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Etude du chapitre 30 de Petit Pays de Gaël Faye

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Par   •  15 Avril 2024  •  Commentaire de texte  •  757 Mots (4 Pages)  •  36 Vues

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Gaby écrit cette lettre à Laure après l'épisode traumatisant, où on l'a obligé à tuer un homme. Lui qui voulait se protéger du conflit ne pourra plus jamais être comme avant. Nous allons donc étudier la façon dont ce passage traduit le désespoir de Gaby. Pour cela nous mettrons en avant la description de ce monde blanc, puis les traces du génocide en filigrane dans ce texte avant d'analyser la poésie de ce chapitre.

1. Un monde tout blanc :

Ce qui frappe dans ce chapitre, c'est la prédominance du blanc, que l'on retrouve dans de nombreux champs lexicaux, à commencer par celui de la blancheur : "neige", "colombe", "laiteux", "albinos", "nuages", "moutons", "drapeau blanc", "blancheur absolue"... qui contraste avec l'aspect coloré du paysage exotique que Gaby évoque souvent au cours du roman, notamment lors de son éveil à la lecture dans le jardin luxuriant de Mme Economopoulos. D'ailleurs, dans cette lettre, les seules couleurs mentionnées sont celles des mangues , le fruit lié à son enfance "mangues rouges, jaunes ou vertes".

La disparition des couleurs dans cette lettre traduit aussi le disparition de la vie, que l'on retrouve dans les autres champs lexicaux du texte : celui du froid "neige", "luges", "patinoire", "avalanches" et de la mort "pierre tombale", "tombe", "six pieds sous la glace"... Le blanc n'est donc pas associé à une valeur positive comme la pureté ou l'innocence, mais plutôt à la mort, comme la "chaux" qui fait référence ici au procédé utilisé pendant le génocide pour recouvrir les corps morts et éviter toute propagation d'épidémie.

2. Les traces du génocide

La beauté de cette lettre apparaît également dans les traces du génocide qui apparaissent implicitement et dans l'expression du désespoir de Gaby. En effet, dès le début de la lettre, on comprend que Gaby ne sera plus jamais comme avant, que quelque chose s'est cassé en lui. C'est ce que prouve le premier paragraphe : "je ne veux plus être mécanicien. Il n'y a plus rien à réparer, plus rien à sauver, plus rien à comprendre", qui contraste avec la première lettre qu'il avait envoyé à Laure ans le chapitre 7 où il disait "plus tard quand je serai grand, je veux être mécanicien pour ne jamais être en panne dans la vie". Ici, le parallélisme de construction "plus rien" répété trois fois montre que Gaby n'a plus aucun espoir.

Dès lors, il évoque en filigrane le génocide qui a transformé sa vie "des colombes s'exilent", la colombe étant un symbole de paix, son exil montre que Gaby est en guerre. De même, lorsque l'école est est mentionnée c'est en lien avec des éléments plutôt associés au contexte de guerre: "caserne", "hôpitaux", "prisons". Enfin, quand il parle de sa famille, il évoque soit les personnes mortes "sur la tombe d'Alphonse et Pacifique", héros combattant du Front Patriotique Rwandais, soit ses parents et sa soeur mais dans un monde comme irréel, comme dans un rêve "Mes parents survolent

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