La compagnie française des Indes Orientales

La compagnie française des Indes Orientales

Depuis l’arrivée de Vasco de Gama en Inde du Sud, la bourgeoisie et la haute aristocratie européenne adoptent le goût du luxe et la consommation de produits rares, en particulier l’utilisation des épices et des cotonnades. Néanmoins, depuis l’erreur d’estimation de la part de Christophe Colomb, qui, en 1492 pensait avoir atteint les côtes indiennes, on fait alors référence aux Indes Orientales par opposition aux Indes Occidentales qui se situent en Amérique. Ainsi, les Indes Orientales, regroupent le plus grand groupe d’îles situées en Asie du Sud-Est et les Indes. De plus, le mot compagnie signifie ici une association qui est propre à l’Ancien Régime, c’est-à-dire une association de négociants ayant obtenu du pouvoir d’Etat le monopole des relations commerciales entre la métropole et une région bien déterminée. Au XVIIe siècle, l’essor de la colonisation va amener les européens à établir des colonies commerciales, ainsi, ils vont être présent sur ces côtes. En effet, cette terre attire en raison de la richesse que dispose son arrière-pays qui se résume notamment en riz, coton, et aux diverses épices dont elle dispose. Néanmoins, il était tout particulièrement difficile d’accéder à la côte orientale à cause des vents violents qui constituaient un danger de navigation. Cependant, les européens vont tout de même se lancer dans la création de compagnie. Néanmoins, la création des compagnies des Indes Orientales s’explique principalement par des problèmes d’investissements, ce qui signifie que des mécanismes ont été mis en place pour réunir des fonds. De plus, ce phénomène, s’est principalement développé dans les Etats de l’Europe du Nord-Ouest qui disposent de capitaux importants. On distingue trois grandes compagnies nationales : celle des Pays-Bas qui a été fondé en 1602 ; celle de l’Angleterre établie en 1600 ; ainsi que celle de la France crée en 1664. Cependant, nous allons étudier les compagnies françaises qui ont été actives de 1664 à 1769 en Indes Orientales. De ce fait, nous allons nous demander, en quoi la compagnie française des Indes Orientales reflète-t-elle la faiblesse d’une politique externe française ainsi que de son commerce des îles aux épices dans une période de luttes commerciales entre les pays européens aux XVII et XVIIIe siècles ? Afin de répondre à ce problème posé, nous traiterons une compagnie qui peine à s’octroyer une place au milieu des grandes puissances européennes, avant de voir l’édification de cet organisme commercial, pour finir avec une compagnie confrontée à des difficultés limitant son activité commerciale.

Les navigateurs français semblent avoir été les premiers en Europe Occidentale à suivre la route tracée par les Portugais au-delà du cap de Bonne-Espérance. En effet, au XVI e siècle, quelques expéditions ont été lancé pour l’apprentissage de la navigation dans l’Océan Indien. Néanmoins, ces expéditions n’eurent pas de suite comme en témoigne les déclarations royales, qui poussent à encourager le commerce maritime, en 1537, 1542, et 1578. De plus, en 1603, Henri IV, va exploiter le récit de navigation de François Martin, qui faisait parti d’une expédition avec les Pays-Bas où ils tentèrent de parcourir la route d’Asie. Ainsi, le roi de France, va encourager la création d’une compagnie française des Indes Orientales qui naît officiellement le 1er juin 1604. Néanmoins, cette compagnie ne parvient pas à faire partir un seul navire à cause des Hollandais qui emploient tous les moyens afin de ne pas laisser se développer une concurrence dans le commerce des épices. De plus, la France va connaître certaines difficultés qui vont la freiner dans son développement commercial par une certaine instabilité politique qui est entretenue par les révoltes des princes et des protestants, mais également par les disettes céréalières (1617, 1621-1622) et par une grande épidémie de peste entre 1600 et 1616. De plus, au cours de la première moitié du XVIIe siècle, trois expéditions françaises se sont heurtées aux Hollandais, en effet, les français sont victimes de leur puissance qui est déjà bien établie. Cependant, à partir de 1664, Colbert, un des principaux ministres de Louis XIV, s’attacha à faire face à ces difficultés, pour créer, une Compagnie des Indes.

Après plusieurs vaines tentatives françaises dans l’île aux épices, la deuxième moitié du XVII e siècle va s’avérer nettement plus prospère, notamment grâce à l’intervention de Colbert. En effet, la création de la compagnie française des Indes Orientales en août 1664, a été le fruit de l’initiative ministérielle de Colbert. Les objectifs s’appuyés sur deux points principaux. Tout d’abord, ce fut un objectif commercial qui visait à faire concurrence aux Anglais et aux Hollandais qui avaient déjà établis leurs installations en Asie. Puis, ce fut également un objectif politique qui visait le développement d’une marine nationale tout en affirmant la présence française sur les mers. En effet, cela s’explique par le fait que les français étaient tributaires des Hollandais en ce qui concernait l’approvisionnement en produits asiatiques. Ainsi ces derniers en profité en augmentant considérablement les prix des produits asiatiques importés en France. De plus, afin de créer cette compagnie Colbert a voulu associer la France entière en demandant leur souscription à toutes les villes marchandes et particulièrement aux grands ports de l’Atlantique comme Rouen, ou encore le Havre. Néanmoins, ce développement va rencontrer des limites. En effet, le capital prévu ne peut être réuni en raison du peu d’enthousiasme des négociants, ainsi, le ministre ne réuni que 8,8 millions de livres sur les 15 prévus dont cinq versés par Louis XIV, et une grande partie du reste par la famille royale, des ministres, et quelques financiers. Ainsi, l’initiative de Colbert de créer une compagnie française des Indes Orientales va rencontrer des problèmes économiques peu après sa création, ce qui va refléter par la suite des succès très limité notamment jusqu’en 1719.

Les opérations commerciales dans la péninsule indienne, qui permettent de rentabiliser le capital investi sont menées tardivement, à partir de 1670, et elles se réalisent dans des conditions difficiles notamment avec la montée de l’hostilité entre les Pays-Bas et la France. En effet, le bon développement de la compagnie fut entravé par la guerre de Hollande (1672-1678) au cours de laquelle les navires français furent battus par ceux de la compagnie hollandaise. Néanmoins, nous pouvons constater que la

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