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Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges (1791) ; Postambule (l. 90 à 109)

Commentaire de texte : Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges (1791) ; Postambule (l. 90 à 109). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 983 Mots (8 Pages)  •  197 Vues

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Texte 3 :  Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges (1791) ; Postambule (l. 90 à 109)

Introduction :

[Accroche] La Déclaration d’Olympe de Gouges est extraite d’une brochure, qq pages imprimées et reliées partageant une même visée argumentative : obtenir l’égalité des droits économiques et politiques entre les hommes et les femmes. Avant de formuler les articles, l’autrice, consciente de l’audace de cette déclaration, s’adresse aux hommes pour les mettre devant leurs responsabilités, puis se fait le porte-parole de toutes les femmes en réécrivant le « Préambule » de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen adoptée le 26 aout 1789.

[Présentation du texte] Dans le Postambule qui se situe à la suite des dix-sept articles de la Déclaration et que nous allons étudier, O de Gouges invite à une prise de conscience féminine.

[Lecture du texte] : « Je vais maintenant procéder à la lecture du texte ».

[Problématique] : Nous nous demanderons en quoi ce texte est un appel à une prise de conscience féminine pour revendiquer une liberté de penser et d’agir, en vue d’une égalité entre les hommes et les femmes.

Mouvements du texte :

- l. 90 à 97 « envers sa compagne » : appel à une prise de conscience

- l. 97 à 109 : les femmes ont des droits à revendiquer

Analyse :

Nous commençons l’étude du premier mouvement, l’appel convainquant à une prise de conscience.

O de Gouges commence par une interpellation directe à la « femme » qu’elle tutoie « réveille-toi », « tes » (l. 91), établissant un lien étroit avec elle afin de mieux la toucher et la réveiller. Idée confortée par les impératifs « réveille-toi », « reconnais » (l. 92) qui introduit l’idée d’ordre. Elle ordonne à la femme d’agir et de prendre conscience de ses droits. De plus, afin de mieux les convaincre, elle en appelle à la « raison » qui « se fait entendre dans tout l’univers » (l. 92). Tous les êtres humains sont dotés de raison et d’esprit critique, donc les femmes aussi. La référence au « tocsin » [donne l’alarme] et l’utilisation du verbe « entendre » souligne le fait que la femme ne doit pas rester sourde à l’appel universel de la raison. Elle brise le carcan que charrie d’ordinaire le mot « femme » en l’associant à cette notion de « raison ».  

Celle-ci éloigne les « préjugés », le « fanatisme », la « superstition » et les « mensonges » (l. 94) ; ainsi, l’homme n’est plus sous leur emprise. Ces vices qui régnaient autrefois, ont disparu ; le contexte est donc favorable à une prise de conscience. Cette énumération dépréciative met en avant aussi bien les défauts humains comme les « préjugés » et les « mensonges » que l’intolérance religieuse avec « fanatisme » et « superstition ». La femme devrait pouvoir agir puisqu’elle n’est plus sous l’emprise des pouvoirs politique et religieux.

Dans la troisième phrase, O de Gouges emploie une périphrase « le flambeau de la vérité » pour désigner symboliquement la raison qui éclaire les hommes, surtout que celle-ci « a dissipé tous les nuages de la sottise et de l’usurpation » (l. 95). Grâce à la raison, l’homme est libéré de l’obscurantisme, de l’illusion et des vérités imposées, ce qu’O de Gouges avait mentionné avant.

Dans la quatrième phrase et les suivantes, l’auteure emploie le champ lexical de l’esclavage « esclave » (l. 95), « briser », « fers » (l. 96) et « libre » (l. 97) pour consolider son argumentation. Pour représenter la condition de l’homme prérévolutionnaire, O de Gouge la compare métaphoriquement à celle de l’esclave pour mettre en avant le fait que celui-ci vivait sous le joug des autorités politique et religieuse qui l’empêchaient de penser par lui-même. Cependant, aujourd’hui, ce n’est plus le cas, puisque l’homme « a multiplié ses forces » et à « briser ses fers » ; mais s’il y est arrivé, c’est aussi grâce à celles des femmes « aux tiennes » (l. 96). Pourtant, malgré cette liberté acquise grâce aux femmes, l’homme se montre « injuste envers sa compagne ». Il faut donc réparer cette erreur.

Le second mouvement du texte s’ouvre sur un changement, O de Gouges emploie le pluriel pour désigner les « femmes » (l. 97) et le pronom personnel sujet « vous », ce qui universalise ainsi son discours. L’auteure veut ici persuader (faire appel au cœur) les femmes d’où l’utilisation de l’interjection pathétique « Ô » qui sert non seulement à interpeller les femmes mais aussi à souligner son indignation face à leur manque de clairvoyance et d’action, ce que confirme l’interrogation « quand cesserez-vous d’être aveugles ? » (l. 98). Les femmes doivent ouvrir les yeux sur leur situation. La ponctuation souligne l’expressivité du passage avec 6 phrases interrogatives directes (terminées par ?) partielles (on ne peut pas seulement y répondre par oui ou par non) et 1 ! Ces questions rhétoriques (= questions oratoires) permettent à O de Gouges d’interpeller les femmes pour les mettre face à la réalité. Si la Révolution a eu des répercussions positives pour les hommes, l’auteure interroge les femmes sur les conséquences sur leur propre condition « Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? » (l. 99).

Dans la phrase suivante, l’auteur se charge d’y répondre en utilisant un parallélisme « Un mépris plus marqué » et « un dédain plus signalé » qui insiste sur le manque de considération des femmes et de leurs droits. Nous observons également l’emploi de pléonasmes « mépris / dédain », « marqué/ signalé » accentuant cette idée.

Ensuite, l’auteure évoque le passé et ses temps troublés avant la Révolution « Dans les siècles de corruption vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes » (l. 101) où les femmes exerçaient un certain pouvoir sur les hommes que parce qu’ils étaient faibles. La phrase négative construite sur une négation syntaxique restrictive (adverbe « ne » et conjonction « que ») souligne le pouvoir limité des femmes sur les hommes. Et cet « empire est [aujourd’hui]détruit ».

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