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Bismarck et la création de l'Empire allemand

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Par   •  18 Décembre 2023  •  Dissertation  •  2 076 Mots (9 Pages)  •  72 Vues

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Bismarck et la création de l’Empire allemand : « par le fer et par le sang »

Otto Von Bismarck est un homme d'État diplomate prussien. Issu de la petite noblesse, il se présente comme un conservateur pragmatique qui en 1862 fut nommé ministre président par le roi Guillaume Ier. Cette nomination au poste de chancelier de la Prusse le charge en réalité de résoudre le conflit constitutionnel prussien qui oppose le Kaiser aux Libéraux du Parlement, et en particulier le conflit du statut de l’armée. Toutefois, Bismarck souhaite parvenir à une unité allemande sous une domination prussienne. Ainsi, il est partisan de la « Klein Deutsch », c’est-à-dire, de l’Allemagne germanique, qui s’oppose à la Grande Allemagne, celle que souhaite l’Autriche. Ces deux visions s'imposent aux Libéraux qui composent l’Assemblée de Francfort créée à la suite de la révolution 1848 dans la Confédération germanique. Ainsi, c’est par une politique de guerres, qu’il résume par sa formule « par le fer et par le sang », que Bismarck va tenter de créer l’unité nationale allemande. Au départ en s’attaquant au Danemark, puis à l’Autriche qui représente une menace trop importante pour son projet, et enfin à la France. Il s’agit de s’unir contre des ennemis communs. Le 18 janvier 1871, le Second Empire est proclamé à Versailles dans la Galerie des Glaces, après la défaite française.

Dans quelle mesure, Bismarck est-il l’artisan de l’Empire allemand, entre guerres et compromis fédéral ?

Il s’agira d’aborder dans un premier temps les guerres prussiennes comme vectrices de l’unité allemande, qui s’est faite « par le fer et par le sang ». Puis, nous nous attarderons sur la finalité de ces divers conflits qui s'achèvent sur la création du Deuxième Reich, fruit d’un compromis fédéral.

I- Bismarck, la solution par les conflits qui sont vecteurs de l’unité allemande

La volonté de guerre contre le Danemark, la première étape de l’unification

En tant que bon héritier de la vieille aristocratie prussienne et en tant que conservateur souhaitant contrer tout parlementarisme, Otto Von Bismarck va mener une politique de gouvernance féroce. Le pays sera tenu d’une main de fer, en occultant les supposés droits des « landtags ». Il oppose ainsi la raison d’Etat aux diverses manœuvres politiciennes des parlementaires eux-mêmes. D’ailleurs il n’hésite pas à user de leurs divisions pour mieux imposer sa gouvernance. Aussi, il est persuadé que c’est d’abord « par le fer et le sang » que pourra émerger l’unité de l’Allemagne. Usant d’une réforme de l’armée à des fins militaristes, son objectif premier est d’unifier l’Allemagne autour de la Prusse. Conscient de la nécessité d’une stabilisation intérieure, il concentre son engagement prussien autour de sa politique étrangère. Profitant de la volonté danoise de se doter d’une nouvelle constitution, et d’intégrer à son royaume les duchés du Schleswig et du Holstein, Bismarck va parvenir à convaincre l’Autriche d’intervenir à ses côtés pour freiner cette annexion. Ainsi, les deux puissances jointes vont déclarer la guerre au Danemark. C’est sous le commandement de Frédéric von Wrangel qu’en février 1864 les troupes prussiennes franchissent l’Eider. Après de lourds bombardements, la construction de tranchées et des victoires prussiennes et autrichiennes majeures, le Danemark perd. Malgré de nombreux pourparlers de la part des différents belligérants, le traité de Vienne est signé le 30 octobre 1864 par le Danemark, la Prusse et l'Autriche et marque la fin du conflit. Le Danemark renonce à ses droits sur les duchés qui sont partagés entre la Prusse et l’Autriche par la Convention de Gastein en août 1865. Cette convention relève en réalité d’une tactique de la part de Bismarck, qui y voit davantage un moyen de régler la question allemande, au profit continuel de la Prusse. Il s’assure par ailleurs une certaine neutralité de la part de la France et n’hésite pas à conclure une alliance avec le royaume d’italie afin d’assurer l’impossibilité pour l’Autriche de trouver un quelconque allié.

La Guerre des Sept Semaines, une offensive contre une alliée trop encombrante

Bismarck propose à la Diète de Francfort un projet de réforme de la confédération qui prévoit des élections libres et démocratiques avec le dessin d’en exclure l’Autriche. Cela lui permet également de rallier à sa cause les libéraux. L’Autriche refuse et convoque la Diète afin qu'elle tranche la question des deux duchés, mais celle-ci considérant que cela relève d’une violation de la Convention de Gastein, Bismarck finit par occuper le Holstein et quitte la Confédération germanique. Dans un souci de rivalité et de volonté de maintenir une forme de monopole, la Guerre austro-prussienne de 1866 autrement nommée la Guerre des Sept Semaines éclate. Ayant pour objectif d’affaiblir l’influence autrichienne par divers moyens au profit d’une souveraineté prussienne assurée, Bismarck, architecte d’une politique extérieure féroce, prétexta l’enjeu de la succession du duché d'Augustenbourg. La guerre éclata ainsi en juin 1866 et dura environ sept semaines. La Prusse, grâce à une organisation militaire efficace et à l’utilisation de nouvelles stratégies tactiques, remporta rapidement cette guerre. D’une campagne militaire brève, s'ensuit le 3 juillet 1866 la défaite de l’armée autrichienne par les troupes du général von Moltke à Sadowa. Les conséquences politiques sont en réalité désastreuses pour l’Autriche. Elle se conclut par le traité de Prague en août 1866. L’Autriche fut ainsi forcée à céder certains territoires, et est exclue de l’Allemagne qui en en 1867 se réorganise au sein de la Confédération du Nord, regroupant les États occupant le nord du Main. Cela permit à la Prusse de devenir le principal acteur dans la formation de l’Allemagne unifiée, qui scella la paix avec les États allemands du sud, sans en annexer aucun, tandis que d’autres États du nord comme le Hanovre, sont intégrés au territoire de la Prusse. Avec la paix de Prague, les liens millénaires qui unissaient d’antan l’Autriche et les autres États allemands sont rompus. Cependant cela attribua aux États allemands une confiance sans faille envers la Prusse. Aucun État Allemand ne peut disputer son propre rôle. Le premier pas vers l’unification de l’Allemagne est alors franchi. Malgré les résistances diverses entre catholiques et protestants,

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