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Les avancées libérales et autoritarisme sous la restauration

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Par   •  19 Avril 2022  •  Dissertation  •  2 180 Mots (9 Pages)  •  236 Vues

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DISSERTATION : AVANCEES LIBERALES ET AUTORITARISME SOUS LA RESTAURATION

SUJET : En quoi peut-on dire que les régimes qui se succèdent en France entre 1815 et 1848 oscillent entre avancées libérales et retours à un régime autoritaire ?

Vous présenterez les évolutions libérales au fil des différents régimes monarchiques puis vous analyserez les freins qui s’y expriment.

En 1815, la France sort de 25 années de régimes successifs, et depuis la Révolution française de 1789, de nouveaux principes, de nouvelles libertés et avancées politiques se sont installées. Après la chute de l’empire napoléonien, due notamment à la défaite de Waterloo en 1815 contre la coalition européenne, celle-ci se réuni lors du Congrès de Vienne et en résulte le retour des monarchies en Europe, et en France. C’est dans ce contexte d’instabilité politique et militaire que s’est réimposée la royauté en France, mais, le peuple ayant de nouvelles aspirations, tel que les acquis libéraux de la Révolution française ; il fut décidé d’instaurer une monarchie constitutionnelle, gouvernée par le roi et le peuple désormais « nation », au sein d’institutions encadrées par une Constitution, le tout, concilié avec les héritages révolutionnaires et napoléoniens en faveur du peuple souverain. Nous pourrons alors nous demander : en quoi la Restauration de 1815 à 1848 associe-t-elle paradoxalement à la fois avancées libérales et tentations de retour à un régime d’absolutisme autoritaire ? Après avoir analysé le caractère constitutionnel de la Restauration ainsi que la capacité de ses monarques à faire perdurer les acquis révolutionnaires, nous montrerons que pour autant celle-ci témoigne de leurs tentatives de retour à l’Ancien Régime virant à l’autoritarisme, la menant à sa perte.

A l’image des règnes de Louis XVIII à l’issue du Congrès de Vienne puis Louis Philippe après les Trois Glorieuses, la monarchie sous la Restauration se veut constitutionnelle et respectueuse des héritages révolutionnaires.

D’une part, cette libéralisation est visible à travers le fonctionnement des pouvoirs. Louis XVIII, ancien compte de Provence de la branche des Bourbons, après avoir émigré en tant que noble lors de la fuite de Varenne de son frère le roi Louis XVI en juin 1791 est installé sur le trône par le Congrès de Vienne, grâce à son ministre des Affaires étrangères Talleyrand. Au pouvoir entre 1814 et 1824, celui-ci octroie au peuple le 4 juin de la première année de son règne une Constitution via la Charte, dont les nombreux articles juridiques régissent le fonctionnement des pouvoirs, assurant une monarchie constitutionnelle, à savoir au sein de laquelle le pouvoir du monarque est régulé par des lois, et partagé avec le peuple souverain. La monarchie sous Louis XVIII est constitutionnelle et parlementaire. En effet, le roi dispose du pouvoir exécutif, tandis que la Chambre dite des Pairs et la Chambre des députés disposent du législatif. Le peuple quant à lui Nation souveraine depuis la Révolution de 1789 détient sa part de pouvoir au suffrage censitaire, donc limité. C’est ainsi 110000 électeurs sur 9 millions la Nation qui se voient exercer leur souveraineté populaire. Par ailleurs, la Chambre des députés voit le siège du parti des Constitutionnels et celui des Ultra-royalistes témoignant d’un multipartisme. Toutefois en faveur du parti du roi, car les sièges sont en effet très majoritairement ultra-royalistes, laissant une infime part aux constitutionnels, lui valant le surnom de « Chambre introuvable ». Certaines décisions symboliques montrent que Louis XVIII veut rompre avec le monarque absolu car celui-ci ne se fait pas sacrer à Reims comme ses prédécesseurs, lui assurant le surnom de roi « fauteuil ». Louis XVIII aura aussi la sagesse d’user de son droit de dissolution pour éviter une tentation réactionnaire en lors de la « Terreur Blanche » d’avril 1816 lorsque les députés ultra-royalistes virulents accumulent les excès, révoquant par exemple les fonctionnaires bonapartistes, redonnant l’éducation au clergé ou votant la création de tribunaux d’exceptions dépourvus d’égalité, balayant certains acquis révolutionnaires. Louis Philippe, cousin des bourbons issu de la branche des Orléans d’abord désigné comme étant lieutenant général de France, se veut monarque « constitutionnel ». Il règne dès 1830 et ce pendant dix-huit ans à l’issue des Trois Glorieuses, journées parisiennes révolutionnaires du 27 au 29 juillet 1830 sous le règne de son prédécesseur Charles X, réelle protestation des Français, aspirant à la liberté, aux décisions du chef du Conseil Polignac dont la politique réactionnaire est source de mécontentements. Louis-Philippe affiche aussi sa volonté d’apparaitre comme un souverain issu des temps révolutionnaires, puisque la France sous son règne connait la révolution industrielle, source de progrès en industrie lourde et en réseau ferroviaire, améliorant les conditions de vie du peuple connaissant la famine depuis l’épisode des Trois Glorieuse. Enfin, le règne du monarque constitutionnel s’établi sous un régime parlementaire fonctionnel, au sein duquel la Charte est bien appliquée, approuvée par les deux chambres et dont les ministres bourgeois sont de bords politiques divers et compétents, témoignant d’un réel multipartisme.

La volonté des monarques de rompre avec les pratiques anciennes se voit aussi à travers l’affirmation de certains droits ou libertés. Celles-ci sont affirmées par la Charte de 1814, notamment dans les premiers articles de celle-ci régissant les droits publics des Français. En effet, celle-ci assure aux français les héritages révolutionnaires parus depuis la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1979, en gardant ses aspects les plus libéraux et égalitaires, voire en les renforçant . Elle assure d’une part de droit à l’égalité des français devant la loi en précisant « d’ailleurs quelque soient leurs titres et leurs rangs » selon l’article 1, l’égalité devant les emplois civils et militaires selon leur fortune est évoquée dans l’article 2, ainsi que l’égalité devant la justice selon l’article 4 leur assurant l’ impossibilité d’arrestation excepté dans les cas prévus par la loi. De même, les Français se voient accorder le droit de propriété si convoité lors de la Révolution. Ces droits perpétués sont accompagnés des libertés révolutionnaires telles que la liberté presse, d’opinion et d’expression assurées par les articles 4 et 8. La liberté de culte quant à elle est assurée par l’article 5, même si toutefois la religion catholique est la

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