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Biographie de Marie Antoinette - Reine de France et Navarro

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Par   •  28 Septembre 2013  •  Analyse sectorielle  •  9 870 Mots (40 Pages)  •  1 127 Vues

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Sa mère Marie-Thérèse, comme tous les souverains de l’époque, met le mariage de ses enfants au service de sa politique diplomatique, qui vis

Sa mère Marie-Thérèse, comme tous les souverains de l’époque, met le mariage de ses enfants au service de sa politique diplomatique, qui vise à réconcilier, après des décennies de guerres fratricides, les Habsbourg et les Bourbons, et faire ainsi face aux ambitions de la Prusse et de l'Angleterre. Ainsi, parmi les sœurs aînées de Marie-Antoinette, seule Marie-Christine, l’enfant préféré de l’impératrice, peut épouser en 1766 l'homme qu'elle aime, Albert de Saxe, créé duc de Teschen par Marie-Thérèse3, et elle sera nommée avec lui régente des Pays-Bas en 1780. En revanche, Marie-Amélie épouse contre son gré, en 1769, Ferdinand Ier, duc de Parme3, et Marie-Caroline épouse en 1768 Ferdinand IV, le roi de Naples et des Deux-Sicilesb 3, après que deux sœurs successivement promises au jeune monarque sont mortes prématurémenta 7,3.

Désormais veuve depuis le décès de François Iera 8, extrêmement douloureux pour Marie-Antoinette, Marie-Thérèse prend en mains la vie de ses filles et le mariage entre le dauphin – futur Louis XVI – et Marie-Antoinette qui doit concrétiser la réconciliation des deux Maisons les plus prestigieuses d'Europe semble poindre. Louis XV ne voit pas d'inconvénient au mariage de la princesse avec son petit-fils à condition que celle-ci soit capable de parler convenablement français. Cela semble perdu d'avance. C'est pourquoi Mathieu-Jacques de Vermond est envoyé à la Cour pour s'occuper de la future dauphinea 8. Celle-ci semble bien progressera 9. Elle est alors prise en charge par de grands professionnels français afin d'améliorer entre autres sa dentition, alors très mauvaise, et sa coiffurea 9,a 10.

Le 7 février 1770 au soir, Marie-Antoinette est réglée, prête à être donnée en mariagea 10. Cela ne tarde pas, le 17 avril 1770, Marie-Antoinette renonce officiellement à ses droits sur les couronnes dépendant de la Maison d’Autriche. Le 19 avril 1770, on célèbre son mariage par procuration, à cinq heures du soir, dans l'église des Augustinsa 11. Seul le mariage de Louis XIV avec l'infante d'Espagne un siècle auparavant avait eu un semblable retentissement. Par ailleurs, on n'avait pas vu une archiduchesse d'Autriche sur le trône de France depuis Élisabeth d'Autriche, épouse de l'éphémère Charles IX en 1570.

Deux jours plus tard, au petit matin, elle quitte Vienne pour ne jamais y revenira 12. Elle a quatorze ans. Sa mère lui laisse alors un grand nombre de recommandationsb 4. De douloureux pressentiments entourent alors son départ de Vienne. Weber dira, dans ses mémoires : « On a peine à se défendre de la superstition des pressentiments quand on a vu les adieux de Marie-Antoinette à sa famille, à ses serviteurs et à son pays, en 1770. Hommes et femmes se livrèrent aux mêmes expressions de la douleur. Les avenues, comme les rues de Vienne en retentirent. On ne rentrait chez soi qu'après avoir perdu de vue le dernier courrier qui la suivait, et l'on y rentrait que pour gémir en famille d'une perte commune. »b 5. L'impératrice sa mère semble aussi touchée par le phénomène. Une anecdote raconte que Joseph Gassner, ecclésiastique venu chercher l'asile à Vienne, se croyant inspiré par Dieu, à une question de Marie-Thérèse lui demandant comment allait sa fille, ne répondit pas, pâlit, et finit par articuler : « Madame, il est des croix pour toutes les épaules. »b 6.

En chemin pour la France, Marie-Antoinette croise le cortège de sa tante paternelle Anne Charlotte de Lorraine, qui, comme toute sa famille, est résolument opposée à l'alliance avec la France qui a dépossédé ses ancêtres des duchés sur lesquels ils avaient régné près de 700 ans. Marie-Thérèse demanda à Charlotte et Louise de Hesse-Darmstadt, amie de Marie Antoinette d'accompagner cette dernière en France.

L'arrivée en France[modifier | modifier le code]

Après près de trois semaines de voyage, le 7 mai 1770, la jeune Marie-Antoinette arrive à Kehlb 7 où elle doit participer au rite de « remise de l'épouse », tradition de l'Ancien Régimea 13. Au moment de quitter le Saint-Empire, tous les biens venant de son pays d’origine, même ses vêtements, lui sont retirés dans un bâtiment construit, en bois, à cet effet sur l'île aux Épis, au milieu du Rhin, entre les villes de Kehl et de Strasbourg, formant ainsi une sorte de « rite de passage » de sa vie de jeune fille à sa vie de femmea 13.Le choix de cette île, entre l'Allemagne et la France représente également une sorte de zone neutre. Les deux entrées de ce bâtiment sont disposées de telle manière qu’elle y entre du côté autrichien et en ressort en France4. C'est alors qu'elle fait la connaissance de sa première femme d'honneur, Mme de Noaillesa 14 qui lui présente alors la duchesse de Villars, sa femme d'atour ainsi que les comtesses de Mailly, de Tavannes, la duchesse de Picquigny et la marquise de Duras, ses secondes femmes d'honneura 15,b 8.

Une fois le rituel achevé, elle sort du bâtiment par la porte côté français, sous une pluie battanteb 9. Arrivée à Strasbourg, le temps redevenu clément, elle est complimentée de toutes parts et à M. d'Autigny, maire de la ville, qui s'adresse à elle en allemand, elle répond : « Non ! Ne parlez point allemand, s'il-vous-plaît. À dater d'aujourd'hui je n'entends plus d'autre langue que le français. »a 16. Parvenue à l'Évêché, elle fait la connaissance du vieux cardinal de Rohan qui l'attend et reçoit trente-six jeunes femmes de la noblesse d'Alsaceb 10,a 17. Puis elle se rend le soir-même à la comédie où l'on donne alors Dupuis et Desronnais ainsi que la Servante maîtresseb 11,a 17. Le lendemain, remerciant M. d'Autigny du bel accueil qui lui avait été réservéb 12, elle quitte Strasbourg pour cinq jours de voyage, au bout duquel elle rencontrera enfin le dauphin à qui elle est promisea 17.

À Saverne, sa première escale, elle voit pour la première fois une résidence princière française, le château des princes évêques de Strasbourg, alors récemment embellib 12. Le 9 mai 1770, elle s'arrête à Nancy. La ville, ancienne-capitale du Duché de Lorraine c'est là le lieu de naissance de son père et la capitale ancestrale de sa famille, n'est devenue française que quatre années auparavant5. Elle se recueille en l'église des cordeliers, devant les tombeaux de ses ancêtres paternels, les ducs de Lorraine et de

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