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Cendrillon, commentaire de texte

Commentaire de texte : Cendrillon, commentaire de texte. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Juillet 2023  •  Commentaire de texte  •  1 882 Mots (8 Pages)  •  298 Vues

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« L’adaptation et la réécriture sont des formes de contestation d’une pensée et d’une culture qui sont à dépasser, tout autant que d’une forme dramatique qui ne correspond plus aux transformations de la société ». Certains dramaturges, tel que Joël Pommerat, acteur, metteur en scène et directeur de troupe, ont la volonté « de faire résonner les mythes dans l’époque contemporaine pour en faire revivre le sens ». Dans la scène 10 de la première partie, tirée de la pièce fantastique Cendrillon modernisée en 2011 par Joël Pommerat, le dramaturge revisite le conte ancien pour aborder des questions douloureuses tel que le deuil, le passage à l’âge adulte, l’émancipation, la rivalité fraternelle ainsi que les crises existentielles personnelles et familiales dans la vie de chaque individu . Nous nous demanderons comment le dramaturge utilise la modernisation d’un conte ancien pour exprimer le déchirement d’individus au sein d’un contexte familiale perturbé. Après avoir vu que Joël Pommerat met dans un premier temps en place une scène de crise familiale intense, nous montrerons que les deux personnages principaux, le personnage de la Belle-mère ainsi celui de la très jeune fille s’opposent dans un conflit permanent. Enfin, nous analyserons l’efficacité du théâtre moderne sur les spectateurs.

Tout au long de la pièce, le dramaturge nous plonge dans un contexte difficile et mouvementé d’une famille recomposée dans laquelle chaque personnage joue un rôle bien précis. Le thème de la famille recomposé est exprimé de différentes manières. Tout d’abord par le nom des personnages comme « La belle-mère » qui nous montre le remariage du père, mais aussi par le point de départ de l’histoire qui semble être le décès de la mère de la « Très jeune fille » Sandra. Le thème de la mort et du décès est dévoilé par l’emploi de l’imparfait utilisé pour rendre compte d’un fait passé, révolu qui n’appartient plus à l’actualité des personnages. « C’était rare pourtant qu’elle s’énerve ma mère... » L 34, « On s’en fout qu’elle était gentille » L 38. On peut comprendre en observant cette nouvelle famille que les différents personnages non pas la même importance que les autres. En effet, la belle-mère joue un rôle très important dans ce passage, non seulement elle compte le plus de répliques dans l’extrait, mais elle le commence également, « Alors voilà » L1.

On peut également constater son rôle dominant sur les autres personnages comme sur le père avec la répétition du mot « évidemment » L3, avec les points de suspension (L13) qui expriment une certaine crainte et peur de s’exprimer. Le fait qu’il s’exprime le plus fréquemment avec des phrases simples, intensifie son effacement et sa distanciation par rapport à la situation. Cette dominance s’exerce également sur Sandra qui est explicitement ramenée à son jeune âge « La très jeune fille » qui lui porte préjudice notamment par la légitimité de son point de vue qui ne semble pas compter pour les adultes ou même ses demi-sœurs, qui exposent directement leur point de vue avec un langage familier voire vulgaire, « Mais c’est dégoutant d’aller à la cuisine » L22 , «ça donne envie de vomir tellement c’est dégueulasse » L24. Ce contexte difficile est mis en scène dans un passage intense. En effet, Joël Pommerat accorde dans son œuvre une très grande importance aux trois grandes dimensions théâtrales, le son, le mouvement et l’espace qui créent ainsi une pièce mouvementée et multidimensionnelle, qui oblige les spectateurs à utiliser leurs différents sens. Les différentes didascalies « consultant son papier » L4, « La très jeune fille lève la main » L25, « avec un geste en direction de sa fille » L31, « le père fait un geste de menace à sa fille » L35 créent un effet de mouvement et dynamisent l’extrait. La montre de Sandra qui se met à sonner « la montre de la très jeune fille se met à sonner » L41, utilise le sens auditif des spectateurs. De plus, on peut imaginer, quand le rythme s’accélère (L31-L46) et l’utilisation successif de phrases exclamatives « Ça suffit avec ta mère ! Ça suffit ! Ça suffit ! » L 38, une dispute violente et bruyante qui va intensifier cet effet. Le choix d’objet scénique tel que la montre, Symbole de la défunte mère de Sandra et l’évolution de la crise dans le passage, de la première ligne « juste répartition » L1 à la fin « A la place de la femme de ménage » L45, montrent que la crise s’accentue et s’intensifie. Le processus choisit par le dramaturge nous introduit directement dans une scène de crise familiale Intense dans laquelle différents personnages se déchirent et s’opposent.

Dans cet extrait les deux personnages principaux, la belle-mère et Sandra partagent une relation tumultueuse et sont en conflit permanent. Le rôle du personnage de la belle-mère est dépeint comme un personnage autoritaire voire même jaloux. En effet, elle domine la situation avec l’utilisation du pronom personnel « je » qui occupe toujours la place de sujet, ce qui place un rapport de force sur les compléments d’objet (les deux sœurs et la très jeune fille). De plus, elle utilise une question rhétorique, un procédé qui permet d’affirmer un point de vue. C’est une fausse question qui n’attend pas de réponse. « Tu es d’accord ? » L11. Sandra se retrouve alors bloquée. Cette question sans réponse accentue l’autorité de la belle-mère. Après la mention de la défunte mère de Sandra, le personnage autoritaire montre un caractère jaloux. Cette jalousie est exprimée par un changement de rythme, de la ligne 31-46, le rythme s’accélère. Les sonorités

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