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Juger avec certitude, Descartes

Fiche : Juger avec certitude, Descartes. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  17 Septembre 2025  •  Fiche  •  655 Mots (3 Pages)  •  4 Vues

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Dans la quatrième partie du Discours de la méthode, Descartes pose la question : peut-on juger du vrai ? Au départ, il constate qu’il ne sait rien, parce qu’il n’a pas appris à distinguer clairement ce qui est vrai de ce qui est faux. La révolution cartésienne tourne donc autour de la question du jugement : comment parvenir à juger avec certitude ? Pour Descartes, « le vrai, c’est la certitude », c’est-à-dire ce que je ne peux pas m’empêcher de considérer comme vrai. La certitude, selon lui, est accessible. On peut donc juger avec assurance pour dire ce qui est vrai ou faux. Le chemin consiste à passer du doute à la certitude.

Pour cela, Descartes entreprend de passer en revue ses connaissances. Il distingue deux grandes sources : les sensations, issues du corps et transmises par les cinq sens, et la raison, qui s’exprime notamment dans les mathématiques. Il étudie ensuite la fiabilité de chacune de ces sources. S’il y a le moindre doute, il choisit de les rejeter comme fausses. Cette méthode l’amène à mettre en cause d’abord les sens, puis même les évidences mathématiques.

En effet, la nuit, nous rêvons, et peut-être rêvons-nous encore en ce moment. Pourtant, les vérités mathématiques semblent résister à l’argument du rêve : même si je rêve, 2 + 2 continue de faire 4. Mais Descartes va plus loin : et si un Dieu trompeur existait, un être capable de courber mon esprit pour me faire accepter des évidences mathématiques mensongères ? Cette hypothèse radicale semble condamner toute forme de connaissance possible.

Descartes s’était donné comme règle de remettre en cause chaque principe de connaissance dès lors qu’il pouvait imaginer une raison d’en douter. Avec l’hypothèse du Dieu trompeur, le doute devient total. Le scepticisme semble intégral : plus rien ne tient. Cette démarche reprend le scepticisme antique, qui recommandait de suspendre son jugement. On peut examiner, mais on ne peut pas décider avec certitude.

Cependant, c’est au cœur de ce doute radical qu’apparaît la première certitude. Même si un Dieu trompeur m’abuse, en me trompant il confirme que j’existe en tant qu’être trompé. À supposer que tout soit faux, le sujet qui doute s’affirme comme existant. C’est ainsi que Descartes énonce sa célèbre formule : « je pense, donc je suis ». Même dans le rêve, même dans l’illusion, cette certitude demeure. C’est la première vérité dont l’esprit peut juger avec certitude.

La deuxième vérité est l’existence de Dieu. Descartes découvre en lui l’idée de perfection, idée qu’il ne peut avoir créée lui-même puisqu’il est imparfait. Or, l’imparfait ne peut être la cause du parfait. Par conséquent, Dieu existe. L’hypothèse du Dieu trompeur s’effondre, car tromper serait une imperfection incompatible avec la toute-puissance divine. À partir de cette certitude, Descartes établit que l’idée de Dieu prouve la réalité de son créateur. Désormais, on peut affirmer : « je suis, et Dieu aussi ».

Ayant ainsi établi l’existence du sujet pensant et celle de Dieu, Descartes dégage un critère de vérité : il appelle vrai ce qui apparaît à son esprit de manière claire et distincte. Juger du vrai devient possible dès lors que l’on atteint la clarté (ce qui se donne immédiatement à l’esprit) et la distinction (ce qui ne se confond pas avec autre

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