cet aveu se fait insistant : il n’est que son « esclave indigne », il n’est que « néant ». Cet aveu d’une faiblesse toute humaine fournit ainsi une excuse commode à sa faute.

=== Tartuffe est un « imposteur » dans un sens scandaleux ici, puisqu’il met le langage et le dogme de la religion au service de son désir purement sensuel.

LA VÉRITE

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