Vous monterez en quoi la chartre de l'atlantique représente un tournant majeur dans la politique extérieure des États-Unis

Sujet :Vous montrez en quoi ce texte représente un tournant majeur dans la politique extérieure des États-Unis.

En 1941, les puissances de l'Axe (l'Allemagne et ses alliés, notamment l'Italie et le Japon) connaissent leur apogée. L'Europe est sous leur domination que ce soient des états satellites, collaborateurs, occupés ou alliés.

Ainsi le 14 août 1941 décident de se réunir le président des États-Unis, Franklin D. Roosevelt, et le premier ministre britannique Winston Churchill dont les deux seules nations occidentales n'ont pas cédé à la folie d'expansion des régimes fascistes (la Russie se joindra à cette Grande Alliance en octobre 1941). Les États-Unis ne sont pas à cette date directement impliqués dans la guerre et l'Angleterre résiste grâce à ses forces maritimes très performantes qui protègent relativement bien cette île.

Ce document est une charte, il est donc officiel et de portée internationale. L'impact est fort du fait que les deux hommes dirigent leur pays en ces temps de guerre : ils sont responsables et influents. W. Churchill, Premier ministre (conservateur) britannique depuis mai 1940, était déterminé à poursuivre le combat et incarnait la résistance britannique contre le nazisme. De la défaite française jusqu’à la rupture du pacte de non-agression germano-soviétique (juin 41), les Britanniques furent seuls contre les forces de l’Axe . Franklin D. Roosevelt était le Président démocrate des Etats-Unis depuis 1933. Bien que l’opinion publique américaine fût encore largement isolationniste, il poussa à l’engagement progressif de son pays dans le combat contre les puissances de l’Axe. Il avait ainsi obtenu que le Congrès adopte la loi prêt-bail en avril 1941 pour venir en aide, matériellement, à la Grande Bretagne puis à l’URSS. Ils ont le monopole des décisions alliées dans tous les domaines visant à sortir le monde de la guerre et à réinstaurer la paix et la sécurité. Il eu donc pour but de formaliser le rapprochement diplomatique entre leurs deux pays en adoptant un certain nombre de principes (huit) destinés à guider leur action commune dans un contexte de généralisation de la guerre mondiale. Ces principes et objectifs fixés touchent toutes les nations sans aucune distinction quelles qu'elles soient.

On peut alors se demander en quoi cette charte représente un tournant majeur dans la politique extérieure des États-Unis

Le 14 août 1941, dans l'Atlantique Nord, Roosevelt et Churchill se mettent d'accord sur un texte dont la portée est considérable. Il ne s'agit de créer une charte dans laquelle les deux démocraties présentent les principes fondamentaux qui doivent guider leurs actions quand le monde est sous le totalitarisme. Ce texte fait allusion aux « quatorze points » de Wilson, ne serait-ce que par son objectif affiché qui est de participer à la construction « d'un avenir meilleur pour le monde ». En ces temps marqués par les crimes de guerre et la violation des droits fondamentaux, il est clair que le défi est important.

Premièrement, les deux dirigeants rappellent que leurs pays respectifs « ne recherchent aucune expansion territoriale ou autre ». Si ce rappel parait légitime pour la Grande Bretagne qui est en guerre contre l'Axe depuis 1939, il peut sembler plus étonnant de la part des États-Unis qui sont toujours officiellement neutres. Cela indique que Roosevelt envisage l'entrée en guerre de son pays. Quoi qu'il en soit, la guerre de conquête est jugée illégitime, ce qui sous entend que seule la guerre défensive peut être soutenue.

Roosevelt et Churchill ont rompu avec ce qui avait coutume de se pratiquer dans les congrès internationaux d'après-guerre au cours desquels les vainqueurs redessinaient les cartes politiques sans tenir compte du principe des nationalités (Cela avait été le cas au traité de Versailles par exemple), avec un autre principe. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes qui est évoqué dans le deuxième article : « Ils ne désirent voir aucun changement territorial qui ne soit pas conforme à volonté librement exprimée des peuples concernés »

Ce droit des peuples à disposer deux mêmes apparaît également dans le troisième article dans lequel il est indique que tous les peuples ont le droit de « choisir la forme de gouvernement sous laquelle ceux-ci veulent vivre ». Cette critique directe de la colonisation est développée quelques lignes plus loin : «ils souhaitent voir établir les droits souverains et le gouvernement indépendant des nations qui en ont été dépouillées par la force ». En d'autres termes, la Charte de l’Atlantique en appelle à la décolonisation, à contrecœur pour la Grande-Bretagne.

Il est à noter que Roosevelt et Churchill entendent évidemment « détruire la tyrannie nazie » et donner « l’assurance que tous les hommes ou qu’ils habitent puissent vivre leur vie à l’abri de la peur et du besoin ». L’exigence démocratique est ici bien visible. « Vivre à l’abri de la peur » cela fait évidemment référence au régime de terreur que les nazis avaient mis en place au cours des années 1930 en Allemagne. Cette guerre est donc une guerre contre la et tyrannie et pour la démocratie

Pour les deux dirigeants, la généralisation du libre échange sera par ailleurs un gage de stabilité pour le monde. Donc, ils estiment, selon le quatrième article de la charte, que « tous les États, grands ou petits, vainqueurs ou vaincus (doivent être assurés d'avoir) accès aux matières premières du monde qui sont nécessaires à leur prospérité économique ». Ils militent par ailleurs pour que « tous les hommes (puissent) traverser les hautes mers et les océans sans entraves.

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