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Descartes et la raison

Cours : Descartes et la raison. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Novembre 2012  •  Cours  •  613 Mots (3 Pages)  •  2 447 Vues

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Dans ce texte, Descartes entend montrer quel est « le vrai office de la raison » dans la conduite de notre vie. Tout le problème vient en effet de ce que l'homme n'est pas un pur être rationnel : il a aussi des passions et des appétits, et c'est ceux-là le plus souvent qu'il prend pour guide. Le plus souvent donc, nous n'écoutons que nos désirs, nous allons où nos passions nous mènent : ce sont ces dernières qui nous indiquent les choses « désirables », c'est-à-dire les buts que nous devons poursuivre, les biens qu'il nous faut acquérir. Mais la passion est-elle seulement bonne conseillère ? Celui qui l'écoute en toutes circonstances sera-t-il effectivement conduit jusqu'au bonheur, au contentement et à la satisfaction ? Selon Descartes, on en peut douter : toute livrée à son objet, marquée d'une essentielle passivité, la passion se caractérise en fait par une incapacité réelle à estimer la valeur de ce sur quoi elle se porte. Ce qu'elle désire, elle nous le présente à chaque fois comme ce qu'il y a de plus désirable, comme cela seul dont au fond la possession importe, comme ce dont il faut se soucier avant toute autre chose. Quelle n'est pas notre déception alors, une fois le but atteint et la chose possédée, lorsque nous nous apercevons qu'elle ne valait pas toutes ces menées, toutes ces peines et tous ces efforts ! Davantage même : moins l'objet est à notre portée et plus il nous semble désirable ; en sorte que c'est seulement sa « jouissance » (entendons par là sa possession) qui « nous en fait connaître les défauts »… un peu comme un château qui de loin semble magnifique, et qui vu de près s'avère n'être qu'une ruine.

Par conséquent, celui qui n'écoute que sa passion se condamne de lui-même à l'insatisfaction et (ce qui est pire) au dédain de soi : comment ai-je pu être aussi stupide ? Comment ai-je pu me donner tant de mal pour ce qui en valait si peu ? Celui donc qui veut se prémunir contre de telles désillusions et de tels regrets, celui-là fera bien d'écouter sa raison plutôt que d'aller aveuglément où la passion commande : le rôle de la raison, c'est précisément « d'examiner la juste valeur » des biens que les passions nous présentent comme désirables ; et, parmi ceux dont l'acquisition dépend de nous, de ne retenir que ceux qui sont effectivement dignes de nos efforts.

Il est certain cependant que si la conduite raisonnable nous met à l'abri des regrets, elle est insuffisante à soi seule pour engendrer à coup sûr notre satisfaction : même celui qui n'a pas lâché la bride à son désir, même celui qui a examiné soigneusement quels biens méritaient d'être désirés, peut se retrouver privé au dernier moment de l'objet sur lequel il aura jeté son dévolu. Nul n'est à l'abri des caprices du sort et des revers de la fortune ; mais précisément, que le hasard fasse bien ou mal les choses ne dépend pas de nous. Celui qui se sera conduit droitement, celui qui aura désiré ce que la raison elle-même lui aura présenté comme désirable, celui-là aura fait tout ce qui était en son pouvoir pour éprouver le contentement ; si ce dernier devait lui être refusé par un coup du sort, il n'aura du moins rien à se reprocher et connaîtra au moins la « satisfaction »

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