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Les inégalités de trajectoires

Cours : Les inégalités de trajectoires. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  31 Janvier 2021  •  Cours  •  2 216 Mots (9 Pages)  •  515 Vues

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Au XIXe siècle, l’objectif du gouvernement est d’abord de rendre l’école gratuite et obligatoire. Progressivement l’école s’ouvre à toutes les catégories sociales dans un objectif méritocratique (c’est lorsque la hiérarchie sociale est fondée sur le mérite). Mais plus récemment, le nouvel objectif de l’école est d’offrir une égalité des chances avec une massification au sein des établissements (d’abord au lycée puis dans le supérieur). C’est un processus qui conduit à augmenter le nombre d’enfants à poursuivre des études mais aussi le nombre moyen d’années d’études. Cette massification conduit à rendre les classes plus hétérogènes et ainsi favorisant les inégalités de trajectoires scolaires. Les inégalités de trajectoires scolaires sont le parcours qu’un enfant emprunte au cours de son cursus scolaire. Durant cette période de multiples choix lui sont offerts. Poursuivre son chemin dans des études longues ou bien faire des études plus courtes. Ce parcours scolaire composé de choix est empli d’inégalités, nous pouvons donc nous demander comment expliquer ces inégalités de trajectoires scolaire. Pour répondre à cela nous étudierons le rôle de la socialisation dans ces inégalités puis dans un second temps nous étudierons le rôle des familles et pour finir nous verrons que l’école elle-même joue un rôle dans les inégalités de trajectoires scolaires.

D’une part, la socialisation joue un rôle important dans les inégalités de trajectoires scolaires. La socialisation est le processus d’intériorisation des normes et des valeurs d’une société par un individu. Premièrement la socialisation différenciée en fonction du genre a un impact important sur celles-ci. En effet dès la socialisation primaire (c’est-à-dire de la naissance à la fin de l’adolescence) une différence entre les filles et les garçons peut-être observés. Dans l’enfance les filles et les garçons intériorisent des normes et valeurs différentes. Nous pouvons prendre l’exemple que dès les premiers mois de vies, garçons et filles sont socialisés de manière différente, ils reçoivent un conditionnement. Les parents souhaitent connaître à l’avance le sexe de leur enfant afin de mieux préparer son arrivée. Le choix du prénom, la couleur de la chambre, des vêtements ou encore des jouets choisis. Toute cette éducation différenciée aura son importance dans les trajectoires scolaires puisque ce conditionnement mènera à des choix scolaires différents. Par exemple, le conditionnement des garçons à devoir assumer un foyer, ramener un salaire chaque mois leur fait prendre des décisions d’études plus courtes par exemple (afin d’avoir un salaire, une sécurité plus tôt). Les filles, elles, sont conditionnées à devoir s’occuper de leurs enfants et donc d’avoir un travail moins prenant. Filles et garçons font un apprentissage d'un rôle social dès les premiers mois de leur vie notamment par imprégnation ou imitation de leurs parents. Nous pouvons donc dire que la socialisation différenciée crée des inégalités au sein des trajectoire scolaires. De plus, s’ajoute à la socialisation différenciée selon le genre une socialisation selon le milieu social. En effet le milieu social engendre une socialisation différente. Celle-ci engendrant des inégalités de trajectoire culture légitime, elle désigne le type de savoir et de connaissances qui apparaît légitime aux yeux de tous les individus de cette société. Mais la culture légitime aux yeux d’un milieu favorisé ne sera pas forcément légitime aux yeux d’individus d’un milieu défavorisés et la culture légitime attendue par l’école sera par conséquent plus proche de certains milieux sociaux. La culture légitime au sein de l’école est celle-ci jugée nécessaire par l’école pour transmettre la culture commune, favoriser l’égalité des chances (tous les élèves ont le même programme). Le programme est identique mais pas le capital culturel au sein de sa famille. Pour B. Lahire, les configurations familiales vont donner des usages de la culture écrite et un rapport à l’autorité et l’autonomie différente. Il y a donc une inégalité de capital culturel à la base qui peut expliquer pourquoi certains ont plus de chances de réussir que d’autres. Prenons l’exemple de la fréquentation des lieux culturels de 2008 selon le milieu social. Le nombre de livres lus par les cadres et les professions intermédiaires supérieurs s’élève à 30% tandis que pour les ouvriers il s’élève à 8%. L’exemple des concerts classiques nous le montre aussi, alors que 25% des cadres et professions intermédiaires supérieurs ont assisté à des concerts classiques durant l’année 2008 seulement 1% des ouvriers y ont assisté. Grâce à ces deux exemples nous pouvons affirmer que selon le milieu social l’importance de la culture dans la vie des individus prend une place plus ou moins importante (vacances à la plage ou vacances à fréquenter des musées par exemple). Ce qui nous ramène à la question du rôle de la culture sur les socialisations différenciées selon le milieu social et donc sur les inégalités de trajectoires scolaires. En effet le capital culturel, autrement dit l’ensemble des ressources culturelles dont dispose un individu à un impact sur les inégalités scolaires. Un enfant ayant un capital culture peut jouer un rôle sur la scolarité puisqu'elle lui permet d’avoir plus de connaissances qu’un enfant dont le capital culturel n’a pas été développé par manque d’intérêt, de moyens financiers ou de connaissances de la famille. L’enfant pourrait se sentir moins légitime à l’école, être en souffrance contrairement à un enfant d’un milieu favorisé qui aura une proximité culturelle lui permettant de se sentir plus légitime à l’école donc d’avoir plus de chances de réussir. Ceux qui n’ont pas dans leur culture familiale accès à cette culture légitime sont donc en plus grand décalage avec les attentes de l’école et auront plus de chances d’échouer ou de s’arrêter plus tôt.

D’autre part, la socialisation différenciée n’est pas le seul facteur d’inégalités, la famille joue un rôle important dans ces inégalités de trajectoires scolaire. Premièrement les familles ont tendance à faire un calcul coût-avantages de la poursuite d’étude. Selon Boudon, le calcul coût-avantages fait par les familles est une des raisons qui explique les inégalités de trajectoires. A chaque palier d’orientation, la famille ferait ce calcul. Le coût de la poursuite d’étude apparaît élevé pour les milieux populaires et les bénéfices en sont sous-estimés. Par exemple, le pourcentage des vœux d’orientation vers une seconde générale et technologique d’un enfant dont le parent

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