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Manon Lescaut - roman-mémoire, écrit au XVIIIème siècle par le père de Prévost

Fiche de lecture : Manon Lescaut - roman-mémoire, écrit au XVIIIème siècle par le père de Prévost. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2015  •  Fiche de lecture  •  596 Mots (3 Pages)  •  1 535 Vues

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Manon Lescaut est un roman-mémoire écrit au XVIII siècle par l'abbé Prévost. Cette œuvre fait le récit d'un amour entre deux personnages : Manon Lescaut et le chevalier des Grieux. Nous étudierons un extrait où Manon rend visite après deux ans d'absence, au chevalier des Grieux, désormais abbé au séminaire. Cette scène est présentée comme une scène de seconde vue, de seconde rencontre entre les personnages, d'un second coup de foudre. L'extrait étudié débute à « J'allai au parloir sur le champ » et se termine à «après avoir considéré longtemps tous les environs ».

Dans cette scène de parloir, le chevalier Des Grieux rencontre pour la seconde fois Manon Lescaut, il est pris d'enchantement, et ressens à nouveau un «coup de foudre ». Manon fait une apparition théâtrale dans cette scène, elle est décrite comme une chose presque surnaturelle, en effet, l'auteur nous donne accès aux pensées du chevalier : « Dieux ! Quelle apparition surprenante ! », Des Grieux est littéralement sous l'effet de la surprise.

J’allai au parloir sur le champ. Dieux ! quelle APPARITION surprenante ! j’y trouvai Manon. C’était elle, mais plus aimable et plus brillante que je ne l’avais jamais vue. Elle était dans sa dix-huitième année. Ses charmes surpassaient tout ce que l’on peut décrire. C’était un air si fin, si doux, si engageant, l’air de l’Amour même. Toute sa figure me parut un ENCHANTEMENT.

Je demeurai interdit à sa vue, et ne pouvant conjecturer quel était le dessein de cette visite, j’attendais, les yeux baissés et avec tremblement qu’elle s’expliquât. Son embarras fut, pendant quelque temps, égal au mien, mais, voyant que mon silence continuait, elle mit la main devant ses yeux, pour cacher quelques larmes. Elle me dit d’un ton timide qu’elle confessait que son infidélité méritait ma haine ; // mais que, s’il était vrai que j’eusse jamais eu quelque tendresse pour elle, il y avait eu aussi, bien de la dureté à laisser passer deux ans sans prendre le soin de m’informer de son sort, et qu’il y en avait beaucoup encore à la voir dans l’état où elle était en ma présence, sans lui dire une parole. Le désordre de mon âme, en l’écoutant, ne saurait être exprimé.

Elle s’assit. Je demeurai debout, le corps à demi tourné, n’osant l’envisager directement. Je commençai plusieurs fois une réponse, que je n’eus pas la force d’achever. Enfin, je fis un effort pour m’écrier douloureusement : Perfide ! Manon ! Ah ! perfide ! perfide ! Elle me répéta, en pleurant à chaudes larmes, qu’elle ne prétendait point justifier sa perfidie. Que prétendez-vous donc ? m’écriai-je encore. Je prétends mourir, répondit-elle, si vous ne me rendez votre cœur, sans lequel il est impossible que je vive. Demande donc ma vie, infidèle ! repris-je en versant moi-même des pleurs, que je m’efforçai en vain de retenir. Demande ma vie, qui est l’unique chose qui me reste à te sacrifier ; car mon cœur n’a jamais cessé d’être à toi. A peine eus-je achevé ces derniers mots, qu’elle se leva avec transport pour venir m’embrasser. Elle m’appela par tous les noms que l’amour invente pour exprimer ses plus vives tendresses. Je n’y répondais encore qu’avec langueur. Quel passage, en effet, de la situation tranquille où j’avais été, aux mouvements

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