LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Explication linéaire-Candide

Commentaire de texte : Explication linéaire-Candide. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Janvier 2024  •  Commentaire de texte  •  1 315 Mots (6 Pages)  •  65 Vues

Page 1 sur 6

EXPLICATION LINEAIRE : CANDIDE, VOLTAIRE

Introduction : présenter brièvement Voltaire et Candide

Situer le texte

Projet de lecture : comment Voltaire mêle-t-il pathétique et ironie pour éveiller les consciences sur l’esclavage ?

Présenter les parties du texte

Partie  1 : La rencontre du nègre : la découverte de l’esclave par un Candide horrifié (jusqu’à « ainsi »)
La description du nègre est sobre et pathétique. Situation d’humiliation : il est « étendu par terre ». Son dénuement est traduit par la négation restrictive « ne...que ». L’auteur ne s’apitoie pas mais constate les infirmités : « il manquait à ce pauvre homme la jambe
gauche et la main droite ». Présentation réduite où ne sont retenus que les
détails marquants et le champ lexical de la misère (à citer) L’expression « pauvre homme » possède un sens à la fois matériel et affectif.Réaction émue de Candide : « Eh ! mon Dieu ! [...] où je te vois ? ».  Spontanéité de Candide, toujours sensible à la souffrance d’autrui. Tournures interrogatives et exclamatives : intensité de l’émotion.
Ton de soumission de l’esclave : « J’attends mon maître, monsieur Vanderdendur, le fameux négociant ». L’adjectif « fameux » peut aussi être pris en un sens ironique : le
négociant est certes connu, mais plus pour sa cruauté, ses mauvais traitements que pour ses vertus.
- Fantaisie verbale sur le nom « Vanderdendur » : il s’agit d’un nom-portrait qui contient dans sa forme la fonction et le caractère du personnage. La première partie du nom nous apprend qu’il s’agit d’un négociant hollandais : « vander » est la transcription sous une forme
hollandaise de l’homonyme « vendeur » ; l’autre partie du nom : « -dendur » nous révèle la méchanceté du personnage : « il a la dent dure ».


partie 2 -Le discours du nègre : un tableau des horreurs de l’esclavage (jusqu’à « horrible »)

Le nègre explique la raison de son état. Voltaire concentre l’effet du pathétique en ne retenant que les détails frappants : caleçon, main, jambe. « C’est l’usage » désigne le traitement dont le nègre a été victime ;le présent de vérité générale sous-entend une logique de l’habitude à laquelle le nègre semble se soumettre ; ses malheurs obéissent à une loi supérieure qui n’a d’autre
justification que la tradition.
Une résignation neutre et objective
L’esclave se contente de juxtaposer sobrement les informations ce que font ressortir les parallélismes de construction et les présents d’habitude : « On nous donne un caleçon [...] je me suis trouvé dans les deux cas. » Le constat objectif du nègre s’articule autour de trois expressions parallèles formant une sorte de refrain tragique : « On nous donne... on nous
coupe... on nous coupe... ». Cette juxtaposition de faits produit une accumulation qui fait mieux ressortir la cruauté des esclavagistes. Mais le nègre s'autorise un commentaire critique :
« C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ». Ici Voltaire prend la parole par la bouche de son personnage pour dénoncer le scandale. Ce que Voltaire met en évidence, c’est le décalage monstrueux entre l’insouciance des Européens et les souffrances de ceux qui sont à leur service aux colonies.
 Le nègre raconte alors sa vie

-Le verbe vendre et le prix (plus loin le mot « fortune »)transforment l’esclave en marchandise.
 « Mon cher enfant[...] et de ta mère ». Elle prêche à son fils l’acceptation de l’ordre établi
et le persuade, contre toute évidence, de son bonheur. Par un renversement absurde la
condition d’esclave devient un « honneur ». Oxymore qui souligne l’horreur des propos de la mère.

- Les « fétiches », qui sont d’ordinaire des objets matériels adorés par les primitifs, désignent dans ce contexte les prêtres de la religion catholique. Par cette périphrase amusante, Voltaire se moque d’elle en la réduisant à du fétichisme.
 Rupture dans le discours et prise de recul du nègre L’interjection « Hélas ! » introduit une rupture et apporte un démenti à cette promesse de bonheur. Sur un ton désabusé et détaché, le
nègre se décrit avec humour : « Je ne sais pas si j’ai fait leur fortune, mais ils n’ont pas fait la mienne ». Jeu de mots sur le double sens la polysémie de fortune =richesse et bonheur Cette attitude de recul vis-à-vis de la situation lui permet de faire une analyse sévère des rapports de l’Eglise avec les Noirs. Le passage du « je » au « nous » montre que maintenant le nègre se
fait l’avocat de la cause des esclaves en général.
 Indignation et dénonciation
- On n’accorde même pas aux esclaves la dignité de la bête.
- Indignation soulignée par l’accumulation  d’animaux :
« les chiens, les singes et les perroquets », et par l’hyperbole :
« mille fois moins malheureux que nous ».+litote qui souligne la déshumanisation des esclaves
- Le nègre s’en prend alors directement à l’attitude des prêtres à l’égard des Noirs. Voltaire, par sa bouche, dénonce le paradoxe hypocrite qui consiste à convertir les Noirs et à prétendre qu’ils sont les égaux des Blancs, alors que dans les faits ils sont traités comme des sous-
hommes : « Les fétiches hollandais qui m’ont converti me disent tous les dimanches que nous sommes tous enfants d’Adam, blancs et noirs ; mais si ces prêcheurs disent vrais, nous sommes tous cousins issus de germain. »
- Sur un ton poli et détaché, l’esclave énonce comme un syllogisme (= raisonnement composé de trois propositions dont la troisième dérive nécessairement des deux premières). Mais, dans la réalité, la conséquence ne correspond pas à la logique des deux premières propositions. Là, le Noir dénonce l’attitude contradictoire et scandaleuse des chrétiens. Sur un ton ironique, il feint de croire qu’ils disent la vérité : « si ces
prêcheurs disent vrai ». En développant la logique de la fraternité entre les hommes prônée par le christianisme, il fait mieux éclater le scandale qu’introduit fermement « or », la conjonction de coordination : « Or vous m’avouerez qu’on ne peut pas en user avec
ses parents d’une manière plus horrible ». L’ironie tourne ici à l’indignation et prend la forme d’un euphémisme, qui décrit poliment, par une expression adoucie, le sort lamentable fait aux
Noirs par leurs soi-disant frères blancs. L’émotion est concentrée dans l’adjectif « horrible », mis en relief à la fin de la phrase et faisant dramatiquement écho au même mot employé par Candide au début du texte. Ce réquisitoire serré fait naître chez le héros (Candide) un sentiment de révolte.

...

Télécharger au format  txt (8.2 Kb)   pdf (102.2 Kb)   docx (11.4 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com