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Jusqu'où Peut-on Servir L'État ? L'administration Française Et Vichy : Du Devoir D'obéissance Au Devoir De résistance

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Par   •  23 Novembre 2013  •  821 Mots (4 Pages)  •  1 035 Vues

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Jusqu’où peut-on servir l’État ? L’administration française et Vichy :

du devoir d’obéissance

au devoir de résistance

« Vichy fut toujours et demeure nul et non avenu » . Un demi-siècle plus tard, les différentes recherches historiques , les procès de R. Bousquet, M. Papon ou la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la Solution finale par J. Chirac ne permettent pourtant plus de considérer Vichy comme une parenthèse de l’histoire française et d’occulter la responsabilité de l’administration et de son obéissance.

Pourtant, loin d’être toujours au service de l’État, l’administration s’est parfois opposée à celui-ci. Louis XV doit par exemple affronter la révolte des Parlements de Justice en 1776, ce qui explique l’hostilité de nombreux juristes français à un « gouvernement des juges » et à toute tentative d’indépendance de l’administration. Face à ces idées, cette dernière ne peut être que « commise » et à partir de 1789, l’administration se soumet au pouvoir politique.

Ainsi avec, « l’étrange défaite » de 1940, et le vote des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, l’administration française décide de servir un régime bien éloigné de l’État de droit en se contentant d’obéir aux ordres et à la hiérarchie, ouvrant ainsi la voie à une profonde remise en cause du devoir d’obéissance du fonctionnaire.

Le tournant de Vichy : servir l’État jusqu’à l’horreur

Dès ses débuts, le régime de Vichy exige des fonctionnaires une confiance totale et aveugle pour leur assigner une mission d’encadrement de la société et de relais des objectifs de la Révolution nationale. La plus grande part de l’administration se retrouve dès lors engagée dans la collaboration avec les nazis.

Si une certaine partie des fonctionnaires ayant servi le régime de Vichy ont été nommés précisément pour leur soutien, en remplacement d’anciens fonctionnaires limogés pour leur manque de fidélité, la majorité d’entre eux avait déjà servi sous la IIIe République. Ceux-ci se sont donc montrés complices de la politique répressive de cet État autoritaire, n’ayant pas su, ou voulu, dépasser l’obligation d’obéissance formelle qui était la leur et réfléchir à la portée de leurs actes ( ). Cette obéissance absolue ne caractérise pas seulement les hauts fonctionnaires, mais aussi la très grande majorité des policiers et des magistrats .

Cependant, la résistance de certains hauts fonctionnaires (Jean Moulin, préfet de l’Eure et Loir en étant l’illustration la plus significative) montre que dépasser l’obligation d’obéissance formelle était possible. Ainsi, les fonctionnaires ayant choisi de résister privent de toutes justifications ceux qui ont accepté de collaborer en faisant valoir qu’il leur était impossible de faire autrement : « Il est parfois, dans l’histoire d’un peuple, un moment où, pour sauver ce qui donne son vrai sens à la Nation, on ne peut pas ne pas désobéir à l’État » .

Administration et devoir de résistance

Si, après la Seconde Guerre

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