Une scène d'aveu, Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, I, 5
Commentaire de texte : Une scène d'aveu, Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, I, 5. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar Horace Crow • 24 Octobre 2025 • Commentaire de texte • 1 241 Mots (5 Pages) • 13 Vues
CORRECTION - GROUPE A
I. Une confidence difficile
A) L’amitié avec Le Bret
• Cyrano et Le Bret sont de si proches amis qu’ils se tutoient. Le Bret emploie ainsi le déterminant possessif « ta » (v. 483).
• Le Bret connaît tellement bien Cyrano qu’il sent qu’il ne lui avoue pas tout quant à la raison de sa haine envers Montfleury. Il l’incite à ouvrir son cœur. Les expressions « à moi » et « le vrai » sont placés à la césure des vers 483 et 484.
• Il l’intime de lui dire la vérité en employant le verbe « dire » à l’impératif (mode du verbe pour exprimer un ordre) : « dis-le moi ! » (v. 484).
B) L’aveu
• Cyrano accepte de tout avouer à son ami, mais la confession lui est difficile.
La didascalie « se levant », avant le v. 485, témoigne de sa nervosité.
• Le Bret comprend qu’une femme est au cœur de ses pensées car Cyrano l’évoque à demi-mots : « sur celle… » (v. 490). Les points de suspension (ponctuation) témoignent de son hésitation à révéler le nom de celle qu’il aime.
• Le Bret devine que Cyrano est amoureux, mais le cadet ne mentionne pas le nom de sa bien-aimée. Le Bret l’encourage en multipliant les phrases interrogatives (type de phrase).
• Pourtant, l’amour de Cyrano est fort : entre les vers 493 et 498, il répète quatre fois l’expression « j’aime ».
C) La mystérieuse jeune femme
• Le Bret est patient et attentif : grâce aux éléments donnés par Cyrano, il devine enfin l’identité de sa bien-aimée. C’est Le Bret qui la nomme le premier : « Magdeleine Robin, ta cousine ? » (v. 512).
• En écho, Cyrano reprend son prénom : « Oui, — Roxane ». Le tiret / cadratin (signe de ponctuation) indique une pause, un silence, comme si Cyrano savourait le prénom de sa bien-aimée. Si Cyrano ne l’a pas nommée jusqu’ici, c’est peut-être parce qu’il se pense indigne de prononcer son nom, donc de l’aimer.
Cyrano, si flamboyant lors de sa joute verbale contre Valvert, se montre timide et prude lorsqu’il s’agit de révéler ses sentiments. Il faut dire qu’il tient l’amour en haute estime.
CORRECTION - GROUPE B
II. Vision de la femme et de l’amour
A) Idéalisation de la femme aimée
• Entre les vers 496 et 510, Cyrano dresse le portrait de la femme qu’il aime.
• Pour souligner la supériorité indéniable de Roxane, Cyrano accumule les superlatifs et les anaphores : « la plus belle qui soit » (v. 498), la plus brillante (v. 500), « la plus fine » (v. 500).
• La beauté de son visage est évoquée grâce à un parallélisme de construction au v. 505 : la répétition du verbe connaître rapprochent le mot « sourire », placé à la césure, et le mot « parfait », à la fin du vers.
• Avec un savant jeu d’antithèses, Cyrano mentionne les manières raffinées de Roxane aux v. 506 et 507 : « grâce » / « rien » et « tenir tout le divin » / « dans un geste quelconque ».
• Enfin, l’idéalisation de la femme aimée est renforcée avec sa comparaison avec des divinités aux v. 508 et 509 : « Diane » et « Vénus ».
B) La vision de l’amour chez Cyrano
• Pour Cyrano, l’amour est source de souffrance. Aux vers 501-502, il est assimilé à un « danger ». Le rejet du terme « mortel » en début de vers le met en valeur. La « rose muscade » (v. 503) rime avec « embuscade » (v. 504), soulignant le danger de l’amour.
• Toutefois, on comprend que si Cyrano a peur de l’amour, il le considère également comme un bonheur. L’ambivalence de ce sentiment est démontrée à travers les antithèses des vers 502 et 503 : l’enchaînement des adjectifs « mortel » et « exquis », et l’enchaînement des groupes nominaux « un piège » et « une rose ».
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