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L'évêque au XVIIème siècle

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Par   •  17 Octobre 2023  •  Cours  •  1 619 Mots (7 Pages)  •  87 Vues

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L’évêque au XVIIème siècle

  1. Le choix des évêques
  1. L’évêque pré-tridentin

C’est l’évêque du concordat de Bologne, il est soumis à l’influence royale. Certains de ces évêques ne sont jamais ordonnés prêtres, ils se contentent de bouffer des bénéfices. C’est le cas par exemple d’Henri de Bourbon Verneuil, fils d’Henri IV et d’Henriette d’Entragues qui devient évêque de Metz à six ans et quitte son épiscopat pour se marier en 1652. De la même manière, le petit fils du Balafré, Henri de Guise, devient archevêque de Reims en 1629 à 15 ans et ne reçoit jamais l’ordination. Au début du XVIIème siècle, les évêques dans cette situation sont relativement nombreux. Il arrive aussi que des grandes familles considèrent un siège épiscopal comme un héritage, ainsi, l’évêché de Paris reste aux mains des Gondi de 1569 à 1654 ; c’est d’ailleurs pour ne pas laisser le siège de Luçon échapper à sa famille que Richelieu l’a occupé alors que son frère aîné devait le recevoir avant de choisir la vie monastique. L’évêque qui n’est pas ordonné ne peut pas donner sa bénédiction, il ne peut pas donner une confirmation mais a tous les pouvoirs judiciaires de l’évêque ordonné. Pendant le siège de la Rochelle, les évêques, à la demande de Richelieu, prennent la tête de troupes diocésaines. Deux cardinaux sont aussi évêques et amiraux : La Valette et Sourdis. Ça fait un peu chier le pape. Richelieu dit ouais mec mais relax quoi, les gars ils sont doués pour la guerre, autant en profiter.

  1. Les nominations épiscopales au XVIIème siècle

Les nominations sont alors plus réfléchies, toujours selon le concordat de Bologne mais teinté d’esprit tridentin désormais.

  1. Henri IV

Le grand aumônier de France Davy du Perron fait une sorte de séminaire dans la chapelle royale, il est entouré de Coton et de Bérulle ainsi que de François de Sales, religieux exemplaires. Henri IV est également secondé dans ses choix par Marie de Médicis. Il accepte la refonte des effectifs épiscopaux voulue par le clergé.

  1. Louis XIII

Il suit d’abord les conseils de Bérulle puis de Condren avant de former un conseil de conscience à la demande des états généraux de 1614. Anne d’Autriche, pendant sa régence, se fait aider de saint Vincent de Paul puis de Mazarin.

  1. Mazarin

Il est l’un des derniers cardinaux non prêtres. Progressivement, l’italien éclipse saint Vincent de Paul et recommence à nommer les évêques selon ses intérêts politiques. Tout le monde est vénère, mais malgré tout, Mazarin, qui gère le truc seul de 1653 à 1661, respecte quelques principes instaurés par saint Vincent. Les évêques nommés ont au moins un an de prêtrise derrière eux, les abbés ont au moins 18 ans, les prieurs et chanoines au moins 16.

  1. Louis XIV

Il nomme plutôt bien pour des raisons de conscience mais aussi politique, profitant de l’amélioration des séminaires. La naissance compte désormais peu, on compte quelques prélats roturiers ou sortis de la domesticité du roi (Anselin par exemple, évêque de Tulle). Les évêques de Dax et Agen sont souvent de petite naissance : l’évêque le Boux est fils de batelier.  

  1. Les limites de la réforme

L’esprit tridentin ne peu pas renverser de vieilles habitudes. Le père de Lachaise et le Tellier tiennent la feuille des bénéfices, Fénelon chie sur Lachaise dans une lettre à Louis XIV : « vous avez fait d’un religieux un monstre d’état ». Les familles fortes sont toujours là, celle de Colbert par exemple. La réforme épiscopale n’est pas sans résultat mais elle ne peut pas niquer les règles inhérentes à l’ancien régime.

  1. L’évêque dans son diocèse
  1. Style de vie

Quelque soit son revenu, l’évêque doit mener grand train de vie, mener une existence au dessus de ses moyens en raison de son devoir de représentation. Ça ne l’empêche pas d’avoir une vie privée simple et dépouillée. L’évêque doit pouvoir accueillir tout le monde, ouvrir sa table, il n’est pas rare dans les demeures épiscopales d’installer une chambre du roi ou une chambre des princes. L’ascétique Fénelon reçoit ses invités en grande pompe, donne de fastueux banquets pour ses hôtes de marque.

Le déplacement de l’évêque se fait toujours en cortège imposant, l’homme habite un palais. Un grand mouvement de reconstruction des demeures épiscopales dans un style classique caractérise cette époque. De nombreux évêques ont également une demeure champêtre. Quelques évêques, proches des jansénistes, font exception à la règle. C’est le cas de Nicolas Choart de Buzenval, à Beauvais ou de Nicolas Pavillon à Alet qui vit véritablement comme un moine, dans une petite cellule de merde. L’évêque ne doit pas avoir de chien et n’est jamais armé, en théorie.

  1. L’emploi du temps
  1. Hors du diocèse

Le concile de Trente impose une visite annuelle de l’évêque à Rome. L’obligation n’est d’ailleurs pas étendue aux évêques français, gallicanisme oblige. Quelques uns font tout de même le voyage.  Sinon, c’est chaud, dès que les mecs vont à Rome, ils sont plus là pour s’occuper de chez eux, et le voyage est long, coûteux. Lorsque l’évêque doit voyager, il se rend en priorité à Paris pour les assemblées du clergé : on y papote, on y fait sa cour, un évêque va à Paris environ deux fois par an, rencontrer d’autres évêques, des rois et des ministres. On considère que les évêques allaient tous les 15 ans à Rome.

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