Oedipe
Commentaire de texte : Oedipe. Recherche parmi 299 000+ dissertationsPar Mayzo • 14 Mai 2013 • Commentaire de texte • 344 Mots (2 Pages) • 720 Vues
Devant le palais d'Oedipe. Un groupe d'enfants est accroupi sur les degrés
du seuil. Chacun d'eux a en main un rameau d'olivier. Debout, au milieu
d'eux, est le prêtre de Zeus.
OEDIPE. - Enfants, jeune lignée de notre vieux Cadmos, que faites-vous là
ainsi à genoux, pieusement parés de rameaux suppliants ? La ville est
pleine tout ensemble et de vapeurs d'encens et de péans mêlés de plaintes.
Je n'ai pas cru dès lors pouvoir laisser à d'autres le soin d'entendre votre
appel, je suis venu à vous moi-même, mes enfants, moi, Oedipe - Oedipe
au nom que nul n'ignore. Allons ! vieillard, explique-toi :
tu es tout désigné pour parler en leur nom.
A quoi répond votre attitude ? A quelque crainte ou à quelque désir ? va,
sache le, je suis prêt, si je puis, à vous donner une aide entière. Il faudrait
bien que je fusse insensible pour n'être pas pris de pitié à vous voir ainsi à
genoux.
LE PRETRE. - Eh bien ! je parlerai. ô souverain de mon pays, Oedipe, tu
vois l'âge de tous ces suppliants à genoux devant tes autels. Les uns n'ont
pas encore la force de voler bien loin, les autres sont accablés par la
vieillesse ; je suis, moi, prêtre de Zeus ; ils forment, eux, un choix de
jeunes gens. Tout le reste du peuple, pieusement paré, est à genoux, ou sur
nos places, ou devant les deux temples consacrés à Pallas, ou encore près
de la cendre prophétique d'lsménos.
Tu le vois comme nous, Thèbes, prise dans la houle, n'est plus en état de
tenir la tête au-dessus du flot meurtrier. La mort la frappe dans les germes
où se forment les fruits de son sol, la mort la frappe dans ses troupeaux de
boeufs, dans ses femmes, qui n'enfantent plus la vie. Une déesse
portetorche, déesse affreuse entre toutes, la Peste, s'est abattue sur nous,
fouaillant notre ville et vidant peu à peu la maison de Cadmos, cependant
que le noir Enfer va s'enrichissant de nos plaintes, de nos sanglots. certes
ni moi ni ces enfants, à genoux devant ton foyer, nous ne t'égalons aux
dieux ; non, mais nous t'estimons le premier de tous les mortels dans les
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