La nuit des temps Barjavel

 FICHE DE LECTURE LA NUIT DES TEMPS

L’auteur :

René BARJAVEL est un écrivain et journaliste français né en 1911 à Nyons dans la Drôme. Il est mort en 1985 à Paris. Il est principalement connu pour ses romans de science fiction. Certains thèmes y reviennent fréquemment : chute de la civilisation causée par les excès de la science et la folie de la guerre, et le caractère éternel et indestructible de l’amour (Ravage, Le Grand Secret, La Nuit des Temps, Une rose au paradis). Ses œuvres expriment une angoisse devant la technologie qui peut échapper à l’homme et l’entraîner jusqu’à sa perte. C’est aussi un témoin de son temps comme dans « Les chemins de Katmandou » où il décrit un groupe de jeunes du monde entier qui se dirigent vers la capitale népalaise, en quête d’un lieu d’oubli où s’adonner librement à l’usage de drogues. Leur recherche  de libération, inspirée du mouvement hippie, se révèle finalement être une marche vers la mort. Cette histoire sera adaptée au cinéma par André Cayatte. D’ailleurs il devient scénariste et dialoguiste pour le cinéma. Il participe à la série des « Don Camillo », du « Guépard ». Il s’est également essayé au théâtre avec par exemple « Madame Jonas dans la baleine ».

S’il est devenu un auteur populaire encore très lu au 21ème siècle, sa participation pendant la guerre à des périodiques collaborationnistes comme : « Je suis partout » ou Gringoire » a souvent été pointée du doigt.

La Nuit des Temps demeure pour beaucoup comme son chef d‘œuvre.

Le roman :

Ce roman mêle science fiction et tragédie à travers l’évocation d’une civilisation disparue et très en avance sur celle d’aujourd’hui, deux histoires d’amour dont aucune n’aura une fin heureuse, et enfin le thème de la guerre.

Il fait également appel à des thèmes classiques de la science fiction :

• Le sérum d’éternité
• La maîtrise de l’énergie absolue (fabrication de la nourriture à partir de rien grâce à une machine).
• Le thème de l’équation absolue dont le secret restera enfoui à jamais.
• La télépathie (grâce à une machine les êtres d’aujourd’hui peuvent voir des images enfouies dans la mémoire d’êtres du passé).

Les personnages :

Dans une petite station polaire se côtoient des personnages du passé (ceux de Gondawa) et des personnages contemporains.

Le docteur Simon

Le docteur Simon est l’un des principaux personnages du roman et le narrateur. Il est présent dès les premières pages du récit, cet homme de 32 ans est décrit comme grand et de taille et mince. Il est précisé qu’il revient du pôle sud très affecté par une d’histoire que l’on découvre au fil du récit. Médecin de nationalité française, il fait partie de la mission scientifique qui découvre le signal émis sous les glaces du pôle sud par une capsule contenant deux êtres humains.

Simon tombe follement de la jeune femme qui se trouve dans cette capsule. Ainsi le roman commence par ces mots : « Ma bien-aimée, mon abandonnée, ma perdue », qui font déjà apparaître l’amour fou qu’il lui voue.

Fou amoureux, il voudra être aimé en retour et s’efforcera de faire oublier à la jeune femme l’homme qu’elle a aimé.

Simon est un personnage important car son histoire d’amour manquée est l’un des nœuds de l’intrigue. Il entretient le suspens en dévoilant le caractère dramatique des événements, en les influençant éventuellement.

C’est aussi lui qui fait le lien entre le passé et le présent et permet au lecteur de comprendre les événements tragiques du passé de la jeune femme. Il fait également le lien entre le Pôle Sud et le monde civilisé.

Eléa

Eléa est aussi l’un des personnages principaux. Elle appartient au passé. Conservée dans une capsule de survie dans la glace, elle vient d’une civilisation disparue depuis 900 000 ans. Elle est décrite comme une femme d’une très grande beauté et d’une grande intelligence. A Gondawa, elle était « ingénieur du temps ».

C’est grâce à elle que les savants apprennent l’histoire de son monde, la vie qu’on y menait et les raisons de sa destruction.

En plus de cette beauté éternelle, elle possède une intelligence hors du commun, elle été choisie pour être sauvée de l’éventuelle destruction de son monde afin de recréer une nouvelle civilisation. Mais  elle refuse de rester avec le professeur Coban, l’homme le plus intelligent de Gondawa, sélectionné avec elle pour repeupler le monde, car elle ne veut pas être séparée de l’homme qu’elle aime.

Par amour, elle refuse donc non seulement de sauver sa vie mais également la race humaine.

L’ordinateur la définit comme équilibrée, rapide, obstinée, offensive, efficace.

Contrainte de rester dans la capsule de survie, elle ignore que l’homme qu’elle aime a pris la place de Coban et elle se suicidera en même temps sans apprendre la vérité comme les héroïnes des romans du 19ème siècle. La fin du récit fait penser à la scène d’empoisonnement qui termine « Roméo et Juliette », la célèbre pièce de Shakespeare.

Elle fait la liaison avec le passé. C’est par elle que Simon d’abord, les savants ensuite, et le monde entier enfin, connaissent la vie du monde d’il y a 900 000 ans, elle explique, décrit la société qui fut la sienne comme une société idéale, égalitaire.

Païkan

Comme Eléa, il est la beauté incarnée côté masculin, il est aussi ingénieur du temps.

D’abord réticent à l’idée de voir Eléa accompagner Coban dans la capsule de survie, il se résigne ensuite, préférant la voir survivre sans lui, plutôt que de la voir mourir avec lui.

Il est à Eléa qu’il aime d’un amour éternel. Il ira jusqu’à tuer Coban pour prendre sa place dans la capsule.

Après une lutte sans merci, l’amour sera plus fort que la raison. Eléa ne le saura pas, et Païkan mourra de cette ignorance, du sang même de sa bien-aimée.

Coban

C’est la Connaissance, c’est le savant universel. Il est le plus grand savant de Gondawa. Il sait tout. C’est lui qui construit la capsule de survie, par générosité, par amour de la Vie.

Il a le sens du devoir et de sa mission. Il ne pensait qu’aux autres hommes, à la vie elle-même, à ses merveilles, et à ses horreurs contre lesquelles il luttait en permanence, de toute son intelligence et de toutes ses forces.

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