La rhétorique

Il ne paraît absolument pas justifié de convaincre un public en utilisant seulement la rhétorique et pas d'arguments rationnels, c'est-à-dire des idées se basant sur la logique et sur des preuves tout en évitant l’ambiguïté. En d’autres mots, pour qu’un argument sois rationnelle, la présence de prémisses vraies qui conduisent à une conclusion vraie est essentielle. De l’autre côté, La rhétorique est l'art de l'éloquence, c'est-à-dire d'utiliser de « belles paroles » dans le but de faire passer une idée à son auditoire basé sur des croyances injustifiés. Elle ne se base donc pas sur des preuves ni la logique. En effet, il est immoral d'user de cette technique, car cela constitue un manque de respect de l'orateur envers son public.  

Il ne semble pas y avoir de bonnes raisons d'utiliser uniquement la rhétorique pour convaincre des individus, car il s'agit d'un procédé tout à fait malhonnête. En effet, le fait d'utiliser cette méthode s'apparente à de la tromperie pour le public, car l'orateur se consacre seulement à la forme de son message et non pas à son fond, qui constitue pourtant l'essentiel. Le recours à la rhétorique est malheureusement très fréquemment utilisé en politique ou pour faire de la publicité pour un produit : il sert à jeter de la poudre aux yeux des électeurs et des consommateurs. On pourrait faire une comparaison entre le fait d'user seulement de la rhétorique pour convaincre et le fait d'offrir comme cadeau une boîte superbement emballée, mais qui s'avère vide. En effet, la personne qui reçoit ce présent sera probablement enthousiaste à l'idée de découvrir ce qui se cache sous un si bel emballage, mais sera déçue en découvrant la véritable nature du « cadeau ». Il en va de même pour la rhétorique, car une personne qui ne s'attache qu'à la forme et non au fond du message sera automatiquement déçue d'avoir été trompée par un beau parleur.

En réponse à cet argument, on pourrait faire remarquer que l'usage de la rhétorique peut être bon s’il sert à une noble cause. Ainsi, un penseur comme le Florentin Nicolas Machiavel exprimait déjà l'idée selon laquelle il était possible, pour un chef d'État, de tromper son peuple grâce à la rhétorique. De ce fait, lorsque l'on doit faire agir un groupe d'individus de la bonne manière, il peut être considéré comme étant normal de le manipuler, car le résultat importe plus que les moyens employés pour y parvenir, en accord avec des pensées conséquentialistes, c'est-à-dire qui accordent uniquement de l'importance aux conséquences des actions, comme l'utilitarisme, courant philosophique visant à entreprendre des actions selon leurs résultats. Par exemple, si l'on veut lutter contre la consommation excessive d'alcool chez les jeunes, on pourrait faire appel uniquement à la rhétorique pour sensibiliser le public ciblé.

Toutefois, cet argument ne tient pas la route, car il suppose que l'orateur détienne la vérité et soit plus informé ou plus intelligent que son auditoire, ce qui n'est pas toujours le cas. Cela se rapproche donc du sophisme de l'autorité injustifiée, qui voudrait que le grand public suive aveuglément une personne considérée comme un expert. Dans le cadre d'une campagne contre l'alcoolisme des jeunes, il peut être acceptable de faire des efforts sur la forme du message, mais celui-ci doit être appuyé par des données tangibles.

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