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La Compagnie Des Indes Orientales

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Par   •  1 Avril 2014  •  7 044 Mots (29 Pages)  •  1 047 Vues

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Charlotte François LEBRUN, Se soigner autrefois : Médecins, Saints, Sorciers

Dalla Rosa

Lebrun délivre une approche globale de l'attitude des français face à la maladie aux XVII et XVIIIème siècles. Il lie cette attitude à l'ensemble des éléments qui constituent une civilisation. C'est-à-dire à tous les éléments pouvant apporter une quelconque réponse aux mystères de la maladie en allant de l’Église jusqu'à à la science tout en passant par l'empirisme pour trouver des réponses. Son but ultime est, comme il le dit si bien dans son livre de relancer la recherche de tous sur la notion de maladie durant ces deux siècles.

Tout d'abord l'auteur utilise de nombreux ouvrages desquels il tire des citations servant d'exemples pour ces idées. Il montre au lecteur comment l'Homme réagit et surtout perçoit la maladie pendant ces deux siècles. Donc dans un premier temps «  la maladie est voulue par Dieu », les Hommes se tournent vers l’Église, qui semble la seule capable d'apporter une réponse. Dès lors pour elle il s'agirait d'un châtiment divin envoyé pour l'Homme par la simple volonté de Dieu. Par ailleurs la maladie serait une épreuve pour purifier l'âme. Elle est crée par Dieu pour guérir l'âme, c'est « un véritable remède », même si pour cela il faut que le corps souffre et la subisse. Pour justifier cette idée d'une présence divine dans la maladie. C'est pour cela que l'auteur prend l'exemple de «  Saint-Job » dans son livre, celui qui aurait reconnu la volonté de Dieu derrière sa douleur ou encore «  sut reconnaître la main de Dieu derrière les maux dont il était frappé ». Alors que au XVII et XVIII on n'ignore totalement l'origine de la maladie, on tente de trouver une réponse dans l’Église. «  la maladie est toujours un don de Dieu ». Toutefois chaque malade doit se battre pour rester en vie et vaincre cette maladie, «  peuvent et doivent chercher leur guérison ». Lebrun préconise «  les remèdes naturels » en excluant «  les moyens surnaturels ». Il fait donc dans cette partie la distinction entre «  une médecine agissante » et «  une médecine expectante ». En effet la médecine étant trop souvent insuffisante , parfois le recours «  à des pouvoirs thaumaturgiques », en outre des miracles ou encore de la magie, semble tout à fait légitime.

Pour palier aux manques de médecins et de chirurgiens plusieurs facultés sont alors mise en place, ou pour certaines continuent leur travail en enseignant aux plus riches et aux plus doués « l'art de guérir ». Au XVIIème « il faut ranimer l'enseignement là où il était devenu intermittent ou inexistant ». Il y a une distinction entre les médecins qui sortent de l'université avec un diplôme et les chirurgiens qui sont beaucoup moins considérés que les médecins. Il y aura toujours durant ces deux siècles une distinction entre ceux qui vont soigner la ville, et ceux qui soignent le reste de la population. Les médecins des villes sont qualifiés, ils ont suivis tout un cursus théorique et quelques fois pratique, alors que les chirurgiens apprennent «  sur le tas « , «  en regardant et en aidant ». outre les médecins et les chirurgiens, des problèmes émergent aussi dans un autre secteur, celui de l’obstétrique puisque les sages-femmes manquent grandement durant ces deux siècles. Personne n'est là pour pouvoir aider à la grossesse, on s'en remet le plus souvent à « la matrone ». Toutefois des changements auront lieu lors du XIXème siècle, pour le moment tout «  l'enseignement de l'art de guérir » a besoin d'être renforcé profondément et durablement, ou encore comme on peut le lire il a besoin d'être «  profondément réformé ».

Dès lors suite à cette formation de médecins dans l'ensemble du pays, qui semble être toutefois assez controversé l'auteur nous montre par la suite comment les médecins s'y prennent pour guérir les malades. L'art de guérir passe donc d'abord par l'élaboration d'un diagnostic. Le diagnostic précède donc les soins , «  le diagnostic précède l thérapeutique ». Dès lors pour connaître les soins à promulguer à un malade ( à noter que l'auteur n'emploie le mot de patient qu'une seule fois dans le livre ), il faut l'interroger sur ses symptômes. L'auteur nous parle même des fois de médecine par correspondance. Le médecin ne se déplace plus, il suffit simplement de lui communiquer les symptômes du malade pour établir les soins nécessaires. Ainsi au cours de ces deux siècles, l'auteur énumère l'ensemble des soins possibles qu'un malade est susceptible de recevoir, il y a la diète, la saignée qui est «  le remède principal des médecins », mais aussi la purgation, l'utilisation de plantes ( c'est là où les apothicaires jouent un rôle , considérés un peu comme les pharmaciens d'aujourd'hui ), pour finalement évoquer les bien-faits de la cure thermale. Et pour finir l'auteur vient tout de même poser le grand problème de l'époque, quand est-il des hôpitaux ? En effet il y a une «  insuffisance globale du nombres d’hôpitaux ». Toutefois l'auteur ne donnera aucune réponse satisfaisante puisque même les institutions hospitalières ne savent quoi faire pour palier à cette insuffisance.

S'oppose à cette médecine officielle, ou «  médecine ordinaire de guérir », la médecine parallèle, qui serait « l'exercice illégal de la médecine ». Une médecine qui s'échinerait à pallier l'absence de médecin ou de chirurgien dans certaines zones géographiques. Ces charlatans, comme on les surnommait au XVIIème semble nettement plus accessible que les médecins ( peu d'honoraires ). Il semblerait donc qu'il soit «  l'ultime recours vers lequel se tourne le malade ou sa famille après que la faculté ait prouvé son inefficacité ». Lebrun appuie ceci par l'exemple frappant du roi, Louis XIV qui avait fait appel à l'un de ses guérisseurs lors de sa dernière maladie. Ces charlatans sont tous différents, on compte les sorciers, les conjureurs, les saints guérisseurs aussi. Ces saint guérisseurs auraient un pouvoir beaucoup plus grand ils seraient «  de véritables puissances surnaturelles capable d’intervenir directement dans la vie des Hommes ». Lebrun évoque donc par la suite les pèlerinages thérapeutiques, qui permettraient ainsi de prendre contact avec le saint alors désigné au préalable.

Pour continuer dans sa lancé, Lebrun décide

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