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Analyse du discours de Gambetta

Discours : Analyse du discours de Gambetta. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Novembre 2023  •  Discours  •  2 308 Mots (10 Pages)  •  64 Vues

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Introduction:

Léon Gambetta, figure marquante de la Troisième République française, délivre un discours mémorable à Belleville le 23 avril 1875, une période charnière marquée par l'adoption récente de la Constitution de 1875. Au cœur de cette allocution, Gambetta entreprend une réflexion critique sur la genèse de cette Constitution, mettant particulièrement l'accent sur le rôle essentiel du Sénat dans l'architecture politique de la nouvelle République. Comment cette analyse de Gambetta éclaire-t-elle les enjeux de la Constitution de 1875 et la place centrale du Sénat dans le paysage politique de la Troisième République ? Pour répondre à cette question, nous explorerons successivement les étapes de son discours, analysant la rapidité de la Constitution, la structure politique qu'elle instaure, la conception du Sénat, le rôle de l'esprit communal, la composition du Sénat, et enfin, la bataille au Sénat,

**1. La Constitution rapide et ses enjeux (5 minutes):**

Dans cette première section du discours, Léon Gambetta met en évidence la manière expéditive avec laquelle la Constitution a été élaborée. Il exprime des réserves sur le fait que les pouvoirs ont été organisés sans une minutieuse discussion et analyse.

Gambetta introduit son discours en soulevant une question essentielle : la rapidité avec laquelle la Constitution a été élaborée nuit-elle à sa qualité et à son utilité? Il suggère que, malgré les critiques de ses adversaires et le manque de connaissance de ses propres partisans, la Constitution pourrait être un instrument exceptionnel pour la démocratie républicaine.

Le discours suscite une "profonde sensation," indiquant que Gambetta cherche à captiver l'attention de son auditoire dès le départ. Il souligne que l'importance de la Constitution ne doit pas être sous-estimée, que son potentiel pourrait dépasser les circonstances politiques immédiates.

En abordant la brièveté de la Constitution, composée de seulement deux lois et trois chapitres, Gambetta établit le cadre de son analyse. Il mentionne la structure institutionnelle, comprenant une Chambre des députés élue par le suffrage universel direct, un Président de la République nommé par la Chambre des députés, et une deuxième Chambre, le Sénat, formant ainsi le troisième pouvoir.

Le discours évolue ensuite vers une critique des intentions initiales de ceux qui ont proposé la création du Sénat. Gambetta avance l'idée que, dès l'origine, le Sénat a été conçu comme une "citadelle pour l’esprit de réaction" et un "dernier refuge pour les dépossédés ou les refusés du suffrage universel." Il souligne ainsi une tension entre la conception du Sénat comme un contrepoids à la démocratie républicaine et son éventuel rôle démocratique.

Gambetta met en évidence une conviction personnelle selon laquelle, malgré l'intention initiale des législateurs, le Sénat pourrait être, par sa nature même, un pouvoir essentiellement démocratique. Cette idée introduit le fil conducteur de son discours, où il entreprendra d'analyser et d'argumenter en faveur de cette perspective tout au long de son discours.

**2. La Structure de la Constitution (4 minutes):**

Dans la deuxième partie de son discours, Léon Gambetta aborde la structure de la Constitution de 1875. Il commence par exposer de manière succincte les éléments constitutifs de cette loi fondamentale.

Gambetta souligne la brièveté de la Constitution, caractérisée par deux lois et trois chapitres. Il mentionne les organes principaux de la République tels que la Chambre des députés élue par le suffrage universel direct, le Président de la République choisi par la Chambre des députés et par une seconde Chambre qui compose le troisième pouvoir, à savoir le Sénat.

Une touche d'humour est insérée dans le discours lorsque Gambetta déclare d'emblée qu'il n'y a "pas à s’y méprendre" concernant les intentions des premiers législateurs qui ont institué le Sénat. Il accuse ces législateurs d'avoir voulu dès le début créer une institution destinée à être une forteresse de résistance contre la démocratie républicaine. Cette déclaration est suivie d'une réaction positive de l'auditoire, exprimée à travers des rires et des bravos, montrant ainsi l'adhésion à l'ironie et à la critique de Gambetta.

Gambetta souligne le caractère résistant du Sénat à travers l'expression "citadelle pour l’esprit de réaction," renforçant ainsi l'idée que la création du Sénat était initialement pensée comme un rempart contre les forces démocratiques.

L'orateur cherche ensuite à approfondir la question de savoir si les législateurs ont réellement réussi à créer une institution anti-démocratique, ou s'ils ont involontairement mis en place un pouvoir démocratique par son origine, ses tendances et son avenir. Cette interrogation sert de transition vers la suite du discours, où Gambetta développera son argumentation en faveur de l'idée que le Sénat peut être un instrument démocratique puissant.

Ainsi, cette partie du discours pose les bases de l'analyse de Gambetta sur la nature et le rôle du Sénat dans le cadre de la Constitution de 1875, préparant le terrain pour une exploration plus approfondie de la fonction démocratique potentielle de cette institution.

**3. Le Sénat comme Institution Ancienne et Nouvelle (4 minutes):**

La troisième partie du discours de Léon Gambetta se concentre sur la nature et l'histoire du Sénat en tant qu'institution politique. Gambetta commence par rappeler à son auditoire que le Sénat est une institution ancienne qui remonte loin dans l'histoire, présente dans divers pays d'Europe et à travers différentes époques, de l'antiquité aux temps modernes.

En affirmant que le Sénat sera composé de 300 membres, dont 225 seront choisis par le corps électoral, Gambetta introduit la dimension démocratique de cette institution. Il détaille les éléments constitutifs du corps électoral, comprenant les députés, les conseillers généraux et d'arrondissement, ainsi que les délégués de chaque commune. Cette description met en lumière la représentation diversifiée des citoyens dans le processus de sélection des membres du Sénat.

L'orateur attire ensuite l'attention sur l'importance de l'esprit communal dans le processus politique. Il souligne le rôle crucial des 36 000 communes de France dans la sélection des membres du Sénat, présentant cette intervention de l'esprit communal comme un "admirable instrument d’ordre, de paix, de progrès démocratique" pour la France.

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