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La littérature doit-elle traiter de tous les sujets y compris les plus révoltants ?

Dissertation : La littérature doit-elle traiter de tous les sujets y compris les plus révoltants ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2023  •  Dissertation  •  1 761 Mots (8 Pages)  •  219 Vues

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Dans Murambi, le livre des ossements, de Boubacar Boris Diop, le génocide rwandais est aussi abordé du point de vue des bourreaux qui présente une façon de pensée et des actions révoltantes. Le narrateur présentant le point de vue de ceux qui ont commise génocide est tout bonnement horrible, il n’a aucune once de culpabilité et ne présente aucun sentiment d’humanité, même le plus moindre. Cette représentation de la violence mène à une question: La littérature doit-elle traiter de tous les sujets y compris les plus révoltants ? Pour traiter ce sujet, il faut d’abord bien garder à l’esprit qu’une œuvre littéraire est une œuvre écrite avec une certaine préoccupation esthétique: on ne parle pas ici des simple article de presse, de témoignages ou encore d’écrits historiques mais bien de textes littéraires, de textes artistiques. Par ailleurs ce sujet nous demande si la littérature «doit» traiter de tous les sujets, c’est-à-dire ici si elle y est autorisée, si elle peut le faire, si elle a le droit de le faire. Il peut également être interprété dans le sens de devoir, d’obligation. Enfin un sujet «révoltant» est un sujet qui choque, qui est perçu comme scandaleux: or le fait qu’un sujet soit révoltant ou non peut change à travers les époques et les sociétés. Néanmoins un des sujets révoltants par excellence, est la violence crue, détaillée. La littérature a-t-elle le droit d’aborder les sujets les plus choquants et scandaleux ? Nous verrons dans une première partie en quoi aborder les sujets révoltants n’est pas le premier rôle de la littérature, dans une deuxième partie pourquoi elle doit tout de même le faire et dans une troisième partie en quoi le fait de traiter de tout les sujets même les plus révoltants est un de ses devoirs.

Tout d’abord, traiter de sujets révoltants, tels que la violence à l’état pur, enlèverait à la littérature son but premier, la recherche du Beau. En effet la description de scènes violentes, d’évènements horribles est difficilement conciliable avec une certaine recherche esthétique. Or c’est justement la volonté de crée du Beau de la littérature qui la différencie de d’autres types d’écrits comme les articles de presse ou les comptes-rendus historiques. Si la littérature perd ce but esthétique ce n’est plus vraiment de la littérature mais juste des écrits. Cette recherche du Beau dans la littérature est historique et est plus ou moins importante dans chaque mouvements littéraires mais y a toujours une place. Un des mouvements qui l’a mis le plus en avant est par exemple le romantisme avec Mme de Staël qui suivait la doctrine allemande qui commandait de rechercher le Beau idéal et de devenir a conscience universelle qui guide l’humanité. On peut également citer le théâtre classique avec ses cinq règles dont celle de la bienséance. Ainsi, historiquement la littérature avait certaines règles ou recommandations contre le traitement de sujets considérés choquant ou révoltant que ce soit dans l’optique de a recherche du Beau ou non. Néanmoins la littérature a aussi évolué depuis et certains écrits sont nés, qui rendent esthétiques des choses qui sont considérées comme horribles. On peut par exemple cite le poème Une charogne de Charles Baudelaire dans les fleurs du Mal qui crée du beau à partir de la description d’un cadavre. Il est donc possible de créer du beau à partir d’événement choquant et de scènes révoltantes. Mais même si c’est possible la littérature doit-elle vraiment le faire ?

En effet, il ne faut pas oublier que la littérature à une certaine influence sur ces lecteurs. Glorifier la violence et l’horreur ne serait donc pas quelque chose de positif, vu qu’il pourrait conduire un lecteur à penser que cette violence est acceptable voir souhaitable. De plus, même si cette violence montrée n’est pas forcément enjolivée, le simple fait qu’elle soit exposée pourrait aussi avoir cette même influence. La littérature n’est pas simplement le fait d’écrire et de rechercher du beau mais aussi de partager ces écrits-là avec un public, des lecteurs. Ainsi lorsque dans Murambi, le livre des ossements, Diop donne la parole aux bourreaux, il donne aussi voix à des actes et à une façon de pense condamnable, horrible ce qui pourrait voir une mauvaise influence pour ceux qui le lisent. Néanmoins même si l’écrivain à une certaine responsabilité sur ce qu’il écrit, le lecteur a aussi la devoir de soumettre ce qu’il lit à son sens critique, à réfléchir sur ses lectures. Traiter de sujets révoltants est donc possible pour la littérature sans compromettre un de ses buts ou une de ses responsabilités.

Nous avons donc vu dans a première partie que la littérature pouvait traiter de sujets révoltants, choquants. Or si aborder de tels sujets est possible c’est aussi important. En effet, la littérature peut avoir une valeur historique et commémorative, produire des écrits traitant de la violence et d’événements horribles afin de donner la voix aux victimes, à leur souffrances, se souvenir d’eux, leur rendre hommage. Par exemple, plusieurs années après le génocide juif, de nombreuses ouvres ont été publiées à ce sujet que ce soit par des survivants ou des familles de survivants afin de montrer out ce que les victimes

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