LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Analyse des Fables de la Fontaine

Dissertation : Analyse des Fables de la Fontaine. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2025  •  Dissertation  •  3 135 Mots (13 Pages)  •  25 Vues

Page 1 sur 13

Fables :  Livres VII à XI (1678) - Jean de la Fontaine

Dédicacé à Mme de Montespan, favorite du roi (donc à destination des gens vivant à la cour)

Parcours imagination et pensées au XVIIème siècle

Introduction :

Au XVIIème siècle, durant l’époque du classicisme, sous le règne de Louis XIV, Jean de la Fontaine écrivait des fables sous la forme d’apologues à visée morale dans le but d’instruire et de distraire. Les livres I à VI publiés dans un premier recueil en 1668 étaient destinés au Dauphin tandis que les Livres VII à XI publiés en 1678 étaient destinés à la cour et au roi. Les fables fonctionnent sur un mode d’argumentation indirecte constituée en majeure partie d’un récit elle relève aussi de la littérature d’idée comme en témoigne le plus souvent la présence d’une morale. La Fontaine a dit : « l’apologue est composé de deux parties dont on peut appeler l’une le corps, l’autre l’âme. Le corps est la fable ; l’âme, la moralité ».

Reformulation du sujet-Problématique-Plan. 

I. Les talents de conteur de Jean de la Fontaine – Des fables pour Distraire

Afin rendre ses fables distrayantes Jean de La Fontaine utilise plusieurs procédés. Tout d’abord il crée…

1. Des récits vivants, animés et divertissants.

- Ainsi les récit plus long et détaillé s’apparentent à de petites pièces de théâtre.

  • Les récits plus longs permettent à La Fontaine de développer les circonstances, étendre les descriptions, préciser le décor et approfondir les portraits
  • La fontaine multiplie les péripéties, les fables présentent souvent de nombreux rebondissements avec des renversements de situation. Dans « Les animaux malades de la peste », au début le roi s’accuse d’avoir mangé les moutons et le berger mais il y a un retournement de situation au vers 49 quand l’âne se confesse en disant avoir mangé l’herbe du pré alors qu’il n’aurait pas dû, donc le loup en profite pour le désigner comme bouc émissaire ce qui va arranger le roi et condamner l’âne. Ce retournement de situation par exemple relève de la farce burlesque.
  • La Fontaine utilise le passé simple et l’imparfait (« Les Animaux Malade de le Peste », vers 1 à 14) « inventa » ; « faisait » et le discours indirect « trouva que », il les alterne avec le discours direct et les dialogues au présent « Je crois », « je pense » (discours du Lion vers 15 à 33 ; intervention du renard vers 34 à 42) et ce changement rend le récit réel. L’Alternance entre discours rapporté et dialogue crée des effets comiques rencontré dans le théâtre.

-  Les récit utilisent des personnages singuliers et variés

  • La Fontaine utilise un « bestiaire » complet dans ses fables. Les animaux ont une dimension allégorique, ils représentent des types, des personnages identifiés par un trait de caractères ou un comportement.
  • Il recourt à des animaux très variés, courants de la campagne de l’époque pour qu’on puisse se les représenter comme l’âne, l’ours, le renard dans « les animaux malade de la peste » ou le coq dans « Les deux coqs ».
  • Il utilise aussi des animaux exotiques comme le tigre, le lion, le singe pour faire rêver le lecteur surtout au XVIIème siècle (« les animaux malades de la peste », « Le Lion, le loup et le renard »). Il utilise beaucoup le lion pour symboliser le roi et le pouvoir.
  • Dans ce deuxième recueil La fontaine mettra en scène davantage de personnages humains que dans le recueil précédent. Il les décrit de manière plus précise afin de mieux les imaginer et attribue à chacun une manière différente de s’exprimer.

2. Ses récits sont aussi des textes poétiques

  • Le talent de La fontaine consiste en la création de récit animés sous la forme de poèmes hétérométriques. C’est-à-dire qu’il utilise des vers de longueurs différentes. Par exemple dans « Les animaux malades de la peste » la Fontaine se sert d’alexandrins (12 syllabes) et d’octosyllabes (8 syllabes).
  • Parfois il alterne même l’alexandrin avec des vers très courts pour souligner l’action ou créer un effet humoristique comme :« Même il m’est arrivé quelquefois de manger / Le berger » dans « Les animaux malade de la peste ». Il se sert aussi de la ponctuation pour souligner ses effets : « Manger l’herber d’autrui ! quel crime abominable ! ».
  • La Fontaine varie également les rimes dans ses fables, par exemple dans « Le Lion, le singe et les deux Anes » on aperçoit des rimes croisées (vers 1-4) des rimes plates (vers 5-6) ou encore des rimes embrassées (vers 7-10).
  • L’hétérométrie, la ponctuation et la variation des rimes créent un rythme dans le texte et le rend plus vivant, plus animé.

3. La fontaine utilise des registres variés et on relève de nombreuses marques d’humour de la part du narrateur.

  • L’alternance des registres alimente le récit. Par exemple dans « Les animaux malades de la peste », on passe du tragique au début de la fable au registre comique et ironique. D’autres fables sont polémiques ou encore satiriques et font entendre une voie moqueuse comme dans « Le rat qui s’est retiré du monde » lorsque le narrateur dit « Je suppose qu’un moine est toujours charitable ».  
  • Jean de la Fontaine utilise souvent les registres comique et ironique voir satirique pour amuser ou se moquer. Par exemple dans « Les Animaux malades de la peste » le vers 25 est comique quand le lion parle de ses « appétits gloutons » mais ironique vers 28 et 29 quand il dit avoir même parfois « manger Le berger ». On retrouve cette ironie soulignée par des points d’exclamation vers 60 quand l’âne est jugé coupable « Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable ».
  • De plus Il joue sur les mots car l’Ane est désigné coupable en tant qu’individu et un Ane c’est aussi un Baudet, un idiot naïf qui va servir de bouc émissaire.
  • Dans « Les deux coqs » on retrouve un registre héroïque et comique, la bataille des deux coqs est racontée sur le mode épique : « Il aiguisait son bec, battait l’air et ses flancs », elle est comparée à un épisode de la guerre de Troie.

4. Transition vers la partie II : Les talents de conteur de La Fontaine se base sur l’utilisation d’un bestiaire varié, de la personnification, du renversement de situation, du rythme donné par l’hypermétrie et la ponctuation. De plus, la diversification des registres et le comique de caractère et de situation rendent le récit attrayant et distrayant comme si on assistait à de petites pièces de théâtre. Cependant dans ses fables Jean de la Fontaine respecte aussi les règles du classicisme qui s’inscrit dans la monarchie absolue de Louis XIV et vise l’élégance et le raffinement. Il faut ainsi respecter, la vraisemblance, l’éthique, c’est-à-dire préconiser le Bien et l’esthétique c’est-à-dire viser le Beau. Versailles et sa cour représente l’écrin dans lequel les arts classiques doivent briller. Louis XIV encadre les arts (mécénats et protecteur) et s’en sert comme propagande politique, mais les arts classiques ont aussi un objectif moral : rendre les hommes meilleurs et plus vertueux.

...

Télécharger au format  txt (18.4 Kb)   pdf (184.1 Kb)   docx (200.3 Kb)  
Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com