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L'Évolution créatrice, de Bergson

Commentaire de texte : L'Évolution créatrice, de Bergson. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  2 574 Mots (11 Pages)  •  150 Vues

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Philosophie

Explication de texte : Henri Bergson


Le terme kintsugi, littéralement la jointure d'or, désigne un art japonais consistant à réparer les porcelaines cassées en recollant les morceaux avec de la colle d'or. Plutôt que d'essayer de cacher les défauts du pot cassé, ces artistes mettent en valeur sa différence en le sublimant. Cela permet de donner une seconde vie à certains objets. Ainsi, les artistes bénéficient d'une vision très différente d'un humain que l'on pourrait dire, standard. Là où “les autres“ ne verrait que destruction et déchets, eux, les artistes, y voient une renaissance et le beau. C’est aussi ce que nous dit Henri Bergson, en traitant des thèmes de l'artiste et de la vérité. Il soutient ainsi l’idée qu’un artiste, sous toutes ses déclinaisons, est un homme, avec une vision différente, une vision “qui voit mieux”. De par notamment, son point de vue décalé des autres hommes, qui sont limités par les conventions. L’artiste voit alors la réalité, sans filtre et sans décalage quelconque. Au cours du texte, l’auteur suivra l’idée suivante : “Quel est le rapport entre l’artiste et la réalité, et quelle sont les différences entre un artiste et un homme ?” L’idée défendue a pour objectif de pousser les gens, à accorder plus de crédit aux œuvres des artistes, et aux artistes eux-mêmes. Ces derniers possèdent une vision différente qui peut mener à la réalité d’une autre façon.

Il est possible de distinguer trois moments dans l’argumentation de l’auteur. Tout d’abord, du passage allant de “Qu’est-ce que l’artiste ? ...” jusqu’à “... le commun des mortels.”, l’auteur nous expose directement la définition d'un artiste. Puis, il nous développe cette seconde idée, en nous expliquant pourquoi pas tout le monde est artiste, ce passage s’étendant de “lorsque nous regardons...” à “... pour la commodité de la vie.”. Enfin, Bergson nous dit comment se faire artiste, de “Mais celui qui mettra... “ jusqu'à la fin, avec “... celui-là sera un artiste”.


Cette première partie s’ouvre sur la définition du terme artiste selon l’auteur. Il nous parle principalement d’un “homme qui voit mieux”.

En premier lieu, un artiste se différencie d’un non-artiste par sa capacité physique à percevoir le monde. Ce ne sont pas des surhommes avec des sens particulièrement plus aiguisés, mais des personnes qui savent mieux les utiliser que les autres. Là où un humain voit une montagne, le peintre regarde la beauté qui s’en dégage. Là où un humain entend de la musique, le musicien écoute la mélodie qui en découle. Là où un humain mange, un chef cuistot déguste. L’artiste peut voir un potentiel artistique partout, et dans n’importe quelle situation, l’artiste est alors un contemplateur. Prenons l’exemple de Stendhal, qui était écrivain réaliste, et dont l’ouvrage le plus connu est Le Rouge et le Noir, sous-titré, Chroniques de 1830. Puisqu’il rend compte dans son livre, des affaires de son époques (au travers de Julien Sorel), il lui a d’abord fallu observer ce qu’il se passait. Se pencher sur les faits d’actualités variés afin de pourvoir son œuvre d’une grande diversité de détails, la tâche eut dû être longue. Ou bien, encore plus simplement, l’exemple d’un guitariste, qui doit d’abord prêter l’oreille aux sons que rend sa guitare, afin de les harmoniser et de créer une production artistique. La première qualité d’un artiste est donc la mise en éveil de ces cinq sens avec le monde qui l’entoure.

