Manon Lescaut, un roman romanesque, tragique et psychologique
Dissertation : Manon Lescaut, un roman romanesque, tragique et psychologique. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar Mathisy9youyo • 12 Juin 2025 • Dissertation • 1 179 Mots (5 Pages) • 871 Vues
Introduction
Publié en 1731 par l’abbé Prévost, Manon Lescaut raconte l’histoire d’amour tragique entre le chevalier Des Grieux et Manon, une jeune femme belle mais libertine. Le roman mêle aventures, passions, et réflexions morales, ce qui lui donne une grande richesse. Eugène Lasserre souligne justement que ce roman est à la fois plein d’actions, de sentiments et d’analyse des personnages. Nous pouvons alors nous demander en quoi Manon Lescaut est un roman à la fois romanesque, tragique et psychologique. Nous verrons d’abord que le roman captive par ses nombreuses péripéties, puis qu’il touche le lecteur comme une véritable tragédie, avant de montrer qu’il propose aussi une réflexion sur les passions humaines.
I. Un roman d’aventures : des péripéties nombreuses et captivantes
A. Une histoire pleine de rebondissements et de dangers
Le roman est rythmé par de nombreuses actions : Des Grieux et Manon fuient plusieurs fois, ils changent de villes, se retrouvent emprisonnés ou menacés. Il y a aussi des scènes fortes comme l’évasion de Des Grieux de Saint-Lazare, ou le meurtre du domestique. Le récit ne cesse de surprendre. Cela donne l’impression de lire un roman d’aventures. Les personnages sont sans cesse confrontés à des obstacles, ce qui maintient le lecteur en haleine.
B. Des personnages variés et haut en couleur
Le roman met en scène de nombreux personnages secondaires intéressants. Il y a Lescaut, un fripon prêt à tout pour de l’argent, ou encore les vieux libertins comme M. de G*** M*** qui veulent acheter Manon. Ces figures créent des situations variées, entre mensonges, manipulations et trahisons.
L’univers du roman est donc riche, presque cinématographique. Il offre un vrai plaisir de lecture grâce à cette diversité.
II. Un roman émouvant : une histoire tragique
A. Un destin marqué par la fatalité
Dès le début, on sait que Manon va mourir. Cela donne une impression de destin tragique. Les épisodes malheureux se répètent, comme une spirale. Des Grieux parle d’ailleurs de sa « destinée qui l’entraîne à sa perte ». Leur amour semble condamné dès le départ. Cette dimension tragique émeut le lecteur, car il comprend que le bonheur est impossible pour ces deux jeunes gens.
B. Une souffrance causée par la passion
Le roman montre à quel point l’amour peut faire souffrir. Des Grieux abandonne tout pour Manon : sa famille, sa foi, sa dignité. Il devient menteur, voleur, voire meurtrier. Pourtant, il ne cesse de l’aimer. Manon, de son côté, meurt d’épuisement en fuyant avec lui. Leur passion
III. Un roman qui propose une réflexion morale et sociale
A. Une œuvre qui dénonce les injustices et les hypocrisies de la société
Dans Manon Lescaut, l’auteur critique une société profondément injuste et corrompue. Le roman montre par exemple que les pauvres sont éliminés sans pitié, comme Manon, envoyée au bagne, ou encore le portier de Saint-Lazare. Les riches, au contraire, échappent aux conséquences de leurs actes, comme Des Grieux, toujours protégé. Cette société est aussi hypocrite : « les deux tiers des honnêtes gens de France se font honneur d’avoir une maîtresse », montre que ce qui est interdit pour les uns est accepté chez les puissants. Même les évêques, censés représenter la morale, ont des maîtresses. L’Abbé Prévost dénonce donc une société où les lois ne sont pas les mêmes selon la classe sociale.
B. Un roman qui invite à réfléchir sur le poids des passions et le sens de la vertu
Le roman présente les passions comme des forces dangereuses, capables de faire tomber les personnages dans la faute. Le narrateur lui-même présente son histoire comme un « exemple terrible de la force des passions ». Des Grieux, au départ jeune homme vertueux, devient tricheur, menteur et criminel par amour. Il perd toute maîtrise de lui-même. Le roman a donc une intention morale : il ne s’agit pas de faire l’éloge de l’amour, mais de montrer ses dangers. D’ailleurs, l’œuvre commence par un avertissement au lecteur, qui précise qu’il s’agit d’un « traité de morale réduit agréablement en exercices ». Le but est de faire réfléchir le lecteur et de l’émouvoir, pour qu’il évite à son tour ces fautes.
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