LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Histoire, correction.

Dissertation : Histoire, correction.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Novembre 2016  •  Dissertation  •  1 466 Mots (6 Pages)  •  827 Vues

Page 1 sur 6

NOM :                                                                                                     NOTE :

PRENOM :

CLASSE :

DM D’HISTOIRE

Parmi tous les contextes historiques, la Seconde Guerre Mondiale reste l’une des périodes la plus éprouvantes pour la France, ils font face à la défaite de 1940, à l’occupation allemande, au régime de Vichy, mais aussi à la collaboration avec l’Allemagne et la participation à la politique génocidaire des nazis. Les français ayant combattus pour des valeurs de liberté et de démocratie, ont finis par construire des mémoires différentes de cette période selon la manière dont ils avaient vécus et selon l’attitude qu’ils avaient adoptés en circonstance. Quels rôles ont joué les historiens dans la reconstitution des mémoires de la Résistance et de la collaboration en France depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale ? Après avoir abordé la mémoire résistancialiste, nous analyserons le travail des historiens lors de cette période complexe, pour terminer avec leurs rôles face à l’émergence de mémoires plurielles.

Au lendemain de la guerre, la priorité est à l’unité nationale et à la reconstruction du pays, l’heure est donc à la réconciliation. En dépit, des vifs débats qu’elles provoquent, des lois d’amnistie sont votées par le Parlement, annulant les inculpations concernant les délits mineurs et l’ensemble des crimes, excepté les plus graves. Toutes ces démarches consistaient à refermer la période sombre de Vichy. Les enjeux politiques expliquent que dès la fin de la guerre, deux mémoires principales s’imposent dans l’espace public : gaullienne et communiste. Ainsi, de 1945 à 1970, on souhaite mettre en avant la Résistance dans le souvenir de cette guerre. C’est ce que l’historien Henry Rousso appelle le résistancialisme. La présence du général de Gaulle au pouvoir durant cette période impose la mémoire gaullienne comme mémoire d’Etat officielle, la France est donc présentée comme ayant été unanimement résistante. L’héroïsme et l’efficacité de la Résistance sont mis en avant au détriment de l’action des Alliés, la Résistance est célébrée par-delà ses divisions. Cette mémoire occulte ainsi le rôle du régime de Vichy et la collaboration.               Elle s’incarne dans des lieux comme le Mémorial de la France combattante inauguré le 18 juin 1960 au mont Valérien. Les commémorations se développent, des actions pédagogiques à destination de la jeunesse sont menées pour enraciner cette mémoire et exalter l’œuvre des résistants. En 1964, les cendres de Jean Moulin sont transférées au Panthéon, marquant l’apogée du résistancialisme gaullien. Cependant, les communistes entendent bien ne pas laisser le monopole du souvenir de la Résistance aux gaullistes. Parallèlement aux manifestations officielles auxquelles participent le Parti communiste ou encore le « parti des 75 000 fusillés » (nombres exagérés de martyrs), ils organisent aussi de nombreuses commémorations. Leur mémoire s’incarne dans des figures héroïques, comme celles de Guy Môquet, symbole des sacrifices du parti dans sa lutte contre l’oppression nazie et le régime de Vichy. On assiste  donc au résistancialisme communiste. Face à ces mémoires résistancialistes, les vaincus de la guerre sont oubliés par une mémoire qui ne valorise que les héros de la France libre et de la Résistance, on peut citer les prisonniers de guerre, les travailleurs du STO, les « Malgré-nous » alsaciens et lorrains. Ils sont perçus comme des victimes gênantes, ils nourrissent la mauvaise conscience collective d’où le silence et le refoulement. Ainsi, la spécificité de la Shoah n’est pas reconnu d’autant que les victimes peinent à exprimer leurs souffrances, jusqu’en 1955, quand Alain Resnais réalise son film Nuit et Brouillard (rôle des autorités françaises censuré).

Les années 1970 sont un tournant majeur dans l’étude des historiens de la Seconde Guerre Mondiale. On assiste à la mort du général de Gaulle en 1970, au déclin du Parti communiste et à l’arrivée à l’âge adulte de la génération née après la guerre. Ces évènements permettent le réexamen critique du comportement des Français et de l’Etat pendant l’Occupation. Ainsi, l’idée que la Shoah est un évènement spécifique dont ont été victime les juifs, s’affirme. Les historiens commencent à travailler pour établir des chiffres et reconnaitre des responsabilités : les déportés organisent leurs mémoires et les historiens collectent les témoignages. Cela montre que la mémoire et la justice peuvent être connectés et que le témoignage est fondamental pour le travail des mémoires. En 1961, un des responsables de la Shoah, Adolf Eichmann est arrêté et jugé en Israël. L’horreur de la Shoah est alors porté à la connaissance du grand public grâce à des films comme Chagrin et la Pitié de Marcel Ophuls en 1971, Shoah de Claude Lanzman en 1985 constitué de neuf heures de témoignages, etc… Les historiens anglo-saxons accèdent au début des années 70 aux sources historiques qui leur permettent de donner une nouvelle lecture au régime de Vichy. Ainsi, en 1973, l’historien américain Robert Paxton publie La France de Vichy. Il y révèle le rôle de complice actif et volontaire de l’Etat français du maréchal Pétain auprès des nazis dans la déportation de 76 000 juifs de France. Cet ouvrage ouvre la  voie à de nombreux autres travaux historiques sur ces années sombres. Plusieurs procès, très médiatisés, jouent un rôle essentiel dans l’affirmation de la mémoire de la Shoah au cœur de l’espace public. En 1987, Klaus Barbie, l’officier SS tortionnaire de Jean Moulin, est condamné à perpétuité pour crime à l’humanité, ou encore Paul Touvier et Maurice Papon, condamné respectivement en 1994 et 1998 pour complicité des crimes contre l’humanité. Ces différentes personnalités montrent de manière irréfutable le rôle joué par l’Etat français dans la Shoah. Lors de ces procès, des historiens comme Robert Paxton, René Rémond ou François Bédarida sont appelés à la barre en tant que « témoins » pour éclairer le contexte historiques des « années noires ».

...

Télécharger au format  txt (8.9 Kb)   pdf (65.8 Kb)   docx (11.1 Kb)  
Voir 5 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com