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Commentaire composé Gérard de Nerval, L'Histoire du calife Hakem

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Par   •  19 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  2 498 Mots (10 Pages)  •  208 Vues

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JE23LT (TD)

Mathilde Fernandez

Commentaire composé

Gérard de Nerval « Histoire du calife Hakem »

de la page 98 « Il rentra par une poterne » à la page 102 « et s'endormit »

Gérard de Nerval est un écrivain romantique français du XIVe siècle dont l'existence fut marquée par une succession de drames et de déceptions entraînant notamment deux crises de folie majeures qui le conduiront à la maison de santé du Docteur Blanche à Montmartre. C'est à la suite de l'une d'elles qu'il prit la décision d'un voyage « thérapeutique » en Orient, terre de ses fantasmes.

Il en revint avec un livre « Voyage en Orient », d'où est extrait notre texte tiré de la nouvelle « Histoire du calife Hakem ».

Dans ce passage le calife Hakem poussé par le hachisch s'en va rejoindre sa sœur Sétalmulc pour lui annoncer sa décision de la prendre pour épouse. Ce passage démontre les conséquences de la prise de hachisch permettant à Hakem d'avouer aux yeux de tous son amour incestueux. Ce texte narratif commence par l'avancée du calife dans le palais pour rejoindre sa sœur. S'en suit une description de la princesse qui de part ses nombreux détails et exagérations nous laisse presque perplexe quant à la véracité cette représentation qui se pourrait être magnifiée par les effets de la drogue. Et enfin nous terminons cet extrait par la révélation d'Hakem de son amour interdit à sa sœur Sétalmulc.

Comment ce passage illustre la domination des personnages entre eux avec une dimension mystique ?  

I La grandeur et le pouvoir d'Hakem. 

A- Un pouvoir politique et matériel.

        De part son statut politique, le calife Hakem est bien évidemment un homme de pouvoir qui détient une certaine autorité sur son peuple. Cependant, nous pouvons démontrer ici qu'il exerce une sombre domination en plus de son autorité politique.

Le premier mouvement de cet extrait illustre l'avancée du calife dans son palais. Cette avancée paraît rapide grâce à l'utilisation de verbes d'action au passé simple : « il toucha », « se trouva », « franchit », « il se dirigea », « pénétra ». Cet enchaînement donne la sensation au lecteur d'être face à un homme déterminé et sûr de lui.

La notion de grandeur est aussi représentée par des compléments nous apportant des renseignements sur son palais : « quelques corridors », « ses appartements », « les murailles », « la première salle » et surtout « son palais ». Chaque espace cité ici se trouve dans une idée pluralité, notamment avec l'utilisation du pluriel ou d'un adjectif numéral. Cette pluralité nous laisse imaginer un palais aux dimensions extravagantes.

Il y a dans ses agissements une dimension de grande supériorité. On nous dit « Hakem cependant ne fit tomber aucune tête » et bien que cela soit un pouvoir lié directement à son statut de calife le fait qu'il soit mentionné le place ici comme quelque chose d'habituel qui surprend par  le fait qu'il n'est pas eu lieu. Il est dit également qu'en pénétrant dans les appartements de sa sœur, il agit d'une manière « contraire à toutes les idées musulmanes » ce qui le place en quelque sorte au dessus de la religion et donc sur un pied d'égalité avec Dieu.

B – La domination d'Hakem sur les autres.

        Cet extrait nous dépeint également le portrait d'un homme qui exerce une domination sur les gens qui l'entourent avec une mise en regard de son comportement et des réactions qui en découlent. Il est mentionné qu'à son passage, les eunuques sont pris d'une « vague terreur », ont « la tête basse et les bras croisés » et tout cela « dans une respectueuse anxiété ». Une expression qui ici donne l'impression que les eunuques ne s'autorisent pas à ressentir pleinement l'angoisse que leur procure le passage du calife par soucis de pudeur ou de dévotion.

Nous retrouvons ensuite la domination qu'il exerce sur Sétalmulc ; sûrement la plus évidente mais aussi la plus inconsciente pour Hakem car elle est alimentée par l'amour et le hachisch. Les marques de cette domination sont principalement regroupées dans le troisième et dernier mouvement de cet extrait (p101) et cela dès la première phrase : « La portière s'ouvrit violemment », grâce à cet adverbe on vient appuyer sur une action qui se veut violente et faite avec force. On retrouve également la référence à son sentiment de supériorité avec l'expression : « l'action insolite » que l'on peut traduire ici par « contraire à l'usage »  et donc au dessus des traditions, de la religion.

Lorsque le narrateur évoque le regard d'Hakem sur sa sœur il emploie une liste d'adjectifs faisant référence à la puissance de son esprit à ce moment là. Nous pouvons lire : « Il l'enveloppa d'un regard si profond, si pénétrant, si intense, si chargé de pensées » ; « profond » et « pénétrant » souligne la façon dont il a de prendre toute la place, sa volonté de s'immiscer dans l'esprit de Sétalmulc et de le posséder.  Quant à la suite du récit il ne laisse pas de place à l'interprétation. Dans le dialogue entre Sétalmulc et Hakem, Hakem dit à sa sœur : «  j'ai pensé à te donner un mari » bien que cette phrase placée dans son contexte historique et géographique n'ait rien d’extraordinaire elle marque tout de même la domination d'Hakem sur la princesse. Pour qualifier ce dialogue le narrateur emploie deux termes très explicites : « avec une telle autorité, une telle domination » qui se passent d'interprétations et pourrait même conclure cette partie. Nous soulignerons quand même deux autres phrases qui illustrent cette domination : « Sétalmulc sentit que toute objection était impossible » ici nous comprenons que l'effet d'Hakem sur sa sœur fut une telle démonstration de pouvoir qu'elle ne se sentit pas en mesure de le contredire. Le narrateur écrit également que le calife partit « sans attendre la réponse de sa sœur » afin de souligner que l'avis de sa sœur lui importait peu.

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