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Analyse La cravate et la montre / Guillaume Apollinaire

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Par   •  28 Avril 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 752 Mots (8 Pages)  •  985 Vues

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Analyse de poème

Bonjour, je vais vous faire part de mon expérience de lecture du Poème "la cravate et la montre" de Guillaume Apollinaire, issu du recueil Calligrammes en 1918. Je vais essayer de décortiquer la manière dont est écrit ce poème, tout en me demandant qu’elles effets ont ces choix de composition sur le lecteur.

Avant sa lecture, la première chose que l'on aperçoit dans ce texte est sa forme, avant de voir du texte, de lire des mots et des phrases qui ont du sens, on voit une forme, comme si les phrases formé des traits de crayons. En haut à droite une forme floue, j'ai vu au première abord un semblant de tour Eiffel, avec le haut qui se séparent en deux, tel deux antennes pointant le ciel. Mais très vite, en lisant les lettres les plus grasses qui forment le haut de la forme, on comprend qu'il est question ici d'une cravate : une petite cravate en arrière-plan, en perspective par rapport à l'autre forme bien plus imposante. Pourtant, je ne comprends toujours pas pourquoi la fin de la cravate est séparée en deux, comme si le bout de la cravate était découpé. J'imagine que ce choix est permet que la phrase reste lisible, que le sens de lecture sois respecter, une question de syntaxe en quelque sorte. Ou bien, justement, cette cravate quelque peu déformée a peut-être un sens dans le sens littéraire du texte, il est question de "ote-la [la cravate] si tu veux bien respirer". La cravate est en train de se déchirer, de s'enlever comme acte de délivrance. Il n'est pas à négliger dans la composition de ce poème que la cravate est bien plus petite que la montre, le lecteur sent donc logiquement que la cravate est moins importante dans la composition, elle est quasiment cachés par la montre. La montre, c'est cette forme distincte que l'on aperçoit en bien plus gros, avec un léger effet de perspective grâce à la phrase située à droite " la beauté [...] de mourir". On remarque qu'Apollinaire a construit ce poème tel le peintre qui peint sa toile, il use de la perspective et joue avec la profondeur de champ pour faire ressortir ce qu'il lui plaît. Il mêle peinture et poésie : on voit et on lit le poème simultanément.

Maintenant, que nous avons "vu" le poème, on s'attèle à sa lecture, du côté de la cravate le sens de lecture est simple, de haut en bas , de gauche à droite. Mais cela se complique pour la montre à gousset, les lettres en gras, au niveau du remontoir semble indiquer qu'il faut commencer par la, puis instinctivement, je continue à lire dans le sens des aiguilles d'une montre, en commençant par les heures, puis mon cœur, ainsi de suite, une fois arriver au "vers dantesque" je lis la phrase la plus à droite puis je finis par les deux phrases qui forment les aiguilles. Mais très vite, je remarque que d'autre sens de lecture pourraient être pertinent, comme par exemple lire de manière "basique" : de gauche à droite et de haut en bas. Très interrogé, une simple recherche internet de transcription de ce poème m'a fait lire ce poème de trois autres façons différentes. Leur choix relevé plus du sens littéraire, afin d'y trouver un sens "commun" que de la forme que lui a donnée Apollinaire. Cela me parait très contradictoire d'en quelque sorte refuser la mise en forme du poète et de lire de manière dissocié la forme et le fond de ce poème. Mais cela prouve que rien que par la puissance de la forme, Guillaume Apollinaire arrive à faire débat. Je ne pense pas qu'une lecture sois mieux, ou plus juste qu'une autre, c'est l'une des forces de ce poème : on peut l'aborder de différentes manières. Il est unique à chaque lecteur, qui a le droit de l'aborder de la manière dont il veut. Bien sûr, ce genre de manière de faire est unique pour son époque, je pense, ce qui en fait un poème moderne de par son originalité et son unicité. Apollinaire a su se défaire de la norme et exprimer sa singularité en créant un poème qui fait encore débattre les lecteurs 115 ans après.

Maintenant, une autre question me taraude, pourquoi une montre et une cravate ? J'y vois une représentation de l'homme moderne, l'homme "civilisé" comme dit dans un vers de la cravate. L'homme qui doit bien se présenter portant une cravate signe de prestance. Et la montre, symbole d'un homme occupé et pressé, qui se bat constamment contre le temps qui passe, trop occupée à ses activités. C'est donc plutôt le portrait d'un homme de ville, sûrement riche que l'on pourrait voir au travers de ces deux objets. Les vers de la cravate sont claire : critiques de la société, qui invite le lecteur à remettre en question sa vie d'homme occupé par le travail. La cravate est comme une laisse tenue par la société, débarrasse t'en et tu seras libre, tu pourras "bien respirer". On revient ici sur l'idée évoqué plus tôt de la cravate qui est en train de se déchirer, enlevant un poids sur la vie de l'homme qui la porte. La montre, elle, montre plusieurs signes du temps qui passe, il est question d'heures", de "l'infini" et de "semaines", on pourrait voir aussi le temps qui passe dans "l'enfant" qui grandit au fil du temps, et au "cœur" dont le battement peut se rapporter aux secondes qui passent.

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