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De l’époque soviétique jusqu’à nos jours : l’évolution de la dissidence

Mémoire : De l’époque soviétique jusqu’à nos jours : l’évolution de la dissidence. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Juin 2022  •  Mémoire  •  22 998 Mots (92 Pages)  •  252 Vues

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De l’époque soviétique jusqu’à nos jours : l’évolution de la dissidence

Année universitaire 2020/2021

UFR Langues Étrangères LEA Anglais-Russe

L3 Projet Tutoré - Mémoire final

Presenté par:

Alice BRUN

Nolwen MOULINIER

Klaudia MIEZGOVÁ

Paola ZERBINI

Charné GEYSER

Valeria MARIN

Tuteurs:

Mme Olga BRONNIKOVA

M. Roy CARPENTER

INTRODUCTION 3

Méthodologie 5

1. La dissidence soviétique comme exemple d’action individuelle militante 7

1.1 Contexte et terminologie 7

1.2 Actions des dissidents et répressions de l’Etat 13

1.3 Dynamique et spécificités de la relation entre la société et l’Etat entre

1956 et 1980 18

2. Mouvements sociaux : une occupation collective des lieux publics pour se faire entendre 22

2.1 La politique publique dressant un terrain propice à l'émergence

des mouvements de masse 22

2.2 La politique en interaction avec les organisations oppositionnelles :

un zoom sur DemRossiia et Mémorial 26

3. Nouvelle forme de participation/mobilisation politique (Valeria, Paola) 31

3.1 New forms of political participation, mobilization 31

3.2 Реакция государства: репрессии, роль Путина 39

CONCLUSION 47

INTRODUCTION

A travers l’histoire de la Russie soviétique et post-soviétique, nous pouvons observer une variation du rapport entre la société et l’État en matière des droits de l’homme et particulièrement de liberté d’expression.

Cette dernière peut être définie selon l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 10 décembre 1948, qui dispose : “Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit”. La DUDH a été adoptée dans l’intention d’empêcher que les horreurs et égarements du passé ne se reproduisent plus, et qu’ensemble, les pays signataires trouvent un idéal commun pour ce qui est des droits de l’homme. Cependant, la DUDH ne faisant pas partie du droit international exécutoire, elle peut être facultativement respectée par les pays signataires, allant même jusqu'à être ignorée, particulièrement dans les régimes autoritaires. L’URSS a par ailleurs refusé de participer au vote pour la Déclaration, et certains de ses pays satellites, notamment la Biélorussie, la Pologne, la Tchécoslovaquie ainsi que l’Ukraine se sont abstenus de voter. Jusque dans les années 1960 à 1970, la liberté d’expression était généralement associée à des “causes progressistes”, elle était vue comme un outil critique contre la majorité, contre l’Etat et le pouvoir[1].

Pendant la période stalinienne marquée par des répressions impitoyables, les Soviétiques étaient cloisonnés dans une sphère officielle unique qui ne leur offrait l'accès qu'à un schéma de pensée défini. Les individus tentaient de se créer une sphère privée et un univers informel par le biais d'outils linguistiques spécifiques plus ou moins conscients. À l'aube du dégel qui semblait ouvrir partiellement la voie à la liberté pour s’exprimer, cette sphère informelle s'est développée à un point tel qu'elle finit par prendre le pas sur l'univers étatique imposé. C’est à cette époque khrouchtchévienne que les réseaux dissidents se construisent et qu’apparaît le samizdat, un outil qui permettait aux dissidents de partager leurs opinions et de diffuser leurs pensées indépendamment des contraintes imposées par les autorités et donc de mettre en œuvre une sorte de liberté d’expression.

Nous concentrons nos recherches sur la dissidence russe et soviétique de 1950 à nos jours. Il convient d'appréhender le terme « dissidence » à travers une grille de lecture dynamique ; d'abord employé par les journalistes occidentaux pour décrire les actions lointaines de groupes étrangers révoltés contre le régime auquel ils devaient se soumettre, il fut rejeté par de nombreux supposés dissidents pour différentes raisons. Leur tâche semble être portée par une dimension spirituelle et théorique qui leur est spécifique et tranche avec des formes d'opposition plus modernes. Certains ont, dans les années 1960, pris la voie de la « défense des droits de l'homme », à travers laquelle ils affirmaient aller dans le sens et non pas contre les principes du régime originel, ce qui semble encore paradoxal. Pourtant, en français, on trouve moins de diversité sémantique et les « défenseurs des droits de l'homme », « ceux qui pensent différemment », etc., ne voient pas leur message traduit correctement au reste du monde. Il convient de rappeler que les pratiques des dissidents et de la société en général ont

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