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Comment naissent les génies ?

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Par   •  1 Novembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 017 Mots (5 Pages)  •  65 Vues

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Comment naissent les génies ?

En art, comme dans tant d’autres domaines nécessitant un savoir-faire essentiel, le mythe du génie ne cesse de fourmiller dans les esprits de mortels fascinés. Il s’agit d’un sentiment mêlant admiration et jalousie cherchant à désigner une personne particulièrement douée dans son champ d’action, naturellement ou bien par son travail. Pouchkine, dramaturge russe du début du XIXème, cherche ainsi à nous interroger sur ce rapport entre ces deux types de génie : naturel ou laborieux, à travers sa pièce Mozart et Salieri, dépeignant la mythique rivalité de ces deux compositeurs viennois classiques. Un fort contraste entre ces deux personnages est développé via les différentes scènes de l’œuvre, dont la première est encadrée par deux monologues, introductif et conclusif de Salieri, comme pour montrer un arrêt dans la narration, une présentation et un achèvement de l’introduction de la pièce. Nous allons ici découvrir les rouages du monologue d’introduction et voir comment Pouchkine a préparé l’antagonisme de ses personnages dès la première scène via la tirade de Salieri. Pour ce faire, nous voyagerons au cœur des quatre parties constituantes de cette réplique : les origines et le travail de Salieri, sa psychologie d’artiste, son succès légitime avant de conclure par sa jalousie dévorante.

Tout d’abord, Salieri revient sur les origines de son activité de compositeur.

Salieri introduit son discours par une analepse portant sur ses motivations primaires qui les conduit à la musique. Les larmes sont alors symboles de pureté, d’innocence et d’une forme de magie imprégnée de ce bonheur caractérisant des premiers souvenirs de notre vie. Le topos du « retour à l’origine » permet à Salieri de s’humaniser pour que nous compatissions sur son sort, et le dédouanions de sa jalousie qui explosera plus tard dans le texte.

Porté par une motivation transcendantale, Salieri décide de se focaliser sur la musique de façon rigoureuse et intensive. Rejoignant le concept de l’habitus, il pense que c’est par le travail que l’artiste peut acquérir les connaissances et la pratique nécessaires à la création artistique. L’expression antithétique « J’appliquai l’algèbre / À l’harmonie » témoigne de son approche de fond. Il associe l’activité de l’artiste à celle du chercheur, scientifique, montrant la fusion entre deux disciplines irréconciliables de prime abord.

Ces recherches ne sont pas vaines car, ensuite, Salieri nous détaille la seconde phase d’apprentissage.

On peut considérer que cette phase s’organise autour de deux pôles d’action : la création intensive et le mimétisme artistique. Pour le premier pôle, on voit que le compositeur se livre à une véritable ascèse artistique durant laquelle il s’isole du monde, se libère de la nourriture et du repos pour s’exercer intensivement. Les larmes font leur retour, exprimant cette fois-ci la douleur d’un labeur excessivement contraignant.

Salieri explique ensuite le rapport de cet artiste avec le conformisme. Il parle notamment de sa réaction vis-à-vis des apports de la réforme de l’opéra viennois classique par Gluck. Ce dernier propose en effet une révolution musicale via des innovations

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