En second point, l’artiste se démarque de l’humain par une mentalité différente. Ses ambitions sont bien plus grandes, et ne connaissent presque pas de limite. Dire que la création de l’artiste n’est pas soumise aux lois de la physique, ou même que l’artiste n’a pas conscience de ces dernières, serait faux. Simplement, il y prête une attention moindre. L’humain lambda va alors se retrouver ébahit devant l’œuvre. Qui ne sait jamais dit “c’est impossible” devant une certaine architecture dont l’équilibre est surprenant, ou devant une sculpture paraissant réaliste. Guiseppe Sanmartino est le sculpteur ayant réalisé Le Christ au linceul. Cette sculpture est connue pour son caractère bluffant, car on croirait voir un véritable drap, là où il n’y a que de la pierre et du marbre. Bien qu’une telle exécution artistique puisse sembler impossible pour le commun des mortels, Sanmartino ne s’encombre pas de cette limite physique, et décide de la dépasser. Ce n’est là qu’un des nombreux exemples d’artistes ayant surpris les lois fondamentales de ce monde. Bien qu’il faille le reconnaitre, les artistes usent parfois d’artifices ou d’astuces pour contourner ces-dites lois et nous impressionner.

En dernier lieu, l’un des derniers points qui rend les artistes différents, en dehors de leur approche du monde, et leur expression, de leur vision de ce monde. En effet, voir les nuages différemment des autres est une bonne chose, toujours est-il qu’il faut l’exprimer afin de se faire comprendre. Pour communiquer son point de vue, l’art regorge de techniques. Presque toutes les activités peuvent être considérées comme de l’expression artistique, du moment qu’il y a le partage d’un message. Le but de l’artiste est de transmettre sa vision de son univers, qui est différent du nôtre. Si l’on s’y identifie, c’est une bonne chose, car on se sent moins seul à avoir telle vision des choses. Le message à faire passer n’est pas toujours explicit. Des fois il est même inconnu de l’artiste lui-même, qui crée sans vraiment savoir vers où cela va mener. Quotidiennement, et personnellement, l’expression artistique se traduit par pleins de petites actions, qui traduisent nos humeurs, nos envies ou même ce que l’on pense, sans avoir à parler, et souvent sans le vouloir. Le langage corporel avec la gestuelle est ainsi central. Mais d’autres actions, tel que la cuisine ou la musique, peuvent nous aider à traduire nos émotions. Inconsciemment, une pianiste aura tendance à jouer des mélodies qui s’accordent avec son humeur, si elle laisse courir ses doigts sur le clavier sans but premier, autre que formuler ses émotions.

Après avoir décortiqué le terme artiste, nous allons voir en quoi ils ont utiles pour le “commun des mortels”, et comment ils brisent notre manière de voir au quotidien.

Bergson avance son deuxième argument en appuyant sur le fait, que la vue humaine, celle des non-artistes est obstrué par des codes facilitant le quotidien.

Ces codes sont omniprésents, et s’en détacher est difficile. Tout ce qui nous entoure (ou presque) est définit. Bien souvent, lorsque l’on voit un objet, on l’associe d’emblée à un mot, une définition et une utilisation. Ainsi, lorsqu’un nouvel objet se présente à nous, le cerveau humain essaye par réflexe de la rapprocher d’un objet connu. L’inconnu existe difficilement pour la raison humaine. Cette même raison, celle qui guide nos pas au quotidien nous impose cette vision par “commodité” justement. Cela est bien pratique, l’utile avant le beau, avant le facultatif. Et c’est là que l’artiste va se démarquer. Un artiste sait se détacher des conventions entourant un objet, afin de pouvoir le prendre, de le sublimer et/ou de créer quelque chose de nouveau. Leonard de Vinci s’est inspiré des chauve-souris et des cerfs-volants afin d’établir un prototype de sa machine volante. Il ne s’est pas contenté de voir des objets dans le ciel. Il les a vu avec des yeux d’artistes, et a abandonné toutes coutumes entourant ces objets, afin de pouvoir les regarder.

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