Cours de philosophie sur la notion de liberté
Cours : Cours de philosophie sur la notion de liberté. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar Sacha77 • 20 Juin 2025 • Cours • 1 918 Mots (8 Pages) • 10 Vues
La liberté
Photocopier : texte kant liberté/devoir et texte Spinoza sur la liberté
I. Les différents sens de la liberté (étude du texte de Leibniz, Nouveaux Essais, II, 21,§8 - page 239 manuel)
« Le terme de liberté est fort ambigu ». Aussi faut-il commencer par distinguer les différents sens du mot liberté.
a) La liberté de droit
La liberté de droit est l’autorisation d’accomplir certains actes. Elle ne prend de sens réel que lorsqu’elle détermine la privation de liberté, dans l’esclavage, la sujétion, le statut légal du mineur ou de l’aliéné.
Limite : Elle reste formelle lorsqu’elle pose une liberté de droit, abstraction faite des conditions réelles de son exercice. De son point de vue, un pauvre est aussi libre qu’un riche, alors qu’il n’en va pas ainsi réellement, puisque « celui qui a plus de moyens est plus libre de faire ce qu’il veut ». La liberté de droit appelle ainsi son complément : la liberté de fait.
b) La liberté de fait
Elle consiste « dans la puissance de faire ce qu’on veut ». Cette définition implique la prise en considération des moyens nécessaires en général à la réalisation de la volonté, et « plus particulièrement de l’usage des choses qui ont coutume d’être en notre pouvoir et surtout de l’usage libre de notre corps ». La liberté n’est donc effective que lorsqu’elle peut se traduire en acte. C’est pourquoi la maladie ou la prison sont des obstacles à la liberté.
Limite : « libre », en ce sens, définit seulement « ce qui agit sans empêchement ». Or, une telle forme de liberté correspond plutôt à ce qu’on appelle spontanéité. La volonté implique quelque chose de plus que la simple faculté d’agir sans contrainte extérieure et il y a quelque ambiguïté à définir la liberté comme le pouvoir de faire ce que l’on veut, car le vouloir peut recourir le caprice ou la passion, c’est-à-dire la spontanéité de l’enfant ou de l’homme esclave de ses désirs. Or, ce n’est pas là ce qu’on appelle proprement vouloir, car la volonté désigne une activité réfléchie et maitresse d’elle-même. « Aristote a déjà bien remarqué que pour appeler les actions libres, nous demandons non seulement qu’elles soient spontanées, mais encore qu’elles soient délibérées » Leibniz, NE, II, 21, §9. La liberté de fait renvoie donc à la liberté du vouloir, c’est-à-dire « à la puissance de vouloir comme il faut ».
c) La liberté de la volonté
« Quand on raisonne sur la liberté de la volonté, on ne se demande pas si l’homme peut faire ce qu’il veut, mais s’il y a assez d’indépendance dans sa volonté même. On ne demande pas s’il a les jambes libres, ou les coudées franches, mais s’il a l’esprit libre, et en quoi cela consiste. » Leibniz, NE
Dans un premier sens, Leibniz oppose la liberté de la volonté « à l’imperfection ou à l’esclavage de l’esprit », qui est une « contrainte, mais interne, comme celle qui vient des passions ».
Il n’y a pas que des contraintes extérieures qui peuvent nous empêcher d’agir librement. Il y aussi des contraintes internes qui viennent des passions, du désir, et qui co-agissent avec notre volonté et la rendent non-libre. Il s’agit en effet ici de l’action des instincts, des passions, des désirs, qui sont quelque chose d’intérieur et de psychique comme la volonté, et qui d’ailleurs peuvent s’exprimer en disant : je veux, mais qui appartiennent à une spontanéité irréfléchie et qui expriment des déterminations naturelles, instinctives, non libres. Pour désigner la spontanéité naturelle qui contraint la volonté en l’emportant dans son propre mouvement, on parle de « mobiles » qui entrainent la volonté et l’on se demande si la volonté a le pouvoir de leur résister. En un premier sens, la liberté de la volonté est donc son indépendance à l’égard des mobiles sensibles.
d) le libre arbitre
Un deuxième sens considère la volonté « nue et en tant qu’elle est distinguée de l’entendement ». En ce sens, on examine la liberté de la volonté dans son rapport à ce qu’on appelle traditionnellement « les motifs », c’est-à-dire les déterminations rationnelles présentées par l’entendement (faculté de comprendre, d’analyser les différentes possibilités, de peser le pour et le contre). On se demande alors si la volonté peut être libre de choisir contre ce que l’intelligence et la raison lui démontrent clairement être le meilleur parti, ou si elle ne fait que suivre ce que l’entendement lui présente comme le meilleur choix à faire. Nos choix sont-ils contingents ou nécessaires? S’ils sont contingents, ils auraient pu être différents, ce qui est la preuve de la liberté de notre volonté. S’ils sont nécessaires, ils ne peuvent pas être autres, ce qui est la marque de notre absence de liberté.
II L’existence d’un libre arbitre en question : Nos choix sont-ils libres?
Les discussions des philosophes sur la liberté se focalisent sur le libre arbitre. Notre volonté est-elle capable de se déterminer toute seule, ou est-elle toujours déterminée par des facteurs qui la poussent à vouloir ce qu’elle veut? Est-elle une cause ou un effet (un résultat)? Peut-elle initier une nouvelle série de causes en étant un commencement absolu ou résulte t-elle toujours de causes antécédentes? Avons-nous, grâce à la liberté, le pouvoir de commencer ou ne faisons nous que continuer ce qui a déjà commencé?
a) Pour Descartes, « La liberté de notre volonté se connait sans preuve, par la seule expérience que nous en avons. », Descartes, Principes, I, 39 (manuel, page 242)
Quelle est cette expérience de la liberté? Nous expérimentons
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