Le Rouge et le Noir, présentation de Julien

Le Rouge et le Noir de Stendhal – 1830                   La présentation de Julien

Introduction

Ce texte s’inscrit dans le thème du Roman et du récit du XIXème siècle.

Il s’agit d’un extrait de l’œuvre de Stendhal « Le Rouge et le Noir » édité en 1830.

Stendhal appartient au mouvement des auteurs réalistes et romantiques du XIXème siècle. Dans ses œuvres, l’idéalisation et l’emphase du roman romantique font place à la société par le récit de l’existence d’un personnage en particulier. Le Rouge et le Noir est un roman réaliste où Stendhal nous dévoile l’ascension sociale de son héros.

Mais il s’agit aussi d’un roman d’apprentissage où l’on assiste à la construction globale d’un individu qui va connaître un apprentissage social (il est confronté à plusieurs milieux), un apprentissage sentimental et psychologique (car il va évoluer, changer intérieurement).

L’extrait est tiré du livre 1 chapitre 4 de l’œuvre et s’intitule « La présentation de Julien ».  Il s’agit d’un portrait narratif descriptif au registre pathétique, où Stendhal représente la première apparition du personnage, extrait attendu par le lecteur puisqu’il n’apparait qu’au chapitre 4.

Julien Sorel est présenté pour la première fois dans le cadre de la scierie familiale.

Problématique

On peut se demander en quoi le portrait de Julien est l’occasion pour Stendhal de suggérer la complexité et l’ambivalence psychologique de son héros ?

Nous allons voir que les contradictions entre le héros romantique et le milieu dans lequel il évolue sont dressés d’une part par le portrait en action de Julien (qui correspond au premier mouvement) et d’autre part par son portrait physique et descriptif (qui correspond au second mouvement).

1er mouvement

Julien est un fils de bucheron modeste et étant brillant, il est remarqué par le riche maître du village pour être le précepteur de ses enfants. Le lecteur s’attend donc à découvrir un personnage intellectuel représentant l’autorité pure. Mais un portrait en mouvement révèle une posture de soumission dans le premier mouvement des lignes 1 à 11où le personnage apparaît pathétique et peu en accord avec l’image d’un précepteur à laquelle s’attend le lecteur.

Dans tout le premier mouvement, on retrouve par exemple le champ lexical de la violence et de la maltraitance qui suscite un sentiment de pitié du lecteur : « paresseux, maudit, force du coup, sanglant, douleur physique, frappa, à terre ».

On note également la métaphore : « descends animal » qui montre que Julien est maltraité.

Ou encore l’usage de l’impératif : « lis les le soir, descends » qui montre la soumission de Julien. Julien apparait aussi soumis avec le discours indirect libre : « Dieu sait ce qu’il va me faire ».

On note aussi un rabaissement de Julien avec la comparaison ou la symbolisation des noix et de Julien « pour abattre les noix » et sa mise à terre « à peine fut-il à terre ».

Enfin, dans ce premier mouvement, l’intellect de Julien est mis en avant, pour montrer notamment qu’il n’est pas en adéquation avec son milieu familial ou celui de la scierie :

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