La nuit du renard, Mary Higgins Clark
Analyse sectorielle : La nuit du renard, Mary Higgins Clark. Recherche parmi 303 000+ dissertationsPar Ivonadd • 28 Octobre 2025 • Analyse sectorielle • 8 278 Mots (34 Pages) • 18 Vues
Fiche péda go gique :
L’Étude d’un roman à sus pense : La Nuit du renard
Mary Higgins Clark
La Nuit du renard
Le Livre de Poche, 320 pages.
Faire lire et étu dier un roman à sus pense, c’est l’occa sion pour l’ensei gnant de fran çais de joindre l’utile à l’agréable : pas ser
un bon moment de lec ture avec la classe en par ta geant les émo tions, les peurs, les doutes de per son nages mena cés par un
dan ger imminent, mais aussi ana ly ser les méca nismes d’écri ture qui fabriquent le sus pense et donnent au lec teur une place
pri vi lé giée propre à ce genre.
On pourra donc pro po ser la lec ture de La Nuit du Renard à une classe de 4e ou de 3e, dans le cadre de l’« étude du récit complexe
» pour mon trer en quoi la struc ture de ce roman et les choix nar ra tifs de l’auteur sont au ser vice de l’effi ca cité du récit
et par viennent à main te nir le lec teur en haleine jusqu’à la der nière ligne.
Lec ture gui dée
Pour favo ri ser l’entrée des élèves dans l’uni vers de ce roman assez long et riche en péripé ties,
on peut pro po ser une lec ture gui dée en plu sieurs étapes qui per met tra de mettre en valeur les
temps forts de l’action :
Étape 1 : Cha pitres 1 à 5
Les pré pa ra tifs de l’enlè ve ment
1/ Où et à quel moment se situe le début de l’action ?
2/ Qui est le per son nage prin ci pal dans cette pre mière par tie ? Que sait- on de lui ?
3/ Qui sont les autres per son nages de l’his toire ?
4/ Quels liens ont- ils entre eux ?
5/ Quels liens ont- ils avec l’affaire « Ron Thompson » ?
6/ Quels élé ments confi rment qu’il s’agit d’un récit poli cier ?
7/ Quelles ques tions se pose le lec teur à la fi n du cha pitre 5 ?
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1/ L’action débute dans une chambre d’hôtel à New York, un dimanche soir d’hiver après
les fêtes de Noël. Puis, dans un second temps (chap. 4 et 6), à Carley, une petite ville du
Connecticut.
2/ Le per son nage qui nous est pré senté n’a pas encore d’iden tité pré cise. Le lec teur ne connaî tra
son nom qu’au cha pitre 15 (p. 83).
Les infor ma tions que l’on peut rele ver dans les toutes pre mières lignes du roman concernent son
habille ment et son allure : « un cos tume de ter gal vert » ; « un par des sus », « son aspect minable
» ; cer tains élé ments de son carac tère (« il avait hor reur du sang » ; « mal à l’aise »).
Le nar ra teur nous détaille sur tout des gestes minu tieux, métho diques qui montrent l’extrême
orga ni sa tion de cet homme : « Des yeux, il s’assura que la femme de ménage n’avait pas tou ché
au pla card : ses autres chaus sures étaient dans la posi tion exacte où il les avait lais sées, l’une
dépas sant à peine l’autre, à deux doigts de la vieille valise noire à double ser rure debout dans le
coin » (p. 23), mais aussi ses pen sées obses sion nelles : « Le visage de la femme fl otta devant lui.
Il cli gna des pau pières pour la chas ser. Car ensuite vien draient les yeux, ces gros globes lumi neux
qui le sui vaient par tout, le sur veillaient, jamais fer més » (p. 10). Enfi n, son objec tif meur trier
nous est clai re ment énoncé à la fi n du pre mier cha pitre : enle ver Neil et Sharon, et les tuer le
mer credi à onze heures trente.
3-4/ Les autres per son nages de l’his toire sont Steven Peterson, son fi ls Neil et Sharon Martin.
Sharon et Steve sont pré sen tés de façon indi recte par le pré sen ta teur de l’émis sion télé vi sée à
laquelle ils par ti cipent. On apprend ainsi que Sharon est jour na liste et auteur d’un best- seller
inti tulé Le Crime de la peine capi tale et que Steve est rédac teur en chef du maga zine L’Évé ne ment.
Ils sont tous deux adver saires idéo lo giques en ce qui concerne la peine de mort mais aussi amants
(voir chap. 2) : « Il se sou ve nait de sa pre mière ren contre avec Sharon, six mois aupa ra vant » ;« Je
t’aime, Sharon, tu le sais. Tu m’as hor ri ble ment man qué ces der nières semaines. Il faut que nous
par lions de nous deux » (p. 18).
On apprend éga le ment que Neil a une santé fra gile, que les Lufts s’occupent de lui quand son
père est absent. Dans le cha pitre 4, le nar ra teur nous fait par ta ger ses doutes et ses inter ro ga tions
à pro pos de la rela tion entre Sharon et son père : « Sandy lui avait raconté que tout le monde
disait que son père allait se rema rier. Sandy disait qu’une femme n’a pas envie des enfants des
autres, sur tout quand ils sont malades. […] Neil se deman dait si papa le lais se rait aux Lufts
quand il épou se rait Sharon. Il espé rait que non » (p. 31).
5/ L’affaire Thompson dont il est ques tion dans l’émis sion concerne l’assas si nat de la femme de
Steve : « Deux ans et demi après, il res sen tait encore le choc et l’atro cité de la mort de Nina, étouf -
fée par l’inconnu qui avait péné tré chez eux, par les mains qui avaient impi toya ble ment tordu
l’écharpe autour de son cou » (p. 13). Depuis ce meurtre, il est devenu favo rable à la peine de mort.
Et Ron Thompson, qui a été jugé cou pable des faits, doit être exé cuté le mer credi soir.
À l’opposé, Sharon veut annu ler l’exé cu tion et consi dère la peine de mort comme une pra tique
du « Moyen Âge », ce qui l’amène à remettre en cause sa rela tion avec Steve, à tel point qu’elle
envi sage de le quit ter : « Était- ce vrai ment le moment de se marier ? De se marier avec un homme
dont le fi ls la reje tait ? » (p. 37).
Quant à Neil, nous appre nons dans le cha pitre 4 qu’il a assisté au meurtre de sa mère et que
c’est son témoi gnage qui a per mis d’arrê ter le jeune Ron Thompson. Depuis lors, il est en proie
...
