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L'héritage de Charles Quint à son abdication en 1556

Dissertation : L'héritage de Charles Quint à son abdication en 1556. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Décembre 2020  •  Dissertation  •  2 416 Mots (10 Pages)  •  945 Vues

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L’HERITAGE DE CHARLES QUINT A SON ABDICATION EN 1556

« Le roi de France peut exécuter lui-même les résolutions qu’il a prise et moi, je ne peux même pas concourir à en prendre dans le conseil ». Ces paroles de Charles Quint sont celles d’un dirigeant usé ne se sentant plus à la hauteur de ses responsabilités qu’incombent son immense Empire.

Charles de Habsbourg, dit Charles Quint, né le 24 février 1500 à Gand en Belgique, dans le comté de Flandre (Pays-Bas des Habsbourg), et mort le 21 septembre 1558 au monastère de Yuste (Espagne), est prince de la maison de Habsbourg, fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle. Il hérite notamment de l'Espagne et de son empire colonial, des dix-sept provinces des Pays-Bas, du royaume de Naples, des possessions des Habsbourg ; élu empereur des Romains en 1519, il est le monarque le plus puissant de la première moitié du XVIe siècle.

Il a 55 ans le 25 septembre 1555 lorsqu’il signe la paix d’Augsbourg durant laquelle il suspend les hostilités entre Luthériens et Etats catholiques dans le Saint Empire Romain Germanique. Cette guerre l’affaiblit car elle signe l'échec de la politique d'unification sous la religion catholique de l'Empire. Cet échec s’additionne aux longues années de guerre de rivalité face au roi de France, François Ier . La mère de Charles, Jeanne de Castille, meurt le 11 avril 1555, Sa disparition s’ajoute à ses peines. Il souffre également de vieillesse et de plusieurs maladies.

Le 25 Octobre 1555 dans la grande salle du château de Coudenberg de Bruxelles, il se présente devant les députés des 17 provinces bourguignonnes, des chevaliers de la toison d’or et d’une partie des autres dirigeants chrétiens pour prononcer son abdication. Dans ce discours il énonce tous ses faits, ses difficultés et ses vœux pour ses successeurs. Il abdique la couronne impériale en faveur de son frère Ferdinand Ier le 12 Septembre 1556 qui, bien que catholique, est partisan d'un compromis avec les princes luthériens. Son fils héritier, lui, reçoit les territoires espagnols.

Comment Charles Quint, l’homme le plus puissant du monde, peut-il abdiquer ?

Trois points sont à soulever pour le comprendre : Charles Quint et les invasions, un Empire immense, un territoire divisé.

I. Les guerres de Charles Quint

A) Charles Quint face à François Ier

En 1519, le trône du Saint Empire Romain Germanique est à prendre, les élections impériales doivent se faire et Charles Quint et François Ier veulent s'y asseoir. François Ier donne de l’argent aux électeurs pour être élu tandis que Charles V promet de l’argent qu’il versera après son élection. Malgré les promesses et l'argent, les électeurs orientent leur préfèrence vers le flamand, déjà héritier du trône d’Espagne, Charles de Habsbourg. L'affront est terrible. François Ier veut se venger de Charles Quint et c’est le début d’une énorme rivalité. Le français à des revendications sur le Milanais qui est à l’Empereur Autrichien. L’armée française et impériale s’affronte à Pavie en 1525, un désastre pour la France puisque le roi se fait prisonnier. François Ier doit négocier un traité de paix alors qu’il est captif. Dans ce traité la Bourgogne revient à Charles (c’est son désir premier car ses ancêtres sont bourguignons). De plus il obtient sa liberté en échange de ses deux fils. François Ier ne tient pas parole puisqu’il décide de revenir sur sa promesse et de ne pas livrer la Bourgogne.

Ils tentent tous deux de monter une coalition avec l’Angleterre. Le Français croit reprendre l'avantage par une faute de l'Empereur : le sac de Rome en 1528. Pour Charles V, saccager Rome était un fiasco et a beaucoup regretté cette action puisqu’il était perçut comme garant de la chrétienté en Europe. La haine est trop forte et l'ambition de l'un, toujours annihilée par celle de l'autre. La guerre est inévitable. En août 1536, le dauphin François meurt. Pour François Ier, c'est un assassinat commandité par l'Empereur. Ses publicistes le traitent de vieil hérétique, l'incarnation du mal absolu. L'ennemi se défend publiquement, à Rome. Le Français est un menteur, un traître, capable de s'allier avec le diable, le Turc Soliman, pour le détruire et avec lui toute la chrétienté. François Ier ne veut plus que Milan. Charles Quint ne le lui donnera jamais. En 1542, c'est la guerre, une autre fois. Pendant que les soldats se tuent, eux s'insultent toujours par le biais de publications diffusées dans toute l'Europe. L'un est un assassin, l'autre un tyran. La lutte s'achève en 1547 par la mort du roi. Elle aura duré vingt-huit ans. Après la disparition de François Ier, Charles Quint tient seulement 8 ans sans son rival de toujours. Dans son discours d’abdication on ressent une résignation face au jeune nouveau roi de France plein de motivation contrairement à un Charles V qui est épuisé de ces longues années de guerre contre ottomans et français.

Même s’il ne parle pas directement de François Ier dans son abdication, il est évident que ses conflits contre la France ont occupés une grande partie de son temps. L’héritier du trône de France, Henri II est jeune, plein d’ambitions et à la tête d’un royaume puissant totalement sous son autorité. Charles Quint ne se sent plus assez fort pour lutter contre un nouveau rival.

B) Charles Quint face à Soliman le Magnifique

L'Empire Ottoman est aux mains de Soliman le Magnifique (1520-1560). Son empire domine la Méditerranée, la mer Rouge et le golfe Persique. L'empire Ottoman fait tomber sous sa dépendance la quasi-totalité du monde musulman du XVIe siècle. Mais l'expansion de son empire se heurte face à Charles Quint. Les deux souverains, Charles Quint et Soliman, s'affrontent une première fois lors du siège de Vienne (1529). L'armée ottomane, mal préparée, subissant les conséquences des pluies et inondations, échoue à prendre la ville défendue par une armée commandée par Charles Quint lui-même.

« Mais tel a été mon principal souci » ligne 1 Charles Quint reconnait que son principal défi à été de défaire son rival Ottoman.

L'empire de Charles Quint présente le désavantage d'être dispersé et donc vulnérable aux révoltes intérieures mais aussi aux attaques ennemies des Français sur son flanc Ouest, de leurs alliés turcs sur

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