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A New York de Senghor

Commentaire de texte : A New York de Senghor. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  2 884 Mots (12 Pages)  •  11 784 Vues

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TEXTE BAC 17 : « A New-York », recueil Éthiopiques de Léopold Sédar Senghor (1956)

INTRODUCTION :

Ethiopiques, est un neologisme cree par Senghor. C'est un recueil qui intervient dans sa carriere, ou il a une

certaine experience de la poesie (3eme recueil). Au depart, le mot ≪ ethiopique ≫ a une origine grecque >

forme sur ≪ aithiops ≫ signifiant ≪ face brulee ≫ et ≪ noir ≫.

Au depart, c'est un nom, puis il est devenu un adjectif substantive : il devient pluriel. C'est a l'origine, le titre

d'un roman de l'Antiquite d'Heliodore (II-IIIeme siecle apres Jesus Christ).

Il y a egalement un lien avec les titres des odes d'un auteur : Pindare, qui s'intitulaient ≪ Olympiques ≫, qui

servaient a celebrer les vainqueurs gymniques.

Ethiopiques : Senghor a cree ce mot car il en a change le sens. Pour lui, ce mot renvoie a la couleur noire, et

a la negritude (+Ethiopie = pays d'Afrique). Il ne veut pas du sens etymologique, mais veut celebrer la

negritude. Senghor a donc une grande culture classique.

Derriere Ethiopiques, il celebre la beaute de l'Afrique, les africains (comme Pindare avec les vainqueurs…).

Dans le recueil, l'objectif est de reveler les beautes et les specificites de l'Afrique et de l'homme noir

(paysages, femmes noires, caracteristiques culturels comme la musique). Les poemes sont d'ailleurs

destines a etre joue avec de la musique.

Le recueil n'a pas une organisation tres rigoureuse, mais un ordre interessant est neanmoins forme par

l'auteur.

- Les 5 premiers poemes vont aborder des themes mythologiques africains (≪ L'homme et la bete ≫,

evocation de la genese et du triomphe de l'homme sur la bete, Ode au fleuve Congo, Celebration de

l'ancetre fondateur de l'empire du Ghana,)

- Dont 2 hymnes au rituel de la parole/langue traditionnelle africaine.

- Le 6eme ≪ L'absente ≫ celebre une figure feminine noire sur fond de campagne ethiopienne. Celebration,

veneration du corps feminin qui pour lui est l'origine de tout (cf ≪ Femme Noire ≫, Champ d'ombre).

- Le 7eme ≪ A New-York ≫ → contraste par rapport au theme general du recueil. De plus NY est une des

villes les plus modernes alors que l'on est dans un recueil qui est cense mettre en avant l'homme africain et

sa proximite avec la terre et la nature.

Le poeme est compose de 3 strophes (on etudiera seulement la 1ere). Il sert a decouvrir la ville.

1ere strophe : modernite de NY et de Manhattan.

2eme strophe : parle d'Harlem (quartier noir) qui fait surgir la negritude.

3eme strophe : reconciliation entre la modernite et l'homme noir (choc des cultures).

Ce poeme est prevu pour etre joue par un orchestre de jazz. Il est ecrit en versets (= presents dans la Bible,

c'est une ecriture qui tend vers la prose mais qui, par l'usage du retour a la ligne, se situe du cote des vers.

Comme c'est une ecriture assez libre, le verset se rapproche du vers libre, qui est un vers qui n'a pas de

metrique definie

NOTRE EXTRAIT : Dans cette strophe, le poete est a la fois fascine, seduit, attire (ville qui est personnifiee a

l'image d'une femme seduisante, qui a des atouts physiques et du caractere) et la rejette tres violemment

(rejet, degout, ecoeurement croissant) car il n'y a pas d'humanite, d'authenticite, que du superficiel. Il parle

de NY, il arrive malgre tout a faire l'eloge de l'Afrique (ou tout est naturel : animaux, flore, valeurs,

amours…).

PBL : En quoi ce poème consacré à New-York est-il pourtant également un hommage à l'Afrique ?

ANALYSE LINEAIRE :

Titre ≪ A New-York ≫ : soit CC de lieu (sous-entendu : je suis a NY, voila ce que j'ai vu → situation

geographique) soit une formule d'adresse/hommage (interpellation) reprise au verset 1. Le titre est

programmatique car il annonce de quoi nous allons parler.

Parenthese : ≪ (pour un orchestre de jazz : solo de trompette) ≫ ; Senghor a prevu la mise en musique de

tous ses poemes. Ici, le seul poeme ou l'on trouve un instrument occidental, contrairement a ses autres

poemes (bien qu'evoquant quand meme la culture noire).

La jazz est une musique melancolique, au rythme lent (parfois plus soutenu). Elle evoque la culture noire

neanmoins.

I- Fascination pour New-York

Verset 1 : ≪ New-York ! ≫ apostrophe qui souhaite interpeller la ville, le processus de personnalisation

s'engage des le debut du texte (normalement on apostrophe qqn).

Cela traduit un certain enthousiasme (ponctuation expressive) = plaisir deja marque d'observer la ville →

echo avec le titre.

≪ D'abord ≫ : marque la premiere phase, premier temps dans lequel le poete se trouve. Il sera

contrebalance avec le Verset 7 par la conj de coordination ≪ mais ≫(contraste, qui occupera beaucoup plus

de place). Le connecteur logique a une valeur temporelle.

- ≪ j' ≫ : le je du poete s'exprime : il nous livre ses emotions face a ce qu'il decouvre : LYRISME.

- ≪ confondu ≫ = trouble au point d'etre deconcerte, perdu → tres forte emotion : l'esthetisme du paysage

lui fait perdre sa faculte de raisonnement.

- ≪ Beaute ≫ : fascination pour l'aspect visuel

- ≪ Grandes filles d'or aux jambes longues : personnification de la ville, qui est idealisee

*≪ d'or ≫ : evoque les femmes blondes : metaphore qui sous-entend ≪ qui ont des cheveux comme de l'or ≫

→ idealisation, sublimation de la ville/archetype de la femme americaine car ses cheveux sont associes a

une matiere precieuse, au luxe.

*≪ grandes ≫ = taille globale, ≪ longues ≫ = centre sur les jambes : silhouette elancee, longiligne. Les

femmes sont particulierement feminines, sensuelles.

CONTRASTE AVEC LA FEMME AFRICAINE (peau noir, brune, moins elancee), ce que peut expliquer la

fascination du poeme pour quelque chose qu'il ne connait pas.

...

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