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Commentaire composé Léviathan, Julien Green

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Par   •  18 Mars 2024  •  Commentaire de texte  •  1 331 Mots (6 Pages)  •  42 Vues

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Français – Commentaire de texte

        Julien Green est considéré comme l’un des grands écrivains du XXe siècle. Bien qu’il soit américain, il a beaucoup écrit en français et ses œuvres ont connu un succès international. Cet extrait est issu du roman Léviathan qu’il a publié en 1929. Le réalisme lié à la satire lui permet une critique subtile de la bourgeoisie. Nous nous demanderons alors comment l’extrait reflète-t-il la critique de Julien Green à l’égard de la bourgeoisie. Ainsi, après de la vie avoir étudié la monotonie et l’oppression bourgeoise, nous nous pencherons ensuite sur la description qu’il fait de Madame Grosgeorge.

        Pour dénigrer la bourgeoisie, l’auteur pointe d’abord du doigt le train de vie de cette classe sociale.

        Premièrement, Julien Green blâme la monotonie de la famille bourgeoise. Il emploie alors la tonalité réaliste pour justifier ses propos et ainsi créer l’illusion de la réalité, comme si le lecteur assistait à l’action. En effet, on retrouve un vocabulaire précis lors de la description de ce milieu social. Pour les verbes d’actions, comme « somnolait », il se sert d’un langage plutôt soutenu, comme le ferait cette classe sociale. Le vocabulaire utilisé pour décrire le matériel utilisé pour s’occuper d’un feu est lui aussi précis : « chenets », « pincettes », « tisonniers » et « pare-feu » et inclut le lecteur dans la scène. Alors, après avoir justifié de sa légitimité à critiquer, l’auteur met en relief la récurrence des actions. La comparaison « comme s’il eût pris du repos après une journée de travail » souligne que Monsieur Grosgeorge n’a pas travaillé ce jour-là et renforce donc le caractère monotone de ses journées et implicitement, Green le décrit de fainéant. Ensuite, le verbe à l’imparfait « somnolait », a pour valeur, l’itération. Plus loin dans l’extrait, à la ligne 4, on relève les verbes « tomberait » et « quitteraient », grâce à ce point de vue omniscient, on sait que cette action se répète en permanence. Cette routine se confirme par « ainsi s’achevaient leurs soirées d’hiver ». L’auteur met donc l’accent sur le prosaïsme du quotidien de ce couple.

        Deuxièmement, Green choisit de décrire l’oppression de la bourgeoisie. Cette fois-ci, grâce au sarcasme. Ainsi, dans « La petitesse d’une existence bourgeoise », l’auteur ironise sur cette classe sociale en mettant en avant la médiocrité et les limites de celle-ci. Grâce à la métaphore : « Dans cet intérieur à la fois comique et sinistre », l’intérieur de la maison représente la classe sociale de la bourgeoisie à laquelle ils appartiennent avec ce contraste entre « comique et sinistre », entre le rêve attendu par la richesse et l’abondance, et la réalité bien moins heureuse dans laquelle ils sont cloisonnés. A ce propos, on retrouve à de nombreuses reprises le champ lexical de l’oppression avec « au fond », « prison », « impuissant », « agonisant », « fond de l’âtre ». Ici, Julien Green utilise de l’ironie, il fait en sorte que les détails de la scène et le contraste entre le comique et le sinistre suggèrent au lecteur la critique qu’il en fait. On remarque donc l’habileté de l’auteur à critiquer subtilement la société de son époque.

        


Pour poursuivre sa critique de la bourgeoisie, il utilise Madame Grosgeorge, personnage principal de cet extrait, sur lequel sont concentrés une grande partie des regards.

        En effet, Madame Grosgeorge représente une idée abstraite, la bourgeoisie. C’est en utilisant son personnage que Julien Green critique cette classe sociale, notamment en s’appuyant sur ses choix. Dans son œuvre, Madame Grosgeorge est donc l’allégorie de la bourgeoisie. On peut alors souligner son agacement envers son mari qui ne semble pas se préoccuper d’elle et de son malheur. Comme par exemple au début de l’extrait où son mari s’est endormi, la laissant seule. La femme regarde alors les bûches se consumer (« consumait »), après avoir lu son journal pendant un long moment, cela déplore donc l’ennui Madame Grosgeorge, sa lassitude face à cette scène trop longue. L’antithèse « comique et sinistre », comme dit plus haut, construit ce contraste entre les deux personnages. Ainsi, si l’on rapproche Madame G, du comique, tonalité souvent utilisée dans le théâtre, on peut alors penser à la tonalité tragique, souvent utilisée dans le théâtre aussi, qui montre les personnages aux prises avec la fatalité. Le personnage est conscient d’être écrasé par une force contre laquelle il ne peut pas luter. On retrouve les mêmes traits du côte de Madame Grosgeorge. Celle-ci est suffisamment lucide pour avoir conscience d’avoir gâché sa vie dans un mauvais mariage. A cela s’ajoute « le signal qu’ils [M. et Mme Grosgeorge] attendaient », ce passage renforce une fois de plus le sentiment que sa femme n’est pas maître de son destin. Et puis, le champ lexical de l’impuissance avec « impuissant », « attendaient », « lâches », insiste dessus également. L’auteur use donc de l’ennui et l’agacement de Madame Grosgeorge vis-à-vis de son mari pour généraliser sa critique de la bourgeoisie.

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