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« L’édit de pacification d’Amboise (1563) »

Commentaire de texte : « L’édit de pacification d’Amboise (1563) ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 780 Mots (8 Pages)  •  957 Vues

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« L’édit de pacification d’Amboise (1563) »

« Où nous vous donnons pouvoir, puissance, autorité, commission, et mandement spécial ». Ce texte est un extrait d’une « lettre de commission » destinée à faire appliquer l’édit de pacification d’Amboise par les commissaires du roi. Il s’agit donc d’un document officiel signé par Charles IX (1560-1574), même si le jeune âge du roi au moment de la publication (12 ans) nous fait supposer que la lettre a été écrite par un fonctionnaire qui est resté anonyme.  Une lettre de commission est une sorte d’autorisation, d’ordre royal ; dans ce cas Charles IX confère à ses commissaires des pouvoirs extraordinaires pour faire appliquer les différents points de l’édit de pacification d’Amboise. L’auteur « officiel » de l’extrait est Charles IX : né le 27 juin 1550, il est le quatrième roi de la famille des Valois.  En 1560 il succède à son frère François II, mais son jeune âge donne le rôle de régente   à sa mère Catherine de Médicis.  Sous son règne la France est confrontée à des tensions grandissantes liées aux guerres de Religion ; pour essayer d’apaiser ces tensions le roi et la régente optent pour une politique de pacification qui échoue et qui n’arrive pas à éviter le sanglant massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572). Charles IX meurt le 30 mai 1574   sans héritiers légitimes. La paix d’Amboise est un traité signé le 19 mars 1563, et son objectif stipulé est l’arrêt de la première guerre de Religion. Le début officiel des guerres est daté au 1ER mars 1562 : ce jour là le chef militaire catholique François de Guise ordonne à ses troupes de massacrer des dizaines de huguenots dans la ville de Wassy. La réaction des protestants ne se fait pas attendre : le 30 mars ils prennent la ville de Tours et des violences éclatent dans tout l’hexagone. Le conflit prend fin avec l’édit d’Amboise ; ce dernier garantit la liberté de conscience aux huguenots, mais il impose le droit de culte uniquement dans les domaines des grands seigneurs et interdit le libre exercice de la religion dans tout Paris. Ces mesures font du protestantisme un culte fortement lié à la haute noblesse. Sans surprise, l’édit suscite de nombreuses critiques de la part des catholiques qui espéraient une intolérance totale de la part du roi envers les protestants, mais les huguenots sont eux aussi insatisfait de leur nouvelle position car ils exigent plus de libertés. Le mécontentement des deux parties oblige le roi à prendre des mesures strictes pour garantir l’application de l’édit : les premiers commissaires apparaissent et 23 d’entre eux sont envoyés dans les 12 provinces du Royaume pour veiller à faire respecter l’autorité de Sa Majesté. Concernant le contenu du texte, on peut remarquer que dans le premier paragraphe (l. 1-7) le roi veut montrer l’origine divine de l’édit d’Amboise (l. 4 « il a plu à Dieu nous conseiller d’une paix et pacification »), qui doit réussir à restaurer l’ordre et la tranquillité dans le royaume. Dans une deuxième partie (l. 8-13) Charles IX affirme avoir reçu des signalements quant au non-respect de la paix, et c’est pour cette raison qu’il doit envoyer des commissaires dotés de pouvoirs extraordinaires pour punir les individus coupables de maintenir les tensions (l. 13-32). Dans une troisième partie (l. 33-57) le roi énonce les actions qui doivent recevoir une punition et celles qui ne doivent pas en recevoir, pour éviter toute difficulté d’interprétation.  Charles IX déclare par la suite (l. 58-64) que les propriétés et les fonctions de chacun doivent être ramenées à leur condition d’avant-guerre. Enfin dans une dernière partie (65-71), il demande de faire respecter les nominations des différents faubourgs dans lesquels les protestants sont libres d’exercer leur culte. Dans quelle mesure les actions pour faire appliquer l’édit d’Amboise ont contribué à la création d’un état plus fort et moderne ? Dans un premier temps je vais parler de la première guerre de Religion et de ses effets sur la France ; je vais ensuite dans un second temps approfondir les tâches des commissaires et expliquer pourquoi leur rôle a renforcé l’autorité royale.

Comme je l’ai écrit avant, la première guerre de Religion est déclenchée le 1ER mars 1562 par le massacre Wassy, mais pour qu’un conflit commence il faut d’abord avoir des puissants chefs militaires s’opposant. François de Guise (1519-1563) est un important homme d’état à la tête d’un lignage prestigieux. Sous le règne de Charles IX il réunit en sa figure un aspect militaire et religieux en s’imposant comme le chef des armées catholiques. De l’autre côté Gaspard de Coligny (1519-1572), un amiral appartenant à la renommée maison de Coligny, et Louis de Condé (1530-1569), fondateur de la maison homonyme, deviennent les principaux représentants de la cause protestante.  Les leaders demandent bien évidement de l’aide aux monarchies européennes pour avoir des forces de plus en plus redoutables :   les protestants, par l’intermédiaire du prince de Condé, sollicitent des hommes et une aide financière à la reine Elizabeth 1ER d’Angleterre, qui accepte à condition de recevoir Le Havre en échange. Les catholiques quant à eux reçoivent d’important financements pour l’armée royale de la part de Philippe II, roi d’Espagne. Après les premières occupations de villes la régente Catherine de Médicis essayer de couper court le conflit, mais le duc de Guise effectue un coup de force lorsque la famille royale se trouve à Fontainebleau et il contraint Charles et Catherine à l’escorter jusqu’à Paris, en les obligeant donc à prendre officiellement parti pour les catholiques. Les modalités d’intervention principales pendant la première guerre de Religion sont l’occupation et le pillage de villages, la seule logique est celle du butin et il y a peu de batailles vraiment marquantes (Dreux, décembre 1562). Après Tours, d’autres villes tombent dans les mains des protestants : Lyon, Poitiers, Rouen, et le conflit se distribue sur trois zones principales : la Normandie, le Languedoc, et le Sud-Est (Bordeaux). Comme il est écrit dans le texte, les actes de violences ne se trouvent pas seulement dans les affrontements entre les armées « officielles », mais aussi dans les « haines et vengeances privées » (l. 49). De plus la première guerre de Religion   porte avec elle de nombreux dégâts matériaux : églises et cathédrales prisent par les protestants sont lourdement endommagées, tandis que les villes qui ont été théâtre majeur du conflit (Orleans, Lyon) gardent de fortes traces des affrontements (l.2-3 « Après les grandes calamités, ruines, désolations et dommages … de la guerre passée »). Là première guerre de Religion a aussi d’autres effets regrettables : un nombre considérable d’individu est chassé de sa fonction, de sa maison, de sa ville, (l. 58-59 « Vous ferez aussi remettre et rétablie chacun en sa maison… dont il aurait été exclu par le fait de la Religion »).

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