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Commentaire de texte Alvise Grimani

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Par   •  24 Février 2021  •  Commentaire de texte  •  1 733 Mots (7 Pages)  •  925 Vues

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Louis XIV est le maître de la guerre et de la paix. Dès 1661, quand il prend le pouvoir après la mort de son mentor, le cardinal Mazarin, Louis XIV s’impose d’emblée comme le maître absolu. Joël Cornette publie en 1997 un ouvrage retraçant le règne du Roi Soleil, Chronique du règne de Louis XIV. Il s’agit ici d’en étudier un extrait, retrouvé aux pages 83 et 84 de l’ouvrage. Cet extrait est un tableau de la situation politique, économique et démographique du royaume de France en 1661, selon Alvise Grimani, ambassadeur de Venise à la cour de France à partir de 1660. L’intérêt de cet extrait est qu’il s’agit de la vision d’un contemporain du XVIIème siècle, faisant partie de la cour du roi et vivant dans son entourage direct. Nous pouvons alors nous demander quelle vision les courtisans de Louis XIV avaient de la France à son arrivée au pouvoir.

Dans un premier temps, nous allons voir comment Grimani dépeint la France en Europe en 1661, puis comment il décrit le tournant que représente cette année dans la restauration de l’autorité royale, et enfin la façon dont il s’interroge sur la durabilité du gouvernement.

Pour commencer, Alvise Grimani nous expose une vision de la France en Europe.

Il dépeint sa situation commerciale et démographique. « La France est un pays riche de territoires fertiles (...) où les communications sont facilitées par les nombreuses rivières qui la parcourent. ». En effet, le commerce intérieur se fonde essentiellement sur les cultures de céréales, bases de l'alimentation du royaume : froment, sarrasin, maïs. Il se développe également grâce à l’utilisation des fleuves et rivières, facilitant le transport de produits alimentaires par exemple. Nous pouvons notamment citer la création de canaux artificiels, comme celui qui relie Atlantique et Méditerranée, au Sud-Ouest de la France, construit à partir de 1642. La France développe aussi bien son commerce « florissant » à l’intérieur qu’à l’extérieur : « Elle produit non seulement ce qui est nécessaire à ses propres besoins, mais aussi de quoi exporter largement ». La croissance du commerce extérieur est un des moyens pour Louis XIV de faire rayonner la France à travers l’Europe. Cependant, elle n’a pas besoin d’importer des produits de ses empires coloniaux, car ses principales richesses (notamment les vignes, les salines, les mines...) sont tirées « de son propre sol ». « outre que le pays est très peuplé » : en effet, la population française tourne autour de 20 millions d’habitants et est toujours croissante, ce qui fait de la France un géant démographique. Elle représente 18,5% de la population en Europe.

Ensuite, il évoque l’expansion du territoire du royaume « depuis plus de deux cents ans ». Il revient sur l’acquisition de certaines régions, notamment « sur l’Allemagne Brisach, Fribourg et l’Alsace, sur les Pays-Bas l’Artois presque entier (...) du Hainaut, du Luxembourg, de Namur et de Flandre, sur l’Italie Pignerol (...) sur l’Espagne, le Roussillon et la Cerdagne. ». En effet, les traités de Westphalie de 1648, le traité des Pyrénées de 1659 et le premier traité d’Aix-la-Chapelle signent une nouvelle annexion de ces territoires au royaume de France. Il rappelle cependant l’échec de la France à prendre pied en Italie, volonté qui fut la cause d'une série de conflits avec la Maison d’Autriche : les Habsbourg. « Il a tenté autrefois, de s’étendre en Italie jusqu’à Naples et à Milan, mais Dieu ne l’a pas voulu ainsi ». Ces nombreuses régions furent acquises par des guerres mais aussi « par des héritages, des mariages ».

L’année 1661 marque un tournant dans la restauration de l’autorité royale. Elle marque tout d’abord la fin de la régence d’Anne d’Autriche, la mère du roi, et de son favori le cardinal de Mazarin, qui meurt le 9 mars. Louis XIV récupère un royaume en paix. L’Espagne et la France ne sont plus en guerre, en 1648, le traité de Westphalie y a mis fin. L’administration est progressivement restaurée depuis la fin de la Fronde, et l’on assiste à une restructuration du gouvernement. L’une de ses premières décisions a été de renoncer « à nommer un premier ministre ». En effet, le 10 mars 1661, le roi réunit l’équipe ministérielle et leur annonce sa décision de gouverner lui même, sans prendre de principal ministre et donc sans remplacer Mazarin. Le roi devient le chef des ministres, il devient « son propre principal ministre ». Le ministériat mis en place depuis Richelieu était détesté et redouté, puis méprisé après l’arrivée de Mazarin : on lui reprochait une « mauvaise gestion des finances ». En effet, la guerre engloutissait des sommes considérables, la pression fiscale épuisait les campagnes, l’endettement et la corruption s’étaient généralisés. Colbert, entré au service du roi à la mort de son protecteur Mazarin comme un de ses principaux ministres, dénonce les voleries de Fouquet, accusé d’avoir favorisé ses amis et de les avoir fait rentrer dans le gouvernement royal. « (...) la bonne fortune de la France (...) l’a délivrée de ces maux, et particulièrement du règne des favoris qui la ruinaient » : Colbert fait arrêter Fouquet par ses mousquetaires. Il vise à dissimuler l’origine

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