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Albert Camus, L'Etranger

Commentaire de texte : Albert Camus, L'Etranger. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 942 Mots (8 Pages)  •  193 Vues

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LECTURE LINEAIRE N° 2 : L’Etranger d’A. Camus (1913-1960)

Le roman L’Etranger d’Albert Camus a été publié en 1942 et se déroule à Alger. Il est raconté à la 1ère personne par le personnage principal, Meursault, qui livre ses impressions et ses avis. Il est un employé de bureau d’une trentaine d’années dont le rapport « singulier » au monde le rend étranger à la société et surtout aux conventions sociales. Dans cet extrait, il a rendez-vous avec Marie, une jeune femme avec laquelle il a entamé une liaison.

Le soir, Marie est venue me chercher et m'a demandé si je voulais me marier avec elle. J'ai dit que cela m'était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait. Elle a voulu savoir alors si je l'aimais. J'ai répondu comme je l'avais déjà fait une fois, que cela ne signifiait rien mais que sans doute je ne l'aimais pas. « Pourquoi m'épouser alors ? » a-t-elle dit. Je lui ai expliqué que cela n'avait aucune importance et que si elle le désirait, nous pouvions nous marier. D'ailleurs, c'était elle qui le demandait et moi je me contentais de dire oui. Elle a observé alors que le mariage était une chose grave. J'ai répondu : « Non. » Elle s'est tue un moment et elle m'a regardé en silence. Puis elle a parlé. Elle voulait simplement savoir si j'aurais accepté la même proposition venant d'une autre femme, à qui je serais attaché de la même façon. J'ai dit : « Naturellement. » Elle s'est demandé alors si elle m'aimait et moi, je ne pouvais rien savoir sur ce point. Après un autre moment de silence, elle a murmuré que j'étais bizarre, qu'elle m'aimait sans doute à cause de cela mais que peut-être un jour je la dégoûterais pour les mêmes raisons. Comme je me taisais, n'ayant rien à ajouter, elle m'a pris le bras en souriant et elle a déclaré qu'elle voulait se marier avec moi. J'ai répondu que nous le ferions dès qu'elle le voudrait. Je lui ai parlé alors de la proposition du patron[1] et Marie m'a dit qu'elle aimerait connaître Paris. Je lui ai appris que j'y avais vécu dans un temps et elle m'a demandé comment c'était. Je lui ai dit : « C'est sale. Il y a des pigeons et des cours noires. Les gens ont la peau blanche. »

Puis nous avons marché et traversé la ville par ses grandes rues. Les femmes étaient belles et j'ai demandé à Marie si elle le remarquait. Elle m'a dit que oui et qu'elle me comprenait. Pendant un moment, nous n'avons plus parlé. Je voulais cependant qu'elle reste avec moi et je lui ai dit que nous pouvions dîner ensemble chez Céleste. Elle en avait bien envie, mais elle avait à faire. Nous étions près de chez moi et je lui ai dit au revoir. Elle m'a regardé : « Tu ne veux pas savoir ce que j'ai à faire ? » Je voulais bien le savoir, mais je n'y avais pas pensé et c'est ce qu'elle avait l'air de me reprocher. Alors, devant mon air empêtré, elle a encore ri et elle a eu vers moi un mouvement de tout le corps pour me tendre sa bouche.

Intro

  • Auteur =  Camus est un célèbre écrivain du 20e siècle (1913-1960) qui est connu pour sa théorie philosophique de l’absurde visible dans son essai Le Mythe de Sisyphe ou dans son roman L’Etranger. Selon lui, l’homme vit dans un monde qui ne donne aucune réponse aux questions qu’il se pose. C’est ce qu’il nomme l’absurde. Il est aussi reconnu comme journaliste et comme dramaturge. Caligula et Les Justes sont deux pièces de théâtre restées célèbres.  Prix Nobel de littérature - Roman très célèbre = La Peste

  • Texte + livre =Le roman L’Etranger d’Albert Camus a été publié en 1942 et se déroule  à Alger. Il est raconté à la 1ère personne par le personnage principal, Meursault, qui livre ses impressions et ses avis. Il est un employé de bureau d’une trentaine d’années dont le rapport « singulier » au monde le rend étranger à la société et surtout aux conventions sociales. Dans cet extrait, il a rendez-vous avec Marie, une jeune femme avec laquelle il a entamé une liaison.
  • Pb : comment le narrateur se révèle-t-il surprenant à travers ses paroles, son attitude et ses réactions ?
  • Mouvement 1 à 13 : la demande en mariage et les réactions de Marie face aux réponses du narrateur

13 à 15 : Réflexions autour de Paris, lieu prochain du travail du narrateur

16 à fin : derniers instants et dernières réflexions à la fin de la promenade

ANALYSE

Ligne 1 à 3 =>Le soir, Marie est venue me chercher et m'a demandé si je voulais me marier avec elle. J'ai dit que cela m'était égal et que nous pourrions le faire si elle le voulait. Elle a voulu savoir alors si je l'aimais. J'ai répondu comme je l'avais déjà fait une fois, que cela ne signifiait rien mais que sans doute je ne l'aimais pas.

  • Marie est entreprenante, elle est décidée, elle demande. = Verbes d’actions

  • Le narrateur est plus nonchalant, plus passif, moins catégorique ; ses réponses sont étranges est inattendue. = il utilise la négation et utilisation du conditionnel présent et l’expression « cela m’était égal » (ligne 2)
  • Le narrateur ne prend pas en considération les demandes de Marie. = antithèse : entre les mots précis de marie « marier », « aimais » (ligne 2 et 3) alors que Meursault utilise des mots répétés qui sont imprécis : « cela »

Ligne 3 à 6=>. « Pourquoi m'épouser alors ? » a-t-elle dit. Je lui ai expliqué que cela n'avait aucune importance et que si elle le désirait, nous pouvions nous marier. D'ailleurs, c'était elle qui le demandait et moi je me contentais de dire oui. Elle a observé alors que le mariage était une chose grave. J'ai répondu : « Non. »

  • Le même décalage entre Marie qui est directive et Meursault qui est en retrait se poursuit. Elle est toujours précise dans ses demandes. Lui a plus des réponses courtes, brèves, lapidaires, vagues et évasives. Il utilise la négation et l’hypothèse.
  • Marie est étonné de l’attitude étrange et paradoxale de Meursault = question ouverte « Pourquoi m’épouser alors » (ligne 3).
  • Meursault est dans une forme d’indifférence, de nonchalance. Contraste avec Marie.

Ligne 6 à 8=>Elle s'est tue un moment et elle m'a regardé en silence. Puis elle a parlé. Elle voulait simplement savoir si j'aurais accepté la même proposition venant d'une autre femme, à qui je serais attaché de la même façon. J'ai dit : « Naturellement. » Elle s'est demandé alors si elle m'aimait et moi, je ne pouvais rien savoir sur ce point.

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