Le quai de Ouistreham

Le Quai de Ouistreham

L’ouvrage écrit par Florence Aubenas, une journaliste française, et publié en 2010 nous immerge dans une histoire unique e révélatrice, dans ce livre elle relate la réalité et précarité du quotidien des travailleurs, des demandeurs d’emploi, mais plus particulièrement des femmes de ménage. Pendant le temps qu’elle travaille comme femme de ménage, elle va rencontrer des gens qui l’accompagneront tout au long de ses jours et que nous on va connaître à travers son histoire. D’un autre côté, elle aura une expérience que le permettra écrire un récit d’un reportage, ou bien, d’une enquête ; basée sur les données obtenues grâce à son immersion. Le titre « Le Quai de Ouistreham » fait référence au port de Ouistreham, que montre le point de départ.

L’ouvrage peut être lu comme un roman pour plusieurs raisons, en premier, la forme littéraire narrative, l’autrice relate les faits de manière vivante : « Tout donnait l’impression d’un monde en train de s’écrouler ». Elle décrit les événements, les rencontres et les défis auxquels elle est confrontée. Cette approche narrative donne au livre une tonalité subjective, et permet au lecteur de percevoir les émotions, réflexions et observations de l’autrice. Elle utilise beaucoup de descriptions pour le faire : « Il montre la pile de CV sur son bureau, des dizaines et des dizaines de questionnaires remplis. La pointe de son stylo désigne la sortie du stand. Je comprends que mon tour est passé. »

Également avec les personnes que Florence rencontre, parce qu’ils deviennent personnages du livre et ils ont une histoire propre. Les descriptions sont souvent empreintes d’empathie, offrant aux lecteurs une compréhension des leurs vies. Cette inclusion détaillée est une caractéristique typique des romans et contribue à créer une atmosphère propre à la fiction narrative. Personnellement, ça m’a permis de sympathiser et de me connecter émotionnellement avec eux. Par exemple dans la confession de Marilou, où elle parle de ses désirs modestes, ici Florence nous fait comprendre que Marilou souffre d’une réalité économique difficile. « Elle hésite, comme si elle craignait de s’être montrée imprudente en dévoilant des désirs et une ambition qui lui paraissent soudain démesurés. »

Pour finir, je pourrais parler de l’engagement personnel de Florence, elle s’implique personnellement dans le récit en prenant en emploi, en partageant la vie quotidienne et des portraits des personnes qu’elle rencontre, créant ainsi une immersion narrative qui va au-delà de la simple description des faits. Cet engagement crée une dynamique semblable à celle d’un protagoniste dans un roman, renforçant ainsi le caractère narratif de l’œuvre.

En somme, « Le Quai de Ouistreham » peut être lu comme un roman grâce à son style narratif, aux descriptions des personnages et des émotions et à l’engagement de l’autrice. Tous ces éléments contribuent à faire de ce livre plus qu’un reportage, en lui attribuant une dimension littéraire et romanesque.

Cependant, « Le Quai de Ouistreham » peut aussi être interprété comme une enquête ou reportage pour d’autres raisons.

Premièrement, la méthode journalistique que Florence utilise pour explorer les rouages complexes du monde ouvrier et précaire. Son immersion totale dans cet environnement lui permet de comprendre les enjeux socio-économiques, de dévoiler les réalités souvent négligées et d’offrir une analyse critique de la société comme un enquêteur le ferait. Dans cet extrait on peut voir la difficulté que vivent les travailleurs : « Elle a faim. Avant de partir, elle a mangé du petit salé aux lentilles, la moitié d’une boîte de conserve. Elle a peur que son frère l’ait fini quand elle rentrera ce soir. »

